Dernière ligne droite pour Fabrice Amedeo
Fin du chantier imminente, remise à l’eau de son 60 pieds IMOCA Newrest – Art & Fenêtres la semaine prochaine, première course de la saison annoncée : tous les voyants sont au vert pour Fabrice Amedeo, qui a hâte de renouer avec la navigation puis la compétition dès le 4 juillet sur la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne, nouvelle course océanique de 3.600 milles au départ et à l’arrivée des Sables d’Olonne via le cercle polaire. Un triangle océanique qui fera office de répétition générale avant le Vendée Globe 2020-2021, dont le départ sera donné le 8 novembre prochain des Sables d’Olonne.
Mis en stand-by le 17 mars dernier suite aux mesures de confinement, avant de reprendre en effectif réduit quelques semaines plus tard dans le strict respect des recommandations sanitaires (gestes barrières, distanciation, port du masque), le chantier d’optimisation de Newrest – Art & Fenêtres en vue du Vendée Globe touche à sa fin. Lancé à la mi-décembre dans le hangar du Gitana Team, dont le bureau d’études apporte « son expérience pour fiabiliser le bateau mais également pour l’optimiser en vue du Vendée Globe » comme l’explique Fabrice Amedeo, il est inscrit sous le signe de la performance, de la fiabilité et de l’ergonomie. « Côté performance, nous avons tenté de gagner du poids, relevé le nez du bateau pour qu’il enfourne moins à haute vitesse et augmenté la quête. Nous avons aussi réfléchi au jeu de voiles. Je vais partir sans spi sur le Vendée Globe, avec un gennaker en plus, parce que ce bateau équipé de foils va vite. On ne navigue pas dessus comme sur mon ancien bateau, détaille-t-il. Les travaux de fiabilisation concernent principalement l’électronique et l’électricité. Beaucoup de choses ont évolué par rapport aux éventuels risques de fuites à bord. On a fermé, condamné des capots, rajouté des cloisons… » Enfin, niveau ergonomie, la casquette, qui était déjà très recouvrante, a été allongée jusqu’à l’arrière du bateau pour permettre au marin de s’enfermer et se s’abriter des embruns glacés des mers du Sud.
Pour Fabrice et son équipe technique, ce chantier est également l’occasion d’installer un nouveau module sur le capteur océanographique. Ce dernier, qui permet de mesurer la teneur en CO2, la salinité et la température en surface des océans, permettra désormais de collecter des microplastiques ! Un atout certain pour les nombreux partenaires scientifiques qui accompagnent Fabrice dans sa démarche, car ses navigations le mènent dans des zones où ils n’ont que très rarement accès. Ce projet océanographique, initié l’an dernier par le skipper avec le soutien de ses partenaires Art & Fenêtres, ONET et Éléphant Bleu, monte en puissance à l’approche du Vendée Globe, dont le parcours permettra de recueillir de précieuses données. Ces dernières seront mises à disposition de la communauté scientifique internationale, afin de contribuer à une meilleure compréhension des impacts du réchauffement climatique et de la pollution sur les océans.
Reprise de la compétition le 4 juillet prochain
Après de longs mois sans naviguer, Fabrice Amedeo a désormais le regard tourné vers l’avenir et n’a qu’une seule envie : reprendre la compétition le 4 juillet prochain sur la Vendée-Arctique-les Sables d’Olonne. Unique course au large en solitaire avant le Vendée Globe, cette première échéance de la saison empruntera pendant 10 à 12 jours un parcours inédit pour les IMOCA, avec un départ et une arrivée des Sables d’Olonne et deux waypoints : l’un à l’ouest de l’Islande et l’autre au nord des Açores. Pour Fabrice, cette dernière répétition générale avant le Vendée Globe permettra de tester et de valider en conditions de course ce qui a été fait pendant le chantier, mais également de jauger la concurrence. « Il était important de pouvoir renaviguer en course dès juillet pour se préparer au Vendée Globe et pouvoir offrir un peu de rêve et d’oxygène à celles et ceux qui nous suivent, commente Fabrice. Aller si nord, à la limite du cercle polaire, est une belle aventure. Passer devant l’Islande, si fragilisée par le réchauffement climatique et la fonte des glaces, est une belle manière de ne pas mettre uniquement la performance au centre du jeu mais aussi la fragilité de notre planète. J’ai hâte. »
Les marins s’affronteront ensuite une dernière fois avant le Vendée Globe, du 9 au 13 septembre à Lorient, sur la 10e édition du Défi Azimut. Au menu de cette dernière confrontation qui permettra de peaufiner les réglages : des Runs de vitesse, 48 heures au large en solitaire avec présence obligatoire d’un media man à bord, et un record du Tour de Groix.
Un beau programme pour le skipper Newrest – Art & Fenêtres, qui reprendra le chemin de l’entraînement une fois son bateau remis à l’eau la semaine prochaine.