À la demande de plusieurs skippers, Profil Grand Large relance le Record SNSM dans sa version originelle : une course contre la montre, ouverte à tous, professionnels et amateurs, entre Saint-Nazaire et Saint-Malo en l’honneur des Sauveteurs en Mer bénévoles.
Maxi-multicoques, Multi50, IMOCA, Class40. Les premiers équipages des principales classes de course au large, ainsi que tous les plaisanciers amateurs qui le souhaitent, sont attendus dans les jours et les semaines qui viennent pour établir les premiers chronos de cette saison 2020 sous le signe de la résilience.
Dans le viseur : un record absolu de 13h 26’ 49’’ – pas si facile à battre -, établi en 2006 par Yvan Bourgnon sur un trimaran Orma.
Un lancement sur l’eau grandeur nature en vue de la Journée nationale des Sauveteurs en Mer – Mille SNSM – le 28 juin prochain. Cet événement solidaire prendra, contexte de crise sanitaire oblige, une dimension 100% digitale et participative pour sensibiliser et mobiliser le grand public autour de la sécurité et des secours en mer.

Le Record SNSM est de retour dans sa version originelle et permanente ! 15 ans après l’inauguration d’un parcours fort en symboles imaginé à partir d’un jeu de lettres Saint-Nazaire/Saint-Malo, cette course atypique qui a évolué et s’est transformée au fil du temps, revient dans le format qui l’a vue naître. Dans sa version d’origine, celle d’une chasse au chrono sur un parcours ludique et tactique de 284 milles (526 km) le long de la pointe bretonne.

À l’heure, où tous les marins s’interrogent sur la manière de retrouver les chemins du large et de renouer avec le plaisir et le sel de la régate, l’idée de raviver la flamme du Record SNSM s’est imposée comme une évidence. Notamment du côté de quelques de skippers, qui voient dans cette course une opportunité idéale pour se défier les uns les autres par tentatives interposées… Et inaugurer enfin, en mode compétition, une saison 2020 dont le calendrier a été complètement bouleversé par la crise sanitaire que nous traversons.

Une place à part dans le cœur des skippers et des amateurs

Quelques coups de fil ont suffi à remettre en route le concept de cette épreuve sportive qui a toujours occupée une place à part dans le cœur des plus grands talents du large comme des régatiers amateurs. C’est en 2005 que le Record SNSM voit le jour sur une idée de Damien Grimont de Profil Grand Large, qui imagine associer le monde de la navigation à la promotion de la sécurité en mer. Dès le début, le Record SNSM, parrainé depuis toujours par Michel Desjoyeaux, rencontre un franc succès auprès des figures de proue de la course au large. Le Record SNSM voit défiler toutes les classes, toutes les catégories, toutes les coques, toutes les époques.

Ellen Mac Arthur, Florence Arthaud, Jean Maurel, Jean-Luc Van den Heede, mais aussi Thomas Coville, Franck Cammas, Charles Caudrelier, Loïck Peyron, François Gabart, Francis Joyon, Armel Le Cléac’h, ou encore Yvan Bourgnon qui en 2006 établit le temps canon de 13 heures, 26 minutes et 49 secondes. Sur ces quinze dernières années, nombreux sont les grands noms de la course au large qui jouent le jeu et participent à ce rendez-vous sportif et solidaire, précurseur de la longue série d’événements porteurs de sens qui font la marque de fabrique de Profil Grand Large : les événements annuels pour la SNSM depuis 2005, les deux éditions de la Solidaire du Chocolat et leur mécanique de levée des fonds pour des associations caritatives, The Bridge 2017 qui a porté une réflexion entrepreneuriale sur le monde de demain, ou encore The Arch, un événement européen, qui œuvrera en faveur de l’accélération de la transition écologique…

Maxi, Multi50, IMOCA, Class40… Ils sont déjà sur les rangs

Premier dans les starting-blocks, premier candidat déclaré dans la chasse au temps de référence en l’honneur des Sauveteurs en Mer bénévoles : le Maxi Edmond de Rothschild emmené par ses deux skippers, Franck Cammas-Charles Caudrelier, et leurs équipiers. Fraîchement remis à l’eau, ce géant des mers, qui ambitionne de s’attaquer au Trophée Jules Verne l’hiver prochain, a d’ores et déjà annoncé qu’il ne tarderait pas à présenter ses étraves aiguisées au départ. À l’heure des foils et de la navigation de haut vol au-dessus de l’eau, il y a de l’agitation et des turbulences dans l’air d’un record symbolique qui ne demande qu’à tomber. Dans le respect des règles sanitaires et de sécurité en mer. Et pour la bonne cause, qui plus est.

Marc Sauvagnac, directeur général de la SNSM :

« La renaissance du Record SNSM sous sa forme initiale, avec ce beau parcours « Saint Nazaire – Saint Malo », illustre parfaitement ce que « solidarité des gens de mer » veut dire. Nous remercions chaleureusement les skippers, à l’origine de cette proposition. Nous encourageons aussi tous les navigateurs de plaisance à se lancer dans l’aventure, pour honorer les sauveteurs bénévoles de la SNSM qui veillent à leur sécurité toute l’année. Le Record SNSM est un engagement du cœur, pour célébrer la mer, aller au bout de soi-même et faire acte de générosité envers les Sauveteurs en Mer. »

Michel Desjoyeaux, parrain du Record SNSM :

« C’est très bien de se voir offrir une telle opportunité de naviguer, mais c’est surtout très bien de permettre de continuer de parler de la SNSM. Lors de la crise sanitaire, on a vu qu’on avait besoin des personnels de santé et qu’eux avaient besoin qu’on parle d’eux. En mer, c’est pareil. On espère ne pas avoir besoin des sauveteurs, mais on sait qu’on peut toujours compter sur ces bénévoles, qui risquent parfois leur propre vie pour aller sauver celle d’autrui. J’ai toujours été très fier d’être le parrain de cette épreuve sportive qui rappelle que la sécurité en mer est l’affaire de tous.»

