Soleil, 18 à 25 nœuds de vent ; Armel s’est offert un joli combo pour une des premières navigations ventée depuis l’installation du second foil. Plaisir intense pour Armel et son équipe qui depuis la mise à l’eau, engrangent les navigations et travaillent à la fiabilisation du bateau en vue de la première échéance, la Vendée- Arctique- Les Sables d’Olonne dont le départ est prévu le 4 juillet. A bord, Armel accompagné de Sam Manuard, architecte du bateau, nous confient leurs premières sensations.

Ils racontent :

Armel Tripon, skipper de l’Imoca L’Occitane en Provence :

«Dès la mise à l’eau, on a pu découvrir une stabilité de barre incroyable, même à 30 nœuds le bateau se barre d’une main, il répond au doigt et à l’œil. C’est assez exceptionnel, je trouve, pour ce type de bateau. Sur un Vendée globe, ça veut dire que les pilotes et le système de barre seront peu contraints et c’est de bon augure pour la fiabilité mécanique et la précision des trajectoires. Sinon, côté foil, on commence à avoir quelques navigations au compteur même si ce n’est que le début avec les deux foils, on a déjà quelques certitudes.
La stabilité des foils est au rendez-vous, le bateau décolle avec peu de vent et se maîtrise facilement sans être volage. Lorsqu’on est à l’extérieur du bateau, on a l’impression de naviguer sur un multicoque, d’autant qu’avec ses foils qui vont chercher leur appui assez loin, le bateau gîte très peu. Il semble léger et aérien. Lorsqu’on est à l’intérieur, les bruits décuplés par la raideur du carbone nous rappellent les forces et efforts en jeu. Les bouts craquent avant de s’étirer à leur maximum et le bruit de l’eau bouillonne sous le foil et la carène. Reste à fiabiliser le bateau en vue de la prochaine course et à travailler sur le confort à bord, mais je ne suis pas inquiet. Il va falloir également se confronter aux autres, car lorsqu’on est tout seul, c’est facile de se prendre pour le roi du plan d’eau (ndlr: sourire). »

Sam Manuard, l’architecte de l’Imoca:

« Après cette longue période de confinement, quel bonheur de retourner sur l’eau à bord de l’Occitane en Provence, une sacré machine à sensations ! Cette navigation s’est révélée très enrichissante car on commence à corréler datas, sensations et observations extérieures. On cherche la stabilité en dynamique et de ce point de vue on est assez satisfait, une fois la bonne combinaison matossage/ballasts/réglages de voiles trouvée, le bateau est stable, bien au-dessus de l’eau mais pas trop non plus. C’est cet équilibre qu’on va chercher. On veut éviter les sauts de cabris et les variations de vitesses, dans le but d’avoir une vitesse moyenne la plus élevée. Tout cela sans dépasser les critères de charge maximale du gréement. »

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