Les arrivées s’enchaînent …
Beau carton pour le constructeur Archambault au port du Marin à l’arrivée des Doubles de la Transquadra. Trois bateaux aux trois premières places de la course.
- L’A35 « Thinkanalytics » des vainqueurs, Hervé Chanu et Christophe Peclard, (cagnard216) –
- L’A31 «Victoria» de Jésus Pintos-Ager et Grégoire Le Mière (cagnard 233)
- L’A 35 « Crew’s Control » des frères Xavier et Stéphane Cruse partis au départ très au Sud mais qui termine en fanfare au passage de le bouée M4
Quatrième double, un véritable intrus le JPK 10.10 Nauti-Stock.com de Gérard Quenot et Luc Fourichon qui risque de mettre tout le monde d’accord en temps compensé.
Propos de pontons un verre de planteur à la main… et parfois une petite cigarette !
Lundi matin, 4H heure locale, Morgann Pinson, solitaire sur Macaya, arrivé 5ème , se détend enfin à terre. Famille, copains et concurrents déjà arrivés, comme ceux de la « Souris Mermon », Jean Paul le Breton et François Lucas, ils échangent les impressions sur la course. « Dans le vent, la Souris s’envolait c’était plus dur dans la molle » …la souris a le sourire, 23ème sur 70 bateaux en course chez les Doubles.
Le duo Morgan Civilise et Marc Le Fur sur CA Technologies, cagnard 264 – sont fiers des performances de leur bateau qu’ils ont poussé au max. Avec parfois les mêmes étonnements sur les autres participants. «Ils n’affalent jamais leur spi comment font-ils ? On envoyait de partout ! Pendant 24 heures, on était à la limite, un boucan d’enfer, impossible de fermer l’œil (mais comment font les solos) avec le sentiment d’avoir repris des milles et gagné plusieurs places…. et puis au relevé, on avait perdu 2 milles ! Tu vas vite sur le pont, tu gueules un grand coup et tu repars à la manœuvre.»
Morgann Pinson se marre bien. L’expérience a été fantastique mais pas comme celle qu’il imaginait. Avec Macaya, un ILC 30, il savait que cela allait être difficile mais pas à ce point. « Ce bateau n’est pas fait pour ça. J’avais un spi asymétrique qui m’a gonflé, et je n’ai pas connu les longs moments de glisse où on se fait plaisir, mais une bagarre permanente avec la mer ! Je ne le ferai plus en solo avec ce bateau là. Tu peux naviguer pendant des jours sans voir personne, j’arrive à Madère avant CA Technologies- N° 264- et je les retrouve ici… derrière moi, à trente secondes sans les avoir repérés durant la traversée ! Allez comprendre ce genre de coïncidences…..mais quelle aventure ça valait le coup ! »
Et les arrivées s’enchaînent. Des têtes connues rencontrées lors du départ de la course à St-Nazaire apparaissent heureuses mais fatiguées.
Le couple de Camerone, cagnard 228, Michel et Christine Rénouard arrive exténué. On n’est pas loin du plus jamais ça . «On a eu beaucoup de vent dur et fort. Des départs à l’abattée intempestifs et ça casse les bateaux. Camerone est parti plein sud et a rencontré des vents costauds, des vents de 25 à 30 nds qu’il a fallu gérer pleines balles sous spi, alors là c’est l’humain qui rentre en jeu. On va chercher nos limites sur le plan physique. Ca se termine par des départ au tas avec des casses ! De toute façon, il y a des bateaux plus adapté. Nous, on termine heureux, mais meurtris par la dureté des éléments et la dureté du bateau. Beaucoup de souffrance c’était vraiment la guerre, pour s’en sortir on va piocher dans la douleur du physique.
Il faut se dépasser c’est vraiment une aventure humaine. Ma femme ne la refera pas et moi qui avais déjà traversé une fois sur ce bateau, je vais peut-être attendre un peu avant d’envisager repartir faire une autre transat. Même mon pote, Morgann Pinson, me dit de ne plus la faire sur ce bateau… »
Un peu plus tard, l’étrave de la «Baleine blanche», cagnard 18, fait son apparition.
Cornes de brume, ti-punch, à nouveau des bravos et les enfants de Titou* qui attendent leur héros.
A première vue l’A 31 du cornouaillais n’a pas souffert du choc avec la baleine, le bonhomme lui se déplace hésitant et à du mal à se baisser, mais a gardé une bonne dose d’humour. «Il y a eu du plaisir et des larmes. Qui veut acheter ma vidéo ?? Tout ça est allé très vite et tout d’un coup arrêt buffet, elle est passée sous la quille, mais j’aurais préféré me taper un thon!!! Je vais aller inspecter la quille pour évaluer les dégâts»
*Titou = Jean Baptiste L’Ollivier, ancien vainqueur en double avec Stéphane Névé, en 2009