C’est un garçon pour qui l’aventure a encore ses lettres de noblesse. A 32 ans, Gaëtan Thomas veut battre le record du tour du monde sans escale par les trois caps en Class40. La dernière marque fut signée en 2013 par le regretté Guo Chuan en 137 jours. Un record qu’il voudrait s’adjuger tout en visant les temps de référence des premiers Vendée Globe. « Je veux montrer que les Class40 vont aujourd’hui aussi vite, voire plus vite, que les premiers Imoca60, » explique le jeune Belge qui a trouvé dans la course au large un moyen de se retrouver après une adolescence où il était « parti en cacahuète ».

Après son record autour du monde programmé fin 2020, Gaëtan Thomas veut se frotter aux autres sur The Race Around : « parce que le niveau y sera gros et que je recherche la confrontation. » A Lorient, où il termine de préparer « Be The Drop », l’ex-Telecom Italia de Giovanni Soldini, il a pris un peu de son temps pour se confier sur son parcours, ses attentes et les prochains défis qui se dressent devant lui.

Gaëtan Thomas, on a beaucoup parlé de toi lorsque tu as annoncé ta tentative de record autour du monde en Class40 par les trois caps et en solitaire. Peux-tu nous raconter ton parcours ?

Je suis Belge de naissance. J’ai 32 ans. Je suis skipper professionnel depuis 2006 mais je fais de la voile depuis tout gamin. D’abord en famille en croisière sur un petit corsaire, puis sur un 35 pied. Ensuite, je suis passé en compétition en Optimist et en 420 dans l’équipe nationale belge. J’ai fait ça jusqu’à mes 15 ans avant de tout arrêter pour des raisons familiale et financière. Je suis un peu parti en cacahuète et j’ai arrêté l’école la veille de mes 16 ans. Mais à 18 ans, j’ai eu l’appel du large. Je voulais devenir skipper.

The Race Around : Pourquoi as-tu choisi ce record en Class40 ?

Après la Clipper Race [il était skipper de Team Garmin sur la Clipper 2017, ndla], l’histoire devait continuer. Vendée Globe, pas Vendée Globe? On finissait le tour du monde en 2018 et pour le VG 2020, c’était un peu chaud. Et les budgets de Vendée Globe sont devenus fous. Mon rêve était de faire le tour du monde par les trois caps en solitaire sans escale. Et de le faire sur une machine de course d’où mon idée de me lancer sur le record de Guo Chuan de 2013. Son temps à battre est de 137 jours et mon parcours sera de Ouessant à Ouessant. Je vise un départ cette année entre octobre et décembre. Je pense que j’ouvre une nouvelle voix avec ce projet. J’espère que mon record donnera envie à d’autres de mieux connaitre les Class40 qui sont aujourd’hui plus performants que les anciens Imoca. C’est d’ailleurs mon défi : battre les temps des premiers Vendée Globe en me rapprochant des 100 jours.

Après tu veux enchaîner avec The Race Around. Pourquoi ce choix ?

J’avais toujours l’idée de lancer une campagne pour le Vendée Globe 2024. Il y aurait la possibilité de faire la Route du Rhum 2022 et la Transat Jacques-Vabre 2023 mais quand je vois les budgets, ça me parait très compliqué. Sur The Race Around il y aura un gros niveau et je recherche la confrontation avec les meilleurs. Quand j’ai lu que Lalou Roucayrol s’était engagé et que d’autres très bons skippers en parlaient sur les pontons, je me suis dit qu’il fallait la mettre à mon programme. Le fait qu’il y ait la possibilité de le faire en solo ou en double est aussi intéressant. J’espère avoir le budget pour acheter un bateau plus récent pour The Race Around voire même d’en construire un.

The Race Around toujours en course !

Sam Holliday, co-fondateur et Directeur général de The Race Around : « Il est difficile de faire comme si rien ne s’était passé durant cette crise sanitaire que nous avons tous subi à des degrés différents. Nos pensées vont naturellement à celles et ceux qui ont perdu un proche. A The Race Around, ce temps nous l’avons mis à contribution pour réfléchir à notre mission en tant qu’organisateur et au but d’une course comme la nôtre. Nous avons également pu prendre le temps d’échanger avec nos partenaires et nos sponsors, mais aussi avec les skippers et les équipages intéressés par les valeurs de The Race Around. Nous pensons que les changements sociétaux qui vont émerger de cette crise sanitaire sont en adéquation avec l’esprit de The Race Around et la philosophie de la Class40. Et Gaëtan Thomas en est l’exemple. Nous aurons l’occasion de vous présenter d’autres skippers et partenaires dans les prochains mois en attendant des jours meilleurs. »

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