Destin de marin : le skipper Eric DEFERT veut reconstruire le Multi50 avec lequel il a chaviré sur la Transat Jacques Vabre 2017, le trimaran est actuellement aux Bahamas.

La perte du Multi50 Drekan Groupe

La destinée de la vie de marin emprunte de nombreux sillages. Si Éric Defert a connu le succès comme lors de son record de l’atlantique Nord en Class40 en solitaire en 2011, il a aussi connu les larmes.  En 2017, Éric et son co-skipper Christopher Pratt sont engagés sur le Transat Jacques Vabre. Éric finit sa période de repos au cœur de la coque centrale, il fait nuit, les deux marins échangent quelques mots avant que le trimaran ne chavire par l’avant. C’est le chaos, le noir, le bruit et l’eau qui rentre. Puis l’attente de voir réapparaître Christopher au hublot qui doit son salut à sa capacité physique et son instinct de survie. Après une nuit à attendre les secours, les deux marins sont récupérés par un cargo, il s’en suit la perte du Multi50 Drekan Groupe, la faute à une balise défectueuse, mais le destin n’avait pas encore dit son dernier mot. En Février 2019, le bateau réapparaît aux Bahamas après une dérive transatlantique seul et à l’envers. Une fois la coque sécurisée, Éric part en juillet pour le remettre à l’endroit avec les moyens du bord, quelques pelles, du sable et des seaux. Après 10 jours de travaux, le multicoque est redressé et le bilan général est plutôt bon. Bien sûr, il y a quelques trous et bosses mais rien qui ne soit irréparable.

L’histoire incroyable d’un bateau qui ne veut pas mourir

Une fois à son mouillage et sécurisé dans l’archipel des Bahamas, toute l’équipe s’est mise au travail pour rapatrier le trimaran, par cargo. Encore un qui cette fois-ci récupèrera le bateau après qu’un autre ait récupéré les hommes, 18 mois plutôt. Ce bateau, qui a déjà connu plusieurs vies, a encore de bien belles histoires à écrire et à partager, que ce soit dans le cadre d’expéditions scientifiques au service de l’océan avec le programme Iodyssséus, ou en repartant danser sur les vagues en course au large, avec notamment la transat Jacques Vabre 2021 en ligne de mire.
Toujours soutenu par le Groupe Drekan, un industriel français spécialisé en maintenance de machines tournantes (éolienne), l’équipe recherche un ou plusieurs partenaires financiers pour les aider à rapatrier, réparer et réarmer le bateau. Nombreux sont ceux qui se raviront de voir à nouveau sa silhouette élégante entrer en rade de Brest pour venir se faire dorloter sur le quai n°5, le temps d’un hiver avant de lui donner à nouveau son envol pour de nouvelles missions. Car si ce bateau ne veut pas mourir, c’est certainement parce qu’il n’a pas encore accompli tout ce qu’il doit encore réaliser, notamment avec le programme Iodysséus.

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