Les Sables d’Olonne, l’Islande, les Açores et les Sables d’Olonne. Voici donc le parcours de la première édition de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne qui verra s’élancer 20 skippers solitaires samedi à 15h30.

La direction de course a choisi ce jeudi matin de faire partir les 20 solitaires engagés d’abord vers le nord, pour profiter de la visibilité conférée par les prévisions météorologiques et les cartographies des positions des glaces de la zone arctique.

Après le départ, les concurrents iront donc chercher le waypoint COI-UNESCO (Commission océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO, partenaire de la Classe IMOCA) située au 62° Nord, entre le sud de l’Islande et la pointe méridionale du Groenland, en mer d’Irminger.

Ensuite, les skippers redescendront plein sud pour aller chercher la marque de parcours Gallimard, au large des Açores, avant de revenir à la bouée Institut Pasteur puis aux Sables d’Olonne, conclusion d’un triangle en Atlantique Nord de 3556 milles nautiques (6585 km) que les plus rapides devraient boucler en une dizaine de jours.

Jacques Caraës, directeur de course :

« Nous savons, en optant pour le parcours n°1, que les bateaux les plus rapides seront confrontés à plus de vent, mais ils auront aussi la possibilité de ne pas aller chercher le plus fort. Les moins rapides seront épargnés par les conditions les plus dures. Mais de toute façon, j’estime que les conditions sont tout à fait maniables pour des bateaux et des marins qui sont engagés dans une préparation pour le Vendée Globe. Si nous avions débuté par les Açores, nous n’aurions pas eu de visibilité sur le nord, la zone la plus méconnue des skippers solitaires ».

Gestion des DST et zone des glaces

Afin de limiter les rencontres impromptues le long des côtes en dessinant une zone côtière d’exclusion à la navigation pour sa flotte, la direction de course impose à la flotte IMOCA de laisser à tribord les DST (dispositifs de séparation du trafic) qui jalonnent l’est de la route. Au retour, ils devront les laisser à bâbord.

Tout à l’ouest et autour du Groenland, la direction de course a dessiné la zone des glaces, appelée Zone d’exclusion arctique, et qui exclut la Mer de Labrador depuis Saint-Pierre-et-Miquelon et le Détroit de Danemark, entre le Groenland et l’Islande. Les derniers relevés de glaces, canadiens et danois, ne relèvent pas d’icebergs dans la zone dans laquelle devraient naviguer les IMOCA.

Météo : solide mais abordable !

Les prévisions fournies par le météorologue Christian Dumard laissent apparaître des conditions très maniables et agréables sur la ligne de départ, samedi : 12 à 17 nœuds de vent d’ouest-sud-ouest, un temps ensoleillé et une température de 20 à 22 degrés. Progressivement, la flotte se rapprochera d’une dépression qui glisse vers le nord-est, avec des conditions qui se renforcent tandis qu’un anticyclone s’installera dans son sud. C’est au passage en mer Celtique que les solitaires devraient trouver des conditions plus soutenues, avec 20-25 nœuds d’ouest-sud-ouest et une mer formée dans le sud-ouest de l’Irlande (de 3,20m de houle à 4m, dans le sud-ouest de l’Irlande). Des conditions qui devraient encore forcir en milieu de semaine prochaine, plus au nord. Ça se mérite d’aller fricoter avec le grand nord trois mois et demi avant de partir affronter le grand sud…

L’un part (pour une berceuse), l’autre revient (en fanfare !)

Alan Roura (La Fabrique) renonce pour la plus belle des raisons : « Mon épouse et moi nous apprêtons en effet à accueillir notre premier enfant aux alentours du 15 juillet. Nous avons espéré qu’il arrive un peu en avance mais je me vois dans l’impossibilité de prendre le risque de manquer cet événement ». A l’origine, la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne devait s’appeler la New York-Vendée-Les Sables d’Olonne, et elle devait débuter le 16 juin. La crise sanitaire a considérablement modifié le calendrier…

En revanche, la présence d’Armel Tripon sur la ligne de départ est confirmée, et c’est une remarquable performance d’équipe qu’il faut saluer. Il y a moins de deux semaines, le skipper nantais a heurté un OFNI lors de sa qualification pour la Vendée -Arctique-Les Sables d’Olonne. Un choc à 18 nœuds qui provoqua un trou dans l’étrave tribord et des dégâts sur le safran. Après dix jours d’un labeur acharné, L’Occitane en Provence a quitté le chantier de Black Pepper Yachts avec une étrave toute neuve… et pas mal d’humour : des pointillés blancs sur la coque noire soulignent la partie qu’il a fallu refaire. Bravo !

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