Sam Davies et Paul Meilhat prêts
J-12 avant le coup d’envoi de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre ! Demain, Initiatives-Cœur quittera Lorient et ne reverra plus son port d’attache avant début décembre. Si l’équipe peaufine les derniers préparatifs (organisation du container, choix de l’avitaillement…), notre duo, lui, passe une dernière fois entre les mains des experts (derniers réglages sur l’eau avec le centre d’entrainement du Pôle Finistère Course au Large, ultimes sessions de pilates, derniers passages chez le kiné…). Sam Davies et Paul Meilhat bouclent ainsi une préparation studieuse et un début de saison brillant, prouvant à tous qu’ils ont une carte à jouer sur cette transatlantique en double au départ du Havre dimanche 27 octobre prochain.
Aujourd’hui, naviguer en IMOCA (ndlr : monocoque de 60 pieds participant au Vendée Globe) est extrêmement exigeant, ces machines toujours plus modernes et puissantes requièrent un engagement personnel important, une concentration et une lucidité de tous les instants. Les marins se doivent de préparer leurs organismes à cette échéance et ainsi suivre une préparation physique et mentale échelonnée sur l’année.
Par le pouvoir de l’eau
Ces derniers jours Sam et Paul ont engrangé des milles et de l’expérience en participant avec leur monocoque à deux stages consécutifs avec le Pôle Finistère Course au Large à Port la Forêt (ndlr : dont ils font tous les deux parties). A proximité des autres bateaux, il est plus facile de jauger sa performance et tous les deux se rejoignent pour dire « le feeling est bon, on a confiance en notre bateau et nos vitesses se sont nettement améliorées. »
Sam et Paul ont aussi dû redécouvrir leur IMOCA Initiatives-Coeur dont le comportement a été significativement modifié par ses foils de toute dernière génération. Le duo découvre et maîtrise chaque jour un peu plus les performances supplémentaires offertes par ces nouveaux appendices.
Chaque skipper est différent, à chacun de trouver sa méthode pour tirer le meilleur parti de ses possibilités et optimiser ses performances. Sam, elle, semble avoir trouvé « son truc », elle s’est initiée à l’hypnose l’an dernier. En travaillant en amont avec un spécialiste, elle a constaté qu’elle avait plus d’aisance à prioriser ses tâches. Même s’il est bien connu qu’une femme est capable de faire plusieurs choses à la fois, au large sur un bateau de 18 mètres lancé à pleine allure dans une mer démontée la concentration est de mise. « Sur la Route du Rhum l’an dernier, j’ai ressenti un véritable « mieux », l’hypnose m’aide à glisser les informations dans les bonnes cases et ce, malgré la fatigue ».
Arnaud Kergroach, praticien en hypnose, le confirme « l’hypnose est un outil pour optimiser les capacités, on ne dope pas les aptitudes du sportif, on lui donne les clés pour se concentrer, se reconnecter et atteindre plus rapidement ses objectifs ». Le travail d’hypnose doit avoir lieu en amont à travers 3 ou 4 séances, il doit aussi faire l’objet d’une étape debriefing post compétition. L’objectif à terme, c’est d’autonomiser le sportif, que Sam soit capable sur le prochain Vendée Globe de se plonger dans un état d’autohypnose de façon rapide et efficace. Elle dispose d’un enregistrement avec la voix d’Arnaud qu’elle peut écouter dès qu’elle en ressent le besoin.
Par le pouvoir du corps
Être à la hauteur du bateau, passe aussi par une bonne hygiène de vie et un entrainement physique régulier et complet. En plus des sorties vélo et des nombreuses heures de natation, Sam pratique le pilates. « Le pilates me permet de travailler ma mémoire musculaire, d’améliorer souplesse et motricité, de renforcer certains muscles clés (du dos et du poignet), d’apprendre à ne pas mettre mon corps en danger lorsque je fais des manœuvres, à placer mes appuis, à économiser mon énergie. C’est une discipline qui permet de faire le plein d’énergie, c’est un excellent remède pour calmer certains maux, Paul s’y est aussi mis il y a quelques mois, c’est testé et approuvé ! »
Christophe Le Ny, professeur de la Méthode Pilates, évoque sa discipline comme un véritable outil de prévention « je travaille en salle sur des machines avec Sam environ deux fois par semaine, en plus de ces entrainements, je lui donne plusieurs conseils sur sa posture en mer sur comment placer ses appuis et s’étirer après une manœuvre. Au-delà du bien être du skipper, côté performance, sur une épreuve longue comme le Vendée Globe, ça peut faire la différence. »
Nos skippers aux grands cœurs sont aujourd’hui affutés et dans les meilleures conditions pour rejoindre le Brésil et porter haut les couleurs de Mécénat Chirurgie Cardiaque. Le cap des 200 enfants sauvés par le projet pourrait bien être atteint pendant cette transatlantique. Rappelons que chaque grande course au large est l’occasion d’une campagne de sensibilisation au cours de laquelle les sponsors du bateau, Initiatives, K-LINE et VINCI Energies financent par leurs dons des opérations d’enfants souffrant de graves malformations cardiaques. A chaque nouvel abonné de la page Facebook et Instagram Initiatives-Cœur, les sponsors-mécènes donnent 1€ à l’Association.