Après trois semaines de course sur « Brest Atlantiques », les journées se suivent et se ressemblent pour les deux bateaux de tête, le Maxi Edmond de Rothschild et Actual Leader, qui progressent à vitesse modérée vers l’équateur. De son côté, le trimaran MACIF, parti dimanche dans l’ouest, s’apprête à accélérer et sans doute à reprendre du terrain à ses concurrents. Reste à savoir combien…

Après une traversée Rio-Le Cap riche en rebondissements et une remontée des côtes namibiennes qui aura offert à ceux qui s’en sont rapprochés des images inoubliables, à ranger dans le « best of » de leurs carnets de bord, une certaine monotonie s’est installée sur « Brest Atlantiques » depuis dimanche. En particulier pour les deux bateaux installés aux deux premières places, le Maxi Edmond de Rothschild (Franck Cammas/Charles Caudrelier) et Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella), dont la progression vers le nord est ralentie par des vents faibles (8-10 nœuds moyens), d’où des vitesses assez inhabituelles pour ces bêtes de course (16.7 nœuds de moyenne sur 24 heures pour le premier, 9.6 pour le second, pointé à 415 milles ce mardi à 16h).

Dans son message du jour, le media man d’Actual Leader, Ronan Gladu, ne cache pas une certaine envie d’en finir au plus vite avec ce train-train atlantique : « Nous sommes en train de contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène par le nord, c’est laborieux. Les fichiers météo sont uniformes et donnent 10-12 nœuds de vent dans toute la zone, mais sur le terrain, c’est différent : très instable. Le vent est souvent plus faible que prévu, surtout dans « les molles », du coup, sous certains nuages, on se retrouve dans des trous d’air, où il n’y plus que 2-3 nœuds de vent. Et la pétole, c’est déjà pas « fun » sur un voilier à taille humaine, mais alors sur un Ultim ! Nous avons encore minimum 48 heures à avancer comme ça. »

« C’est monotone, oui, reconnaît de son côté Franck Cammas dans une vidéo tournée par le media man Yann Riou, mais parfois, ça fait du bien d’avoir des journées sans manœuvres, où on peut checker le bateau et bricoler avant d’attaquer l’hémisphère Nord. C’est vrai que l’équateur nous paraît long à franchir, mais en même temps, on vient de loin, de Cape Town, ce n’est pas la porte à côté. » Le Maxi Edmond de Rothschild a toutefois empanné dans la matinée pour faire un bord vers le Brésil afin de se positionner avec le meilleur angle possible par rapport à l’alizé de sud-est et achever, enfin à bonne vitesse, la montée vers l’équateur.

Sauf gros rebondissement, il devrait croiser devant le trimaran MACIF qui, de son côté, va traverser dans les heures qui viennent un front peu actif, derrière lequel il trouvera des vents de sud, puis sud-est, qui lui permettront lui aussi d’infléchir sa trajectoire vers le nord et de se lancer dans une cavalcade au reaching (vent de travers), avec l’espoir, partagé par ses deux skippers, François Gabart et Gwénolé Gahinet, de revenir si ce n’est sur le Maxi Edmond de Rothschild, au moins sur Actual Leader. « Quand on regarde la progression d’Actual, on voit qu’ils vont un peu moins vite par rapport à ce qu’on avait imaginé, c’est plutôt une bonne chose », a ainsi confié le second mardi matin à son media man Jérémie Eloy, le premier ajoutant : « On avance plus vite que les routages, c’est plutôt chouette. » Et ça va rendre les prochains jours palpitants…

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