Après bientôt trois semaines de mer, les trois trimarans encore en course sur « Brest Atlantiques » poursuivent leur progression vers l’équateur qu’ils devraient franchir jeudi. Mais alors que jusqu’ici, tous suivaient des routes assez similaires, le trimaran MACIF a opté depuis dimanche pour une trajectoire plein ouest, dont François Gabart et Gwénolé Gahinet espèrent tirer les fruits d’ici la fin de la semaine.

La cogitation est à son maximum en ce moment à bord des trois trimarans de « Brest Atlantiques » qui poursuivent leur remontée de l’Atlantique Sud, mais également dans les têtes de leurs routeurs respectifs, Marcel Van Triest pour le Maxi Edmond de Rothschild, Christian Dumard pour Actual Leader et Jean-Yves Bernot pour le trimaran MACIF. Un trimaran MACIF à bord duquel François Gabart et Gwénolé Gahinet ont en effet choisi depuis dimanche de se démarquer de leurs petits camarades de jeu en suivant une trajectoire plein ouest, à 90 degrés de la route directe qui, si elle ne se traduit pour l’instant pas au classement (650 milles de retard sur le premier, le Maxi Edmond de Rothschild, ce lundi à 16h), pourrait à terme s’avérer payante.

Dans une vidéo envoyée par Jérémie Eloy, le media man du bord, les deux skippers ont expliqué leur choix : « Deux options se sont dessinées : une qu’ont prise nos deux concurrents, qui est de partir quasiment plein nord au portant dans du vent assez faible, et une deuxième qui est de traverser une dorsale dans le prolongement de l’anticyclone pour aller chercher un front, à savoir une zone de vent un peu plus fort. L’idée est de traverser ce front et de gagner dans l’ouest pour récupérer ensuite l’alizé avec un meilleur angle. »

François Gabart et Gwénolé Gahinet ont donc fait le choix de cette seconde option qui, pour le premier, présente des avantages : « C’est une trajectoire qui paraît plus rapide, un peu plus compliquée aussi, avec pas mal de manœuvres, des changements de voiles, trois transitions dans du vent faible à gérer. Mais qui ne tente rien n’a rien, et sur le papier, ça paraît être meilleur. Depuis le départ de Brest, on a rarement eu de grosses options stratégiques très différentes, ça a toujours été un peu fermé, c’est la première fois qu’on change vraiment de philosophie et qu’on se place différemment par rapport à un système météo. C’est intéressant, ça met du jeu et un peu plus de suspense. »

A bord du Maxi Edmond de Rothschild, qui possède, à 16h, 245 milles d’avance sur Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella), lancé dans un contre-bord à l’ouest, on suit de près la route suivie par le trimaran MACIF, comme l’a confirmé Franck Cammas au media man Yann Riou : « On a vu MACIF gyber (empanner) et aller dans le sud-ouest. Visiblement, il prend une option complètement différente de celle que tout le monde avait l’air de suivre depuis quelques jours, en tout cas de celle que nous prenons et que prend Actual, parce qu’il y a un front à 1000 milles de notre zone qui est en train de pousser, avec derrière du vent de sud-ouest. Un des modèles donne effectivement cette route optimum, à savoir passer à travers ce front et faire un arrondi de l’autre côté. Ça ne va pas être une route très simple, il va y avoir du travail pour eux. »

Et l’Aixois d’ajouter, à propos d’un éventuel infléchissement de la trajectoire du Maxi Edmond de Rothschild liée à l’option de MACIF : « Ça ne change rien pour nous, on n’est pas aux mêmes endroits, pas aux mêmes moments ; notre route optimale n’est pas la même. En aucun cas, ça ne vaut la peine de prendre leur option en allant au sud-ouest. » Résultat des courses d’ici la fin de la semaine…

Source

Articles connexes