Le Cap Vert avant le Pot
La régate bat son plein sur « Brest Atlantiques » ce vendredi avec une course de vitesse vers l’équateur qui sourit pour l’instant au Maxi Edmond de Rothschild, leader de la flotte. Au programme de vendredi soir, la gestion du dévent des îles du Cap Vert, avant la grande question de la semaine : où traverser le Pot-au-noir ?
Les voix claires, les traits pas trop tirés, le moral au beau fixe, les quatre skippers joints ce vendredi à la vacation hebdomadaire de « Brest Atlantiques » se félicitaient de profiter de conditions estivales après l’entame musclée du Golfe de Gascogne. « Je pensais que le soleil et le ciel bleu n’existaient pas, si, si, je vous rassure, il y a des coins de la planète où il fait méga beau. Par contre, de temps en temps, et ça nous a beaucoup embêtés toute la nuit et depuis 24 heures, il y a des gros grains qui ont parfois la mauvaise idée de « bouffer » le vent, ce qui n’est pas très bon pour la vitesse », a résumé Thomas Coville sur Sodebo Ultim 3, troisième à 16h.
Un Sodebo Ultim 3 en chasse derrière le duo de tête composé du Maxi Edmond de Rothschild et du Trimaran MACIF, avec avantage ce vendredi au premier qui a su tirer profit d’un décalage à l’est pour descendre plus vite que son rival. Pas de quoi cependant faire exulter un Franck Cammas tout de même satisfait du début de course du tandem qu’il forme avec Charles Caudrelier : « On sait que Macif va vite tout le temps, ils connaissent parfaitement le bateau, maîtrisent ce genre de navigation autour du monde, nous sommes déjà très contents de matcher avec lui, tant mieux si on est devant. Mais ça ne reste que le début de la course. En tout cas, c’est un beau jeu d’échecs dans l’Atlantique. »
Sur le Trimaran Macif, deuxième au classement de 16h à 65 milles du leader, François Gabart se montre fair-play : « Le Maxi Edmond de Rothschild était très à l’est, ils ont réussi à gagner dans l’ouest assez facilement, parce que le vent était plus fort à l’est la nuit dernière par rapport aux prévisions, ils en ont bien profité. » Le vainqueur du Vendée Globe 2012, comme ses concurrents, a désormais les yeux rivés sur le Cap Vert, avec le dévent des îles à gérer, puis sur un Pot-au-noir qui, d’après Franck Cammas, pourrait sourire aux premiers arrivés : « J’ai l’impression que le Pot-au-noir est assez dégagé quand on y rentre, mais qu’il se reforme avant d’en sortir. Il y a une toute petite chance pour que celui qui entre le premier s’en sorte mieux que ses poursuivants. »
A l’arrière de la flotte, Yves Le Blevec et Alex Pella (Actual Leader), flashés à plus de 30 nœuds dans la matinée de vendredi, continuent de jouer les chasseurs, à l’affût : « Parfois, les conditions permettent aux bateaux de devant d’aller assez vite, à d’autres moments, comme ce matin, on peut combler un peu notre retard. En tout cas, on ne lâche rien, le rythme est très bon à bord d’Actual Leader, nous sommes ravis d’être où nous sommes avec un bateau exactement dans le même état qu’au départ. La course est magnifique pour nous, on va faire en sorte que l’histoire continue à être belle. »