Clarisse Crémer : « Je me rends compte du chemin parcouru »
Une Transat Jacques Vabre avec Armel Le Cléac’h et un convoyage pour retrouver la Bretagne… En l’espace de 28 jours, Clarisse Crémer a traversé l’Atlantique à deux reprises, dont une fois en solitaire, continuant à prendre toute la mesure de son IMOCA. Après son arrivée heureuse ce mercredi soir, la navigatrice se projette désormais vers son objectif majeur : le Vendée Globe.
Elle avait quitté les pontons de Salvador de Bahia un dimanche midi, sous un soleil éclatant et par 20 nœuds de vent. Dix-huit jours plus tard, ce mercredi soir, en plein coucher de soleil dans la fraîcheur bretonne, Clarisse Crémer a achevé son convoyage, sa première traversée de l’Atlantique seule sur Banque Populaire X. « C’est un vrai moment de joie, savoure-t-elle après avoir partagé l’instant avec tous les membres de l’équipe. Je me rends compte du chemin parcouru ».
« Je me suis améliorée dans tous les domaines ! »
Si le plaisir est aussi intense, c’est également parce que rien n’a été facile. Il a fallu se battre avec Armel Le Cléac’h, pour rester dans le wagon de tête et terminer à la 6e place de la Transat Jacques Vabre. Ensuite, Clarisse est repartie seule. Et elle ne cachait pas son appréhension : « j’étais très stressée. C’était mes premiers bords en solitaire. Il a fallu m’habituer aux manœuvres, au bruit et rester surtout vigilante pour ne pas faire d’erreurs. » Progressivement, la navigatrice trouve son rythme et parvient à gagner en confiance. Il faut voir ses vidéos envoyées du bord, cette joie communicative pendant ces instants captés sur le vif, pour s’en rendre compte.
Cette traversée est aussi l’occasion de progresser. « Je me suis améliorée dans tous les domaines ! Surtout, je me suis rendu compte que j’étais capable de mener le bateau ». Cette base de travail permet également de connaître les pistes d’optimisation pour l’année prochaine : les manœuvres à affiner et les quelques réglages techniques à réaliser.
2020, l’année de tous les défis
Désormais, son regard se tourne vers ses prochaines échéances sportives : The Transat en mai, NY – Vendée en juin et le Vendée Globe, son prochain grand objectif, en novembre prochain. En enchaînant les milles pendant ces deux transatlantiques, Clarisse a engrangé de l’expérience : « désormais, je vais pouvoir davantage oser sur l’eau. Ce qui est vraiment important, c’est d’avoir réalisé psychologiquement que j’étais apte à le faire ».
Dès le début de l’année prochaine, la navigatrice multipliera les échanges avec l’ensemble des membres du Team Banque Populaire afin de préparer le bateau pour mieux l’appréhender techniquement. Et dans le même temps, elle suivra un programme sportif conséquent puis reprendra la mer en avril prochain. Mais avant, Clarisse va pouvoir souffler. « Toutes ces aventures engendrent une grande dépense d’énergie, confie-t-elle. Il va falloir bien récupérer ». Elle s’apprête aussi à savourer les fêtes de fin d’année et pour cause : « l’année prochaine au même moment, il y a des chances que je sois en mer ! »