Armel Tripon qualifié pour le Vendée Globe
Armel Tripon est qualifié pour le Vendée Globe. A bord du nouveau monocoque L’Occitane en Provence – plan Manuard construit par le chantier Black Pepper – le skipper nantais vient de boucler en solitaire un parcours de plus de 2300 milles qui l’a conduit de la Bretagne aux Açores puis au phare irlandais du Fastnet et retour.
Le navigateur a ainsi validé son ticket d’entrée pour le Vendée Globe, réussissant sans encombre « et avec beaucoup de plaisir » cette boucle dans l’Atlantique dont le parcours avait été validé en début d’été avec Jacques Caraës, directeur de course du Vendée Globe.
Bouclé dans des conditions très variées, allant de la pétole (absence de vent) à du vent soutenu de 35 nœuds (64,8 km/h), ce parcours de qualification a également permis à Armel Tripon de tester à nouveau toutes les voiles et de se familiariser un peu plus encore avec ce nouveau monocoque IMOCA audacieux, étroit à large étrave et grands foils, dessiné par l’architecte Samuel Manuard et construit par Black Pepper.
« En pleine confiance » avec son bateau après cette expérience de neuf jours seul en mer, qui s’est déroulée sans le moindre souci technique, Armel Tripon va maintenant enchaîner les navigations d’entraînement et s’aligner sur le Défi Azimut, dernière course avant le départ du Vendée Globe aux Sables d’Olonne, le 8 novembre prochain.
Interview d’Armel Tripon : « Le Vendée Globe, c’est demain ! »
Armel, c’est une bonne chose de faite cette qualification ! Heureux ?
« Très heureux ! Cela fait du bien d’être qualifié – c’était indispensable avant le 15 septembre – et je veux saluer le travail de toute l’équipe technique, car je n’ai pas eu le moindre souci à bord pendant ces neuf jours seul en mer. C’est une victoire collective. Et c’est bon de naviguer comme ça, avec un gros capital confiance, à bord d’un bateau magnifique et performant. L’abandon sur la Vendée Arctique est derrière nous maintenant, le bateau a été parfaitement renforcé. Je vérifiais régulièrement la structure et rien ne bouge, c’est un vrai coffre-fort. C’était une navigation importante qui nous ouvre les portes du Vendée Globe. Contrat rempli ! »
Comment résumer cette qualification ?
« J’ai eu des conditions hyper variées, de 0 à 35 nœuds à toutes les allures, du près au vent portant, c’était parfait ! Parti le mardi 25 août de la Trinité, je suis allé virer un way point (point fictif) dans le nord-est des Açores, puis je suis monté vers l’Irlande pour aller au phare du Fastnet – mon phare fétiche, j’y suis passé tellement de fois – et je suis redescendu vers la Bretagne. Le tout sans problème et avec beaucoup de plaisir sur ce beau bateau, L’Occitane en Provence, avec qui on a tenu par moments des moyennes à plus de 20 nœuds sans pousser la machine. J’ai été très vigilant en testant encore le bateau mais sans trop tirer dessus tout de même pour ne pas risquer de casser. L’objectif c’était d’abord la qualification.»
Le moment le plus marquant ?
« Quand je suis remonté des Açores. Je naviguais en avant d’un front chaud qui me donnait du vent de secteur sud soutenu, à 35 nœuds. Pendant 48 heures, j’ai navigué devant ce front ! Et c’était comme une répétition pour le Vendée Globe car cette situation n’arrive pas souvent…sauf dans le grand sud (océans Indien et Pacifique). C’est là que le bateau partait sans problème dans des surfs à plus de 25 nœuds, parfois 28, sans forcer ni prendre de risques inconsidérés. Une sensation super agréable, j’ai pris beaucoup de plaisir ! »
Au Fastnet, tu as croisé par hasard la flotte de la Solitaire du Figaro, une drôle de coïncidence…
« Incroyable ! A une heure près je n’aurais strictement rien vu ! Mais là, me retrouver dans cet endroit très beau que j’adore au même moment que la flotte de la Solitaire du Figaro, c’était marrant quand même après huit jours de mer pour moi et trois pour eux. J’ai vu passer les vingt premiers et j’ai même pu discuter un peu à la VHF avec Yann Eliès et Loïs Berrehar. C’était sympa et marrant, ça m’a rappelé mes années dans la classe Figaro… Bon, on a surtout parlé de bateaux (rires) ! »
Quel est ton programme maintenant avec L’Occitane en Provence, à deux mois du départ du Vendée Globe ?
« On enchaîne ! Ce jeudi on vérifie le bateau et dès demain vendredi je repars naviguer pour 48 heures avec mon coach Tanguy Leglatin et mon boat captain Vincent Barnaud. Puis on s’alignera sur le Défi Azimut pour nous confronter à mes futurs concurrents du Vendée Globe. Ensuite, le programme est simple à résumer : navigations non-stop pendant un mois et demi ! Pour progresser il n’y a pas d’autre solutions que naviguer encore et encore. J’ai la chance d’avoir un super bateau, un super partenaire, une super équipe, maintenant il faut aller sur l’eau. Le Vendée Globe, c’est demain ! »