Gilles Lamiré et Antoine Carpentier à bord du premier Multi50 Groupe CGA – Mille et un sourires, désormais sortis du Pot-au-noir dans lequel ils n’auront passés que quelques heures, vont bientôt cavaler dans les alizés de l’hémisphère sud et d’ici deux jours sentir enfin les effluves brésiliennes. Leur arrivée à Salvador de Bahia est prévue dans la nuit de jeudi 7 à vendredi 8 novembre, le deuxième Solidaire En Peloton – ARSEP, 7 heures après. Les IMOCA de tête quant à eux font ce soir leur entrée dans la zone de convergence intertropicale, Charal toujours aux commandes. Pour les Class40 en approche des îles du Cap Vert, la navigation au portant est tonique : 30 nœuds sur une mer agitée et des poissons volants en veux-tu en voilà !

Class40 : Crédit Mutuel creuse un peu plus l’écart

Et 20 milles de plus en 24h ! Ian Lipinski et Adrien Hardy ont désormais 50 milles d’avance sur leurs poursuivants Sam Goodchild et Fabien Delahaye sur Leyton. Les alizés au nord du Cap Vert se montrent diablement costauds depuis la nuit dernière. Cirés étanches et casque à pointes de rigueur pour contrôler les trajectoires sous spi et éviter les sorties de piste. Ajoutez à cela des poissons volants que les grosses vagues balancent sur le pont, on se croirait dans un toboggan du parc Astérix. « On barre beaucoup dans ces conditions, nous avons deux ris dans la grand-voile et le spi de brise. Crédit Mutuel va toujours plus vite, ce sont ses conditions. On essaye de tenir la cadence » confiait ce midi Aymeric Chappellier sur Aïna Enfance & Avenir, 7 milles derrière Leyton. Une vidéo du bord de Crédit Mutuel envoyée ce jour montre qu’ils sont sous grand spi… Incroyable le niveau de jeu des équipages en Class40 ! 700 milles en arrière, Equipe de Voile Parkinson affiche enfin une vitesse normale après s’être empêtré de longues heures dans le dévent de l’île de Madère. Et l’on apprend ce midi après avoir réussi à les joindre que Paul Gallet et Pierre-Antoine Tesson sur Kerhis, 18e, naviguent à tâtons sans fichiers météo ni réception de classement : « On fait un peu la course en solo, parce qu’on a eu quelques soucis sur le bateau, on ne sait pas où sont les concurrents et on n’a pas de météo. Nous appréhendons un peu le Pot-au-noir, on va peut-être rester bloquer 6 jours on ne sait pas. A l’ancienne ! »

Multi50 : Mille et un sourires à bord de Groupe GCA

Ca redémarre pour Gilles Lamiré et Antoine Carpentier à 15 nœuds désormais après avoir été ralenti la nuit dernière dans le Pot-au-noir où le vent synoptique leur a permis de ne jamais s’arrêter. L’écart avec Solidaires En Peloton – ARSEP reste du coup conséquent (près de 100 milles), le bateau bleu n’ayant finalement pas eu le temps de recoller. A Salvador de Bahia, tout est prêt pour accueillir les multicoques, et le premier est attendu dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 novembre. Car sur le dernier tronçon, les alizés de sud-est sont parfaitement établis et les fichiers météo prévoient du vent jusqu’à l’entrée de la Baie de Tous les Saints. Il va cependant falloir être vigilants aux effets de vent locaux et aux pêcheurs le long des côtes brésiliennes. Quant au troisième Multi50, Primonial, il devrait rentrer aux côtés de l’IMOCA Apivia dans les nuages du Pot-au-noir dans quelques heures. Leur escale au Cap Vert a engendré plus de 300 milles de retard.

IMOCA : petits coups et décalages en approche du Pot-au-noir

Dans la nasse nuageuses, Charal n’avance plus qu’à 2 nœuds et Apivia a ralenti ce soir à 7 nœuds. Derrière, il y eu des empannages pour caler l’entrée dans la zone de convergence intertropicale. A bord, ça cogite tandis que les vitesses des grands monocoques décroissent. Moins de 50 milles derrière le groupe de tête, il faut compter maintenant 10 bateaux en chasse dont certains ne sont pas mécontents d’être là après avoir tenté le diable, souvenez-vous, en début de course. « On est ravis d’être dans le Sud, on revient sur les bateaux de devant qui doivent avoir un peu moins d’air que nous, donc on réduit l’écart ce qui est plutôt sympa ! On est en train de chercher notre porte d’entrée du Pot-au-noir, à l’est ou à l’ouest, on regarde ça de près. » racontait ce midi Yannick Bestaven sur Maître CoQ revenu de loin, comme Boris Herrmann et Will Harris sur Malizia II – Yacht Club de Monaco, les plus rapides ce soir avec encore près de 20 nœuds de vitesse. Il va certes y avoir du rapprochement dans la zone tampon du Pot-au-noir mais dès la sortie les foilers vont rapidement décrocher les bateaux à dérive. Ils n’attendent d’ailleurs que ça ! La flotte des IMOCA s’étale sur 1 000 milles de Charal à Ariel 2, cela veut dire des systèmes météo différents et une zone de convergence intertropicale qui peut évoluer.