Damien Grimont, inventeur du Record SNSM :

« La démarche de rouvrir le Record SNSM dans sa version la plus simple vient des skippers qui, dans le contexte actuel, ont manifesté leur envie de s’y étalonner. Je ne suis pas étonné, dans la mesure où ce Record SNSM, dans son format d’origine, incarne parfaitement l’esprit de résilience dans lequel il est plus que jamais nécessaire de s’inscrire pour encourager une pratique de la voile solidaire et responsable. Pas de village, pas de rassemblement public, pas de contrainte, mais le plaisir de naviguer pour la SNSM et la liberté de le partager dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les inscriptions vaudront dons et seront reversées dans leur intégralité à la SNSM. Aujourd’hui et 15 ans après son lancement, le Record SNSM d’origine retrouve de manière très spontanée une nouvelle jeunesse. On dirait que son retour annonce la fin des événements futiles et l’avènement des événement utiles et durables. »

Ils vont s’attaquer au Record SNSM

Franck Cammas et Charles Caudrelier, skippers du Maxi Edmond de Rothschild :

« Le Maxi Edmond de Rothschild sort de chantier après six mois de travaux et nous serions ravis que les conditions météorologiques des prochaines semaines soient au rendez-vous pour nous permettre de nous aligner sur le Record SNSM. Le format est idéal pour une remise en jambes en équipage avec un parcours autour de la pointe bretonne technique et intense. Le Maxi sera dans une phase de validation des modifications effectuées cet hiver, mais c’est toujours sympa de pouvoir allier un objectif sportif, avec une ligne de départ et une ligne d’arrivée, tout en mettant à l’honneur la SNSM et ses sauveteurs bénévoles. Il nous reste maintenant à attendre la bonne fenêtre météo et à croiser les doigts pour qu’elle se présente, ce qui est un peu le thème de notre année avec notre tentative de record sur le Trophée Jules Verne programmé à l’automne prochain ! »

Thibaut Vauchel-Camus, skipper du Multi50 Défi Voile-Solidaires en Pelotons :

« Cela fait quelque temps déjà que je m’intéresse à un programme sportif, autre que « régate », sur nos bateaux. Avec nos Multi50, on arrive aujourd’hui à taquiner les vitesses des trimarans Orma (60 pieds) d’hier. Il y a quelques beaux records qui leur appartiennent. Le Covid m’a forcément décidé à embrayer là-dessus. Sportivement, face à notre déficit de programme, les temps de référence de la grande époque Orma représentent des beaux challenges. Aller chercher ces temps là, ça se tente ! À commencer par le Record SNSM, parce que c’est un nom qu’on connaît et qu’on identifie bien. Avec mon équipe, nous avons un projet basé sur des valeurs solidaires. Ce qui nous plaît, c’est mettre notre légitimité, notre énergie et notre visibilité médiatique pour des choses qu’on ne voit pas assez. On se sent donc bien en phase avec cet événement dont le nom incarne à lui seul une cause commune. Et si on peut y laisser une empreinte, on sera forcément très contents ! J’espère pouvoir vite y aller. D’ici une dizaine de jours si la météo nous offre une fenêtre favorable avec laquelle se lancer… »

Armel Tripon, skipper de l’IMOCA L’Occitane :

« J’ai déjà participé à plusieurs semaines du Record SNSM, en IMOCA, en Class40, en Figaro aussi, mais jamais dans ce format là. Je prévois de former un petit équipage pour aller l’attaquer à bord de notre tout nouveau bateau. J’espère avant le départ de notre première course en IMOCA, le 4 juillet prochain. C’est un rendez-vous auquel je suis attaché parce qu’il part de mon territoire, mais surtout parce qu’il défend une noble cause qui nous concerne en tant que marins. Et c’est plutôt sympa d’apporter dans le cadre d’un événement sportif sa contribution à une association qui œuvre pour notre sécurité en mer. Ça donne du sens à ce qu’on fait sur l’eau. J’espère que la réouverture de ce record va mobiliser d’autres bateaux, d’autres confrontations, notamment du côté des plaisanciers, entre différents clubs par exemple… Et puis, c’est toujours chouette de faire le tour de la Bretagne, on ne s’en lasse pas ! »

Luke Berry, skipper du Class40 Lamotte-Module Création :

« Ce qui fait la force de ce Record SNSM, c’est sa simplicité et sa faculté à ouvrir un parcours qui fait référence sans avoir besoin de mettre en œuvre une organisation lourde. J’habite du côté de Saint-Nazaire et je suis né à Saint-Malo, le parcours ne peut que me plaire. Et il tombe bien, puisqu’il constitue un bon parcours de ralliement pour rejoindre Cherbourg depuis la Bretagne, où sera donné mi-juillet prochain le départ de la Drheam Cup, notre toute première course en flotte au programme de cette saison 2020. C’est un beau challenge en faveur des sauveteurs, il mérite vraiment d’être tenté. Je prévois de me mettre en stand-by début juillet. »

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