L’équipe de l’IMOCA MACSF engagé sur le prochain Vendée Globe n’a pas chômé entre juillet et août. Dans la foulée d’une Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne prometteuse, qui a révélé le potentiel du bateau et celui de sa skipper, c’est un programme chargé qui attendait à Lorient Isabelle Joschke et le team MACSF : débrief de la course océanique, lancement du chantier d’été en vue de réaliser des réparations et d’apporter une série d’optimisations sur le monocoque, puis la reprise des entrainements en mer. En parallèle, la préparation à terre pour le tour du monde s’est poursuivie. Avant de participer au Défi Azimut du 9 au 13 septembre, dernière confrontation avant le départ pour Les Sables d’Olonne, la navigatrice s’est tout de même accordée un break bien mérité à la montagne, histoire de « penser à autre chose que la voile pendant quelques jours ».

Bilan et retour d’expérience de la Vendée Arctique Les Sables d’Olonne

A l’issue de la boucle effectuée dans l’Atlantique Nord, où elle a réalisé une première partie de course épatante avant d’être victime d’une avarie de bôme, Isabelle Joschke s’est pliée à l’exercice indispensable du débriefing pour échanger avec son équipe et des intervenants extérieurs.

« J’ai fait un retour avec tout le monde. Avec mes techniciens, le team manager mais également avec tous les corps de métier qui interviennent sur le bateau : les électroniciens, le gréeur, le voilier… Je leur ai fait part de mes ressentis. J’en ai aussi parlé à notre performeur, Fabien Delahaye, qui analyse nos résultats et nous aide à travailler sur les outils liés à la performance. On a essayé de faire correspondre mes impressions avec les datas et les chiffres que j’ai rapportés. Il fallait vérifier s’ils se recoupaient. Ce travail est absolument nécessaire pour continuer à faire évoluer le bateau. », détaille Isabelle Joschke.

Quinze jours de chantier d’été

L’IMOCA MACSF s’est offert deux semaines de soins et de lifting amarré aux pontons lorientais. Cette période a été mise à profit pour remplacer notamment la bôme cassée, les équipements électroniques défectueux qui servent au pilotage et optimiser la fiabilité du bateau.

« Nous avons équipé le bateau d’une nouvelle bôme qu’il a fallu adapter. J’ai effectué quelques sorties en mer pour valider son installation. L’équipe a réalisé d’autres petites réparations. Au cours de la Vendée Arctique, j’avais connu pas mal de petites avaries en particulier sur le matériel électronique dédié au pilotage. On a refait entièrement l’installation à neuf. Comme toujours, on cherche à rendre le bateau encore plus sûr. C’est notre premier souci après chaque navigation. On essaie également de gagner en performance. Ce sont deux objectifs qui ne vont pas forcément dans le même sens. », reconnaît la navigatrice.

Une (courte) pause pour se régénérer

Le chantier de l’IMOCA MACSF lancé, Isabelle Joschke a enfin pu souffler. La skipper a pris 15 jours de vacances, loin de la mer, pour récupérer et se changer les idées. Un break indispensable dont elle mesure les bienfaits.

« Quand j’ai fait mes valises, j’étais bien fatiguée. Je suis allée à la montagne me mettre au vert. Je me suis d’abord posée vraiment et puis j’ai randonné. Je serais bien restée un peu plus longtemps. Pour moi, cela aurait été mieux mais c’était impossible pour des raisons de planning. On vit une année particulière et on n’a plus de temps à perdre. Cette coupure m’a fait un bien fou. », avoue la skipper qui a repris le chemin des entrainements dès sa semaine de rentrée.

Une équipe sereine, un projet qui évolue bien

Tous les voyants sont au vert pour le team MACSF. A deux mois du coup d’envoi du Vendée Globe, Isabelle Joschke est confiante. Au cours de sa semaine de rentrée, elle a pu juger des gains apportés par les travaux réalisés sur son monocoque.

« On a vraiment fait un pas. Aujourd’hui nous avons des réponses aux questions que nous nous posions. Si on devait partir demain pour les Sables d’Olonne, on a coché plein de cases, on a fermé des dossiers. Bien sûr, sur certains points, on peut toujours se dire qu’on pourrait encore faire mieux. Cela prendrait encore beaucoup de temps. On a fait des choix qu’on assume. A un moment donné, ce qui est prioritaire, c’est de se sentir prêt avec le bateau. ».

Un Défi Azimut sans pression

Du 9 au 13 septembre, les meilleurs skippers inscrits pour le tour du monde en solitaire vont régater et se mesurer au départ de Lorient et autour de l’Ile de Groix sur trois épreuves (des runs, une boucle de 48h et enfin un tour de l’île de Groix en équipage). A deux mois du départ du Vendée Globe, il s’agira pour les IMOCA de leur dernière confrontation.

« J’y vais pour valider ce qu’on a changé à bord du bateau. D’un point de vue compétition, je ne me fixe aucun objectif. Sur la boucle de 48h, il va y avoir beaucoup de manœuvres à exécuter en peu de temps. Pour moi, c’est toujours un moment compliqué. C’est là que je suis en difficulté. Si je dois laisser les bateaux partir devant, je le ferai car j’ai envie de naviguer sereinement. Je sais qu’il s’agit du dernier round avant le Vendée Globe mais j’ai déjà les réponses à mes questions. Mes interrogations sur la confrontation avec les autres, celles sur les performances de mon bateau, je les avais sur la Vendée Arctique, elles sont désormais levées. Aujourd’hui je me projette sur le départ du tour du monde en solitaire. », assure Isabelle Joschke.

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