Date : 05/11/19 – 16h00

Class40

1 – Crédit Mutuel
2 – Leyton
3 – Aïna Enfance & Avenir

Multi50

1 – GROUPE GCA – MILLE ET UN SOURIRES
2 – Solidaires En Peloton – ARSEP
3 – PRIMONIAL

Imoca

1 – Charal
2 – Apivia
3 – 11th Hour Racing

Les mots des skippers

Maxime Sorel, skipper de V and B – Mayenne

Nous avons pas mal cravaché pour revenir et nous sommes en train de regarder le passage du Pot-au-noir. Ca s’annonce plus complexe pour les IMOCA, pour nous, c’est encore incertain. C’est la première fois que je vois ça. On est en forme on a 25 nœuds. Dehors, c’est soleil et ciel bleu. Nous avons des poissons volants sur le pont qui repartent avec les vagues. Je vois la différence avec ma précédente Transat Jacques Vabre ! En IMOCA, on est plus à l’abri, ça change tout, on va arriver blancs comme des linges, on passe plus de temps à l’intérieur. Avec Guillaume, on se fait un repas en commun chaque jour, Nous dormons bien, je pense que nous avons pris trop de nourriture. Franchement, ça met du baume au cœur d’être revenu au contact des petits copains.

Aymeric Chappellier, skipper de Aïna Enfance & Avenir (Class40)

C’est un peu humide, on se fait un peu tremper. On a 30 nœuds et de la grosse mer. Crédit Mutuel est super rapide. Dans ces conditions, nous avons du mal à tenir la cadence. Il est rapide dans ces conditions de mer formée. Son décalage dans l’ouest depuis le début lui a donné tout le temps plus de vent. On s’accroche ! Nous sommes sur petit spi et 2 ris dans la grand-voile. C’est très variable ces alizés, mais là ça va, on a connu pire, nous n’avons pas trop de grains. On a vu nos premiers poissons volants hier.

Emmanuel Le Roch, skipper de Edenred (Class40)

Tout va pour le mieux, je crois qu’il y a pire les alizés ! Le bateau marche entre 10/15 nœuds. On se tire la bourre c’est sympa ! On est quand même en ciré, mais tout va bien on dort super bien. On est bien reposé. On va peut-être changer de spi dans la journée, on va affaler le grand spi. Là, on est toutes voiles dehors : grand-voile, trinquette et grand spi. Le vent devrait s’établir à 20 nœuds dans la journée. Donc on va changer nos voiles sûrement dans l’après-midi. J’ai failli me prendre un poisson volant dans la tête à la barre. On grappille mille par mille, heure par heure, et c’est vraiment super de barrer dans les alizés !

Davy Beaudart, co-skipper Bureau Vallée 2 (IMOCA)

Ça va très bien, on est sur l’autoroute du sud direction les vacances ! On a entre 15 et 20 nœuds de vent nord/est avec une mer assez rangée. Ce sont des conditions hyper agréables qu’on a depuis quelques jours. Pour nous, ça va être demain matin le Pot-au-noir. Là, on réfléchit à quel endroit nous allons passer, on regarde les solutions, pour essayer de gagner quelques milles sur les échappés de l’ouest ! Il reste encore pas mal de milles jusqu’à l’arrivée surtout avec le Pot-au-noir qui peut redistribuer les cartes. Nous, on est pleine forme, le bateau aussi. On prend beaucoup de plaisir à attaquer au portant. On est content par rapport aux bateaux de la même génération. Maintenant quand on voit les nouveaux bateaux qui naviguent beaucoup plus vite dans les mêmes conditions, mais bon c’est le jeu ! Ça va très bien, on est sur l’autoroute du sud direction les vacances ! On a entre 15 et 20 nœuds de vent nord/est avec une mer assez rangée. Ce sont des conditions hyper agréables qu’on a depuis quelques jours. Pour nous, ça va être demain matin le Pot-au-noir. Là, on réfléchit à quel endroit nous allons passer, on regarde les solutions, pour essayer de gagner quelques milles sur les échappés de l’ouest ! Il reste encore pas mal de milles jusqu’à l’arrivée surtout avec le Pot-au-noir qui peut redistribuer les cartes. Nous, on est pleine forme, le bateau aussi. On prend beaucoup de plaisir à attaquer au portant. On est content par rapport aux bateaux de la même génération. Maintenant quand on voit les nouveaux bateaux qui naviguent beaucoup plus vite dans les mêmes conditions, mais bon c’est le jeu !

