Le coup d’envoi de la Les Sables – Les Açores en baie de Morlaix sera donné dans moins d’une semaine désormais. Le 4 août prochain, les 72 Ministes en lice s’attaqueront en effet au premier des trois volets de l’épreuve. Une épreuve revisitée cette année en raison de la crise sanitaire liée au Covid19 avec, au programme, un morceau de 197 milles (une boucle au départ et à l’arrivée des Sables d’Olonne via Belle-Ile et le plateau de Rochebonne) qualificatif pour un second de 470 milles (Les Sables d’Olonne – Roscoff en passant par l’île de Ré puis Land’s End), lui-même qualificatif pour un troisième de 870 milles (Roscoff – Les Sables d’Olonne via Wolf Rock au sud-ouest de la Grande-Bretagne, puis le cap de la Estaca de Bares, au large de l’Espagne). Les enjeux seront multiples, notamment pour ceux qui effectuent cette saison leurs premiers pas sur le circuit des Mini 6.50. Engranger des milles sur le support, se jauger au large, se frotter à la concurrence seront des objectifs essentiels, de même que de réussir à décrocher un ticket d’entrée pour la prochaine édition de la fameuse Mini Transat programmée à l’automne 2021.

Les parcours prévisionnels

Décalée du 4 au 28 août en raison de la crise épidémique, la 8e édition de la Les Sables – Les Açores – Les Sables qui devait initialement se dérouler en deux étapes entre Port Olona et Horta, renommé Les Sables – Les Açores en baie de Morlaix, se jouera donc en trois temps entre la baie des Sables d’Olonne puis celle de Morlaix. Un changement de parcours qui transforme naturellement la physionomie de la course mais qui n’enlève rien à son niveau d’engagement et à ses spécificités techniques, ainsi que le confirme Tanguy Bouroullec, le skipper de Cerfrance, vainqueur de la Les Sables – Les Açores – Les Sables 2016 en bateaux de série : « C’est vraiment super que les organisateurs aient réussi à tout réorganiser malgré le contexte. C’est évidemment dommage de ne pas pouvoir aller aux Açores mais ce qui nous attend est tout aussi complexe, et ressemblerait presque à une Solitaire du Figaro avec plusieurs traversées de la Manche et du golfe de Gascogne puis du jeu le long des côtes françaises et anglaises ». Un avis partagé par Gaël Ledoux qui, malgré des participations en double à des courses telles que la Mini Fastnet, L’Open Demi-Clé, Marseille – Alger – Marseille, la Mini en Mai ou encore la Plastimo Lorient Mini entre 2008 et 2013, s’apprête à en découdre pour la première fois au large en solitaire. « Il est vrai que le fait de faire un aller et retour entre Les Sables d’Olonne et les Açores aurait été un très bon galop d’essai avant la Mini Transat mais le format de cette SAS en baie de Morlaix a de quoi séduire lui aussi. On va régater constamment près des côtes et ainsi devoir gérer des effets de pointes, des brises de terre, des courants, des cailloux… ce sera assurément très formateur », explique le skipper de Stinkfoot qui a fait ses armes en 470, en Formule 18 mais aussi en Tornado avant de multiplier les expériences en tant qu’équipier et/ou préparateur sur une foule de supports différents.

Un galop d’essai parfait

Même son de cloche encore du côté de Basile Bourgnon, le fils du double vainqueur de la Route du Rhum, Laurent Bourgnon, disparu en mer en 2015 qui, pour sa part, découvre actuellement la classe Mini 6.50. « Après une première transat l’an passé (il a bouclé la Jacques Vabre à la 12e place dans la catégorie des Class40 en duo avec Emmanuel Le Roch, ndlr), il me paraissait important de me lancer en solo et de le faire en Mini car je crois qu’il n’existe pas de meilleur support pour apprendre, comprendre la météo et se découvrir au large avec, en prime, un cadre et des concurrents sympas », explique le jeune skipper de 18 ans qui ne souhaite pas griller les étapes mais bien y aller step by step. « Je veux prendre le temps de faire les choses dans le bon ordre. Le fait que cette Les Sables – Les Açores en baie de Morlaix se joue en trois manches qui vont monter crescendo est plutôt rassurant pour prendre ses marques », ajoute le skipper qui a récupéré son bateau (un Maxi 6.50 aux couleurs d’Aelig) il y a trois semaines seulement et qui, par conséquent, n’a aucune idée de ce à quoi il peut prétendre en termes de classement. « Mon but sera avant tout de finir l’ensemble des étapes et ainsi de me qualifier pour la Mini Transat », annonce donc Basile Bourgnon qui partage l’objectif d’une large majorité de ses concurrents, pour la plupart des bizuths, curieux eux aussi, de découvrir les joies du large, d’en apprendre plus sur eux-mêmes et sur leurs montures à l’inverse de quelques rares marins qui évoluent depuis une ou plusieurs saisons sur le circuit. « On est finalement assez peu nombreux à connaître déjà le support. C’est même assez fou le renouvellement qu’il y a dans la classe cette année », souligne Tanguy Bouroullec qui se réjouit de la confrontation à venir avec 16 autres Proto, et qui vise clairement la victoire sur l’épreuve. « J’ai commencé à découvrir mon bateau l’année dernière mais aujourd’hui je suis plus prêt et mon projet est davantage abouti même si Cerfrance est une machine (un scow à foils sur plan Verdier, ndlr) hallucinante et que j’en apprends encore à chaque navigation », poursuit le marin, 4e de la dernière Mini Transat dans la catégorie des prototypes. Bref, on l’aura compris, qu’ils soient des « petits nouveaux » ou des « récidivistes », tous comptent bien profiter de cette Les Sables – Les Açores en baie de Morlaix pour engranger des milles et consolider leur expérience.

Le plateau en bref

  • 72 participants
  • 55 bateaux de Série et 17 Proto
  • 9 femmes
  • 8 nations représentées (France, Italie, Belgique, Allemagne, Russie, Estonie, Turquie et Etats-Unis)
  • Des marins âgés de 18 à 66 ans

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