Charal s’équipe de nouveaux foils pour 2020
Rentré par la mer de Salvador de Bahia le jeudi 5 décembre, l’IMOCA Charal a rejoint lundi 9 décembre le hangar lorientais du Charal Sailing Team où, pendant trois mois et demi, il va être l’objet de toutes les attentions de l’équipe technique et de plusieurs sous-traitants. Ce chantier d’hiver consistera notamment à doter le bateau d’une nouvelle paire de foils.
Depuis le lundi 9 décembre, l’atelier du Charal Sailing Team tourne à plein régime, l’IMOCA Charal, rentré en convoyage de Salvador de Bahia, terme de la Transat Jacques Vabre, ayant réintégré les lieux pour un chantier de trois mois et demi qui va mobiliser une vingtaine de personnes en tout. Le but de ce chantier d’hiver est de monter encore d’un cran en termes de performances en vue du Vendée Globe 2020, le grand objectif de tout le Charal Sailing Team, il se répartit en quatre dossiers : foils, ergonomie, énergie et voiles.
Pour ce qui est des foils, ces appendices qui permettent de faire « voler » l’IMOCA Charal, le dossier a été ouvert en janvier 2019, avec des premières réflexions sur une nouvelle paire, plus adaptée au parcours du Vendée Globe.
« Les formes de foils varient en fonction de la configuration des courses, confirme Pierre-François Dargnies, directeur technique du Charal Sailing Team. La Transat Jacques Vabre et la Route du Rhum sont des courses avec surtout du reaching et du VMG (1), on peut aussi se retrouver à faire du près et à traverser des fronts en début de parcours. Comme notre objectif était d’être performants sur ces deux courses, nous avions conçu la version 1 de nos foils en conséquence. Le Vendée Globe est en revanche une course avec 80% de VMG, nous avons donc typé notre V2 en fonction de ça. »
Pour la conception, le bureau d’études du Charal Sailing Team a travaillé avec VPLP, le cabinet d’architectures qui a conçu l’IMOCA Charal, ce dernier disposant pour l’occasion d’un tout nouvel outil, un simulateur mis au point par Emirates Team New Zealand sur la Coupe de l’America depuis dix ans et désormais commercialisé. « Sur la première version, nous avions travaillé avec un outil de prédiction de performances (VPP) qui simule les performances du bateau, mais sur une mer plate et en statique. Le fait d’avoir cet outil, qui permet d’obtenir des simulations en dynamique, beaucoup plus proches de la réalité, a été très profitable et nous sommes assez confiants dans le fait que cette nouvelle méthodologie de conception puisse nous apporter de la performance », explique Nicolas Andrieu, ingénieur au sein du bureau d’études, en charge justement de la performance.
Pour arrêter le dessin final, en juillet dernier, le bureau d’études et le cabinet VPLP se sont également appuyés sur les retours d’expérience et sur les enregistrements de données lors des deux grosses sessions de navigations du bateau, en décembre 2018 puis mars-avril 2019. La construction a alors démarré, chez C3 Technologies, à côté de La Rochelle, qui livrera les nouveaux foils l’un après l’autre entre mi-février et mi-mars. De son côté, le chantier lorientais Gepeto s’est vu confier la construction des puits et des systèmes de foils, conçus en collaboration avec la société Awentech et les ingénieurs structure de chez Gurit. Avant Noël, les anciens puits seront démontés, l’installation des nouveaux débutera en janvier, avant les finitions et peintures en mars. Il sera alors temps pour l’IMOCA Charal de reprendre son envol.
(1) reaching : vent de travers, VMG : angle optimum pour un vent donné