Un stade nautique baigné de soleil et des conditions de vent d’ouest très maniables prenant de la vigueur au fil de l’après-midi, des IMOCA toutes voiles dehors et des vols spectaculaires, les runs de ce premier jour du Défi Azimut ont été grandioses.

Après quatre tentatives, c’est Armel Tripon et son équipage, sur L’Occitane en Provence qui réalisent le meilleur temps de tout la flotte des IMOCA avec un chrono canon de 3,05 minutes suivi de LinkeOut et d’Arkea-Paprec, à 23,35 nœuds de vitesse moyenne !

18 équipages enragés. Ils étaient 18 finalement cet après-midi, suite au retrait de Fabrice Amedeo en panne d’assurance de son IMOCA mais la qualité était là. 18 équipages qui ont tout donné pour décrocher le meilleur chrono sur un bord de 1,2 mille de 15h30 à 18h dans les coureaux de Groix. A bord des 5 IMOCA à dérive et des 13 foilers, il a fallu enchaîner les manœuvres et les réglages sans répit pour pousser au maximum de leur potentiel ces incroyables machines taillées pour le tour du monde en solitaire. Un exercice unique qui a permis aux journalistes et aux invités embarqués, tout comme aux nombreux plaisanciers présents sur le plan d’eau de découvrir en spectateurs privilégiés les garde-robes et les dessous de ces formidables engins de course.

Comme des avions…

Par ce vent d’Ouest forcissant, sous grand-voile haute, J2 et grand gennaker ou code O selon les configurations de voiles de chacun, il fallait voir les accélérations et les décollages ! Sébastien Simon sur Arkea-Paprec se libérait totalement sur les deux premiers runs réalisant le meilleur chrono et se cabrant, magnifique, à 2 mètres au-dessus de l’eau. Le tout nouveau bateau au nez rond d’Armel Tripon, dessiné par Sam Manuard, L’Occitane en Provence, réalisait un vol stable, bien calé sur son foil bâbord sous les yeux médusés du public venu en nombre autour de la zone de course. Lancés comme des balles alors que le vent continuait de grimper, Apivia et Initiatives-Cœur réalisent un ex-aequo pour la quatrième place : même temps (3,28 mn), même vitesse (20,77 nœuds) ! Idem pour MASCF (Isabelle Joschke) et PRB (Kévin Escoffier) qui terminent 8emes ex-aequo…

A noter que chez les bateaux à dérive, c’est V and B Mayenne qui décroche la timballe d’une courte devant Miranda Merron et Clarisse Cremer.

C’est dire si, à tous les étages, il va y avoir du sport sur le parcours de 48 h en solitaire donc le départ sera donné demain, jeudi 10 septembre, à 15h30.

Classement :

  1. L’Occitane en Provence (Armel Tripon) 03 min 05 s (23,35 nds)
  2. Linkedout (Thomas Ruyant) 03 min 20 s (21,60 nds)
  3. Arkea Paprec (Sébastien Simon) 03 min 23 s (21,28 nds)
  4. Apivia (Charlie Dalin) 03 min 28 s (20,77 nds)
  5. ex æquo Initiatives Cœur (Samantha Davies)

Non partant : Newrest-Art et Fenêtres (Fabrice Amedeo)

Ils ont dit

Jérémie Beyou, Charal

« On ne cherche pas à défendre son titre sur le Défi Azimut. L’idée, c’est de ne pas être focalisé sur le résultat, faire attention au bateau et partager l’évènement avec toute l’équipe Charal. L’idée c’est aussi de montrer le bateau, qu’il soit visible car on ne sait pas comment ça va se passer au Sables d’Olonne. On va également en profiter pour tester tout le système média, tester les angles de vue des caméras, les logiciels, là on prendra du temps pour ça. Dans ces conditions de petit médium, tout le monde peut gagner, les bateaux à dérives vont aussi vite que les foilers. Ce ne seront pas forcément les favoris du Vendée Globe qui vont sortir en tête. Tout le monde à sa chance ! »

Miranda Merron, Campagne de France

« Je viens chercher un peu d’entraînement, de validation, de quoi faire la banque image du Vendée Globe et le plaisir de retrouver les autres équipes. La Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne pour moi était indispensable, ce fut une course exceptionnelle. C’est difficile de beaucoup naviguer quand on un bateau à préparer. Je suis contente de partir 48h en solitaire. Le veilleur sera Halvard, qui est mon coach aussi, ce ne sera pas une partie entièrement de plaisir, car il va me surveiller. Mais peut-être qu’il fera le thé ou le café ! C’est bien, c’est de l’entraînement et c’est toujours bon à prendre. Aujourd’hui sur les runs, j’embarque des jeunes normands sur Campagne de France, de futurs coureurs au large. Ca va être très sympa. »

Clarisse Crémer, Banque Populaire X

« On va naviguer à 4 sur les runs avec deux journalistes en plus. Ce n’est pas ici que je vais révolutionner ma pratique mais je continue de naviguer, c’est une façon de se mettre dans le jus, de continuer à s’amariner et de se confronter à un parcours plus ramassé où on va manœuvrer pas mal. Bref, ça permet de naviguer en se mettant la rate au court bouillon ! Cette année Covid a été spéciale et le fait de voir qu’on peut nous retirer des courses rappelle que nous sommes des privilégiés. Et il faut donc se forcer dans les moments difficiles à en faire plus et prendre du plaisir, même si en solitaire sur un IMOCA, on en prend finalement assez peu. Plus je connais mon bateau, mieux je me sens à bord. Il y a eu un avant-après la Vendée Arctique. Je n’ai plus l’impression comme au début de débarquer sur un gros machin que je ne maîtrise pas ! Mais c’est souvent après le grand rendez-vous qu’on comprend tout ce qu’on a appris »

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