À 27 ans, Quentin Vlamynck se prépare à prendre la barre du futur Arkema 4. Le plus jeune skipper de l’histoire de la Classe Multi50 aborde ce défi avec envie et sang froid. Conscient de sa chance et des espoirs placés en lui, Quentin sait aussi qu’il peut compter sur l’expertise de son mentor, Lalou Roucayrol, et sur l’ensemble des compétences que comptent le groupe Arkema et l’écurie Lalou Multi. De quoi progresser pas à pas pendant deux saisons avant de s’attaquer en solitaire à la mythique Route du Rhum, fin 2022.

Rencontre au chantier Lalou Multi Composite où la construction du Multi50 rentre dans sa dernière ligne droite.

Un bruit de palan lui fait lever la tête de son écran. Quentin Vlamynck n’est pourtant pas encore à la barre d’Arkema 4. Le palan en question, c’est celui qui soulève le moule de bras de liaison. La pièce en carbone traverse l’atelier du nouveau chantier Lalou Multi, installé au Verdon-sur-Mer, pour rejoindre l’étuve et acquérir sa rigidité finale.

Concentré à vérifier les listings d’accastillage de son futur trimaran, Quentin est depuis le début du projet intégré à l’équipe de construction, une quinzaine d’équipiers qui s’affairent autour des moules du futur trimaran. « Être au contact permanent du chantier, aider ceux qui construisent rend plus humble. Pour moi, ça fait totalement partie du métier » explique l’ancien étudiant en matériaux composites au Lycée de la mer de Gujan-Mestras, où en 2010, il croisa la route d’un certain Lalou Roucayrol…

Assemblage

Le puzzle qui s’étale aujourd’hui sous ses yeux dessine les contours d’une nouvelle histoire. Rien d’effrayant pour le jeune navigateur de 27 ans, promu skipper de ce nouveau Multi50, qui n’en est pas à son premier chantier. Dès 2013, il suit l’intégralité de la construction du trimaran Arkema 1, puis celle d’Arkema 3, le premier prototype de 6,50 mètres doté de foils et construit en résine thermoplastique recyclable Elium®.

Déterminé, talentueux… et patient !

Reconnu dans le milieu pour avoir mené en 2017, pour la première fois, ce Mini 6.50 très innovant de l’autre côté de l’Atlantique (avec une belle sixième place à la clef), voici désormais Quentin propulsé dans la cour des grands. « La course au large est ma passion et j’en fais aujourd’hui mon métier. Après la Mini, la plupart des autres skippers sont partis en Figaro ou en Class40. Beaucoup m’envient de prendre la barre d’un Multi50. Je suis conscient de ma chance ! ». Chanceux certes mais aussi méritant : « J’ai été patient. Je me suis toujours impliqué dans l’écurie et j’ai su faire les sacrifices et les choix qu’il fallait aux moments importants. La course au large, ça ne se passe jamais comme prévu et la semaine de travail ne se termine pas le vendredi soir ! »

Transmission

Bosseur, déterminé, talentueux… Voilà des qualités vite identifiées par Lalou Roucayrol qui a vu grandir Quentin depuis maintenant neuf ans. « Il a été pilote d’un Mini qui était un prototype complexe et a choisi ensuite le Multi50. Ces trimarans sont aujourd’hui ce qu’on fait de plus engagé, de plus dur. Après deux années d’expérimentation en 2018 et 2019, il a décidé de persévérer, et ce n’est pas un hasard. »

Les deux compagnons sont partis en novembre dernier aux Canaries s’entraîner en double pendant un mois, avec à la clef un nouveau temps record autour de l’île de Gran Canaria. « J’ai retrouvé le large que j’avais quitté après la Mini 2017, raconte Quentin. Il y avait 25 nœuds à chaque sortie, c’était sportif et très formateur. Pour rentrer, nous n’avons mis que 4 jours avec des conditions musclées, jusqu’à 40 nœuds et nous alternions à la barre sur des quarts de deux heures ! »

Sans relâche

Les semaines qui vont s’enchaîner s’annoncent tout aussi intenses. Pour être au départ de la Transat Québec Saint-Malo qui sera donné le 12 juillet prochain, il faudra mettre à l’eau avant la fin du mois de mai et ne connaître aucun souci de mise au point. Suivent trois Grand-Prix en août et septembre, avec à la clef un plateau de Multi50 élargi et de nouveaux concurrents talentueux.

Avant d’enfiler à nouveau le ciré, Quentin s’applique à nager régulièrement, sillonne les routes de l’estuaire à vélo et poursuit le travail de fond entamé depuis 18 mois avec Emmanuelle Fouillet, sa coach mental : « L’hiver, on travaille sur Quentin le “terrien”, sa capacité à animer l’équipe, à prendre le leadership, à gérer la communication. Et le printemps venu, l’aspect psychologique de la navigation en multicoque reprend le dessus. C’est Quentin le “marin”’ ! » raconte le skipper.

Investi à 100% dans la naissance de son futur trimaran, Quentin Vlamynck a aussi noté dans son calendrier la participation en mai à son premier triathlon. Le Multi50, c’est de la maîtrise technique mais c’est aussi avant tout du sport !

La saison Multi50 :

  • Québec Saint-Malo
    Départ 12 juillet
  • Trophée Multi50 Lodigroup (à Saint-Malo)
    24, 25 et 26 juillet
  • Trophée Baie de Saint-Brieuc (à Saint-Quay Portrieux)
    21, 22 et 23 août
  • Grand Prix de Brest
    4, 5 et 6 septembre

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