Après un mois de confinement et la prise de décision du CIO du report des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, notre duo Camille Lecointre et Aloïse Retornaz s’est réorganisé. En effet, ce confinement obligatoire est propice pour faire toutes ces choses que l’on repousse. Un temps précieux pour réfléchir, notamment à des axes d’amélioration, d’optimisation, penser à « l’après » afin d’appréhender au mieux la nouvelle saison. Mais également un temps pour profiter de sa famille, faire de la méditation et s’entraîner virtuellement.

Après avoir digéré la nouvelle du report des Jeux Olympiques à l’été 2021, nos deux athlètes n’ont pour autant pas laissé de côté leur ambition. Outre l ’aspect physique qui est primordial, une fois par semaine, Camille Lecointre, Aloïse Retornaz et Gildas (Ndlr. Gildas Philippe, leur coach) se retrouvent en visio conférence pour rester en contact mais aussi penser à « l’après » :

Camille Lecointre :

« Ensemble, nous discutons de la prochaine saison, voir si nous pouvons changer des choses car nous avons un an de plus et ce n’est pas négligeable. Nous pourrons également tester plus de matériels et en renouveler d’autres, comme le mât. Il y a aussi des thèmes de travail mis en place par la FFV sur la météo, l’utilisation des traces GPS pour faire des statistiques, des interventions sur les règles de course. C’est hyper intéressant et ce sont des choses que nous pouvons travailler en dehors des compétitions. 
Pour moi le plus compliqué, c’est de maintenir un niveau physique car, même si je continue à faire du sport tous les jours, ce n’est pas du tout la même intensité. Je perds de la masse musculaire et, donc aucune prise de poids alors que c’est un paramètre essentiel sur notre type de bateau. Le retour à l’entraînement va être dur ! La reprise des compétitions n’est pas pour tout de suite…Peut-être en septembre ? Octobre ? De toute façon, il faudra sélectionner les compétitions à faire car nous ne pourrons pas tout enchainer et nous cramer…»

Aloïse Retornaz :

« Pour ma part, j’ai repris le travail. Mes journées sont bien rythmées, je suis en télétravail de 8h30 à 17h. J’accorde tout de même une demie-journée sur le projet voile. Nos réunions s’organisent autour de thèmes de réflexion, la semaine dernière c’était avec l’ingénieur de l’Ecole Nationale de Voile de Quiberon. Cette semaine, on va s’entraîner à protester et défendre les réclamations que nous pouvons être amenées à déposer, c’est une simulation faite avec un jury de la FFV. Je me suis également fait un programme sportif entre cardio et renforcement musculaire, cela me permet d’être régulière et garder la motivation. Quand je suis en télétravail, je fais ma session le midi ou le soir. Au final, je n’ai pas le temps de m’ennuyer ! Tous mes collègues sont également en télétravail, ça occupe, et permet de penser à a utre chose. De plus, j’accumule pas mal de jours de travail. C’est important car tout ce qui est pris maintenant ne sera pas à faire à la reprise, cela va me permettre d’avoir du temps à dédier aux entraînements. C’est vraiment un gain de temps énorme pour moi, c’est le côté positif du confinement. »

Le confinement entre la réflexion sur soi, la vie de famille et la régate…en virtuel :

Aloïse Retornaz :

« Hormis le sport et le yoga, je fais de la méditation avec la préparatrice mentale, Emilie Pelosse. Nous avons des rendez-vous ponctuels, cela m’aide à avoir une petite routine quand je ne travaille pas. Sinon, je fais beaucoup de parties de Uno…Et le week-end dernier, je me suis mise à jouer à Virtual Regatta, je n’arrivais plus à m’arrêter ! J’ai fait une régate de club dans laquelle nous avons créé notre équipe de France – là j’étais sur la World Cup de Gênes. Je ne suis pas très douée… ça me frustre, du coup je recommence les parties (rire). C’est dur ! Il n’y a pas le support 470, alors je fais un peu de tout du Nacra, du J70, du F50….! Tactiquement c’est vraiment intéressant, on peut retrouver des situations que l’on vit sur l’eau. »

Camille Lecointre et son enfant, Gaby  :

« Pour l’instant je le vis plutôt bien ce confinement, je profite de ma famille. Je profite bien de Gaby, on recharge les batteries. Au final, c’est parfois dur d’avoir du temps pour soi ! Je profite de ses siestes pour prendre des temps de réflexions : que pourrait-on changer la saison prochaine que nous n’avons pas bien fait la saison dernière. Réfléchir sur soi, sur ma reconversion, ce sont des périodes qui permettent de penser à toutes ces choses que l’on repousse. J’ai repris la méditation, c’est quelque-chose que l’on avait mis en place avec notre préparatrice mentale. J’en ai ressenti le besoin pour m’apaiser, trouver le sommeil plus facilement et m’évader, ne pas penser à toutes les news qui tombent…
Sinon, je cuisine pas mal et Gaby met la main à la pâte ! Je me suis aussi testée à la couture et j’ai ré ouvert mon livre pour apprendre l’Hébreu (rire) »

Le retour des entraînements et des régates ?

Camille Lecointre :

« Nous n’avons aucune information… si nous pourrons ou non naviguer après le 11 mai, il y a encore un peu d’inconnu. Je relativise tout de même en me disant que l’on a fait le plus dur, surtout quand on sait qu’il y a une issue, une date de fin, ça change beaucoup de choses mentalement. »

Aloïse Retornaz :

« C’est vrai que c’est assez frustrant de ce côté là…car oui nous n’avons pas du tout de retour… »

Mais où est passé Patrick ?!

Leur nouveau 470, nommé Patrick en hommage à leur parrain, Franck Dubosc, devait prendre le chemin du Japon par container fin mars. L’embarquement a été stoppé à temps et Patrick a été remis sur un camion puis stocké au Pôle de Marseille. Il restera sur place car dès que le retour à l’entraînement sera possible, le duo en profitera pour s’entrainer avec l’équipe masculine de France basée dans le sud. Cela permettra aux deux jeunes femmes de régater sur deux plans d’eau aux conditions de vent et de mer très différentes, Marseille et Brest.

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