APIVIA, année remarquable et fondatrice pour 2020
Après un convoyage en deux temps, Charlie Dalin en solo entre Salvador et les Açores et l’équipe technique entre les Açores et Lorient, l’Imoca APIVIA est à bon port. Riche, remarquable, réussie, l’année 2019 va permettre d’aborder la saison 2020 avec sérénité et ambition.
2019 est en passe de s’achever et, le moins qu’on puisse en dire, c’est que l’année a été riche pour APIVIA. Fin de construction, mise à l’eau, premières navigations, confrontation du marin au milieu de la flotte Imoca, fiabilisation, recherche de la performance, baptême, premier départ de course, première victoire en double, première traversée de l’Atlantique en solitaire, retour du bateau à Lorient… Désormais, place à un peu de quiétude bien méritée.
Les comptes et leçons du convoyage retour
Charlie Dalin a passé une dizaine de jours en mer sur APIVIA pour un convoyage en solitaire qui lui a permis de réaliser les 2 000 milles réglementaires pour valider sa présence au départ du Vendée Globe 2020. « C’était une bonne chose, ce retour, j’ai beaucoup appris sur la façon de mener les manœuvres en solo, le rythme à avoir en solitaire sur de longues périodes. J’ai appliqué ce que Yann Eliès a partagé avec moi pendant la Transat Jacques Vabre, c’est très enrichissant. De temps en temps, j’ai un peu tiré sur le bateau pour voir ce que je voulais voir, sans prendre de risques inutiles. Les conditions ne prêtaient pas à la haute vitesse ». La leçon du retour ? « Naviguer en solo sur ces bateaux, c’est très différent. Le moindre petit grain de sable peut très vite compliquer la situation ». La stimulation ? « Ce que j’ai vécu en convoyage, j’ai hâte de le vivre en course ».
Au passage, Charlie en a profité pour régler ses dettes au Pot-au-noir, qui lui avait été particulièrement favorable pendant la Transat Jacques Vabre. « Autant nous étions passés assez facilement, avec Yann, à l’aller, autant le retour a été assez compliqué. Le pot m’a montré de quoi il était capable, avec des grains qui levaient des vents jusqu’à 35 nœuds. C’était un peu sport, mais je suis au carré avec le Pot-au-noir. Et même avec Jérémie Beyou (englué deux jours et demi dans le Pot-au-noir, au point de concéder 400 milles, ndlr), qui a traversé comme une fleur. Les compteurs sont remis à zéro pour le Vendée Globe, c’est parfait ! »
2020 dans tous les esprits
Lundi, après un premier footing, Charlie rencontrait Guillaume Verdier, le génial architecte qui a dessiné APIVIA avant de le confier aux mains expertes du chantier CDK pour la structure, Avel Robotics pour les foils et Lorima pour le mât. L’enjeu de ces premières discussions ? « Faire passer APIVIA en configuration solitaire, explique Charlie. J’ai pu profiter de la transat retour (dix jours entre Salvador de Bahia-les Açores) pour noter les points d’amélioration. Ce n’est pas qu’une question d’ergonomie, mais aussi de structuration du bateau. Naviguer en solitaire impose un autre cahier des charges ».
Pour Charlie Dalin, outre quelques jours de vacances bien méritées, l’heure du bilan approche. On en voit déjà les contours : « 2019 aura été une année particulièrement réussie pour le projet. L’année aura servi à valider le bateau : on a quasiment fait la moitié d’un tour du monde en comptant toutes les navigations. Jusqu’à l’arrivée de la Transat, on était toujours en phase de test. J’ai appris beaucoup de choses : sur la technique, la navigation en double comme en solitaire, l’évolution des plages (d’utilisation) des voiles ».
Les voiles étaient vraiment un sujet de découverte ? « Oui, nous sommes la première génération d’IMOCA à grands foils, on sait aujourd’hui ce que cela implique. On en sait plus par exemple sur les types de voiles, les formes et les surfaces qu’on embarquera pour le Vendée Globe ».
A terre, ça ne chômera pas cet hiver : le chantier s’attend déjà à tourner à plein régime. S’il n’est pas encore fixé de date de remise à l’eau, les travaux ont une date limite : deux transats en solitaire sont au programme : la Transat CIC (départ le 10 mai) et New York les Sables (16 juin) pour le retour.