Mathieu Claveau, co-skipper Prendre la mer Agir pour la forêt (Class40)

Ça se passe hyper bien, on est sous grand spi, il y 22 nœuds de vent. Nous sommes beaucoup à la barre, parce que les conditions le demandent. Chocolat Pariès – Coriolis Composites n’est pas loin et on voit qu’on glisse mieux que lui, donc je pense que ça paye d’être à la barre. A l’avant, c’est un rythme de fou, j’ai confiance en Ian et Adrien (Crédit Mutuel), c’est un peu mes deux favoris. Il n’y a aucun doute avec leur super bateau. Oui le rythme est élevé mais ce sont des supers marins qui vont tenir jusqu’au bout ! Nous ça nous tire vers le haut, d’autant plus qu’on a une première course jusqu’au Pot-au-noir et même si on a un vieux bateau, on peut réussir à ne pas trop se faire distancer. Mais après le Pot-au-noir, on ne pourra rien faire et ils vont certainement nous mettre plusieurs milles. Mais ça donne envie de revenir avec un nouveau bateau.

Paul Gallet, co-skipper Kerhis (Class40)

Ça va super, on fait un peu la course en solo, parce qu’on a eu quelques soucis sur le bateau, on ne sait pas où sont les concurrents et on n’a pas de météo. Depuis 2/3 jours il fait beau, on est au portant. On s’entend bien, mais on ne sait pas où on est placé par rapport aux autres. On a beaucoup galéré avec pas mal de soucis dans La Manche, mais on est contents d’être là quand même ! On se dit qu’on a de la chance, surtout par rapport aux copains qui ont eu des problèmes. On pense fort à eux ! De notre côté, le bateau va très bien, tout va bien ! Là, nous avons 15/16 nœuds au 140° donc au portant avec une mer plutôt plate. Il fait super beau, c’est un peu tombé cette nuit mais là c’est assez stable à 15 nœuds. Le truc c’est qu’on ne sait pas du tout comment ça va évoluer dans les prochains jours, donc on appréhende un peu le Pot-au-noir, on va peut-être rester bloquer 6 jours on ne sait pas. A l’ancienne !

Catherine Pourre, skipper de Eärendil (Class40)

Maintenant on essaye de remonter la pente, peut-être pas dans les 5 premiers parce qu’ils vont à une allure de fou ! Mais peut-être remonter quelques places quand même ! D’ailleurs, visiblement notre collègue a pris l’option de contourner les îles (Equipe Voile Parkinson), et il galère encore plus que nous. Le mieux ça aurait été un port sur la côte ouest de Madère, mais il n’y en a pas. On est encore dans la dorsale, mais on a moins d’air que ceux qui sont passés avant. J’espère qu’on va vite en sortir pour pouvoir faire des moyennes un peu meilleures. Mais on ne peut pas tout avoir et cela fait plaisir d’être dans le sud. On regarde régulièrement comment ça évolue dans le Pot-au-noir, pour voir si ça passe plus dans l’est ou pas.

Yannick Bestaven, skipper de Maître CoQ (IMOCA)

On a des conditions agréables, puisqu’on a toujours une vingtaine de nœuds, ça glisse bien ! On est ravis d’être dans le Sud, on revient sur les bateaux de devant qui doivent avoir un peu moins d’air que nous, donc on réduit l’écart ce qui est plutôt sympa ! On est en train de chercher notre porte d’entrée du Pot-au-noir, à l’est ou à l’ouest, on regarde ça de près. Dans la nuit ou demain matin on va commencer à passer aux choses sérieuses avec le Pot-au-noir. J’ai l’impression que Charal ça s’est bien passé pour lui, bon il n’est pas sorti encore mais il n’a pas été trop ralenti. Nous il y a un petit phénomène météo qu’on vise qui pourrait nous aider à le passer plus facilement peut-être. Ça va dépendre des conditions, je vois qu’Apicil n’est pas mal non plus, donc on verra bien ça demain et après-demain.

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