Le large enfin !
Ce samedi 5 octobre, à 10h38, les 87 marins de la Mini-Transat La Boulangère ont pris à La Rochelle le départ de la première étape à destination de Las Palmas de Gran Canaria. Si le coup d’envoi a été donné dans des conditions très maniables, les concurrents vont faire face à plusieurs écueils tout au long du parcours de 1 350 milles, à commencer par un premier passage de front dès la nuit prochaine.
On a beaucoup entendu deux phrases en arpentant au lever du jour les pontons du Bassins des Chalutiers à La Rochelle : « Il faut y aller maintenant ! » et « Ça valait le coup d’attendre ». Certes, les 87 femmes et hommes engagés dans la Mini-Transat La Boulangère ont dû patienter 13 jours supplémentaires pour s’élancer de La Rochelle mais ils étaient soulagés à l’idée de commencer l’aventure dans des conditions météo légères.
Un départ en trompe-l’oeil
C’est précisément à 10h38 que l’impressionnante flotte de 87 Minis s’est élancée devant La Rochelle. Le premier départ a été le bon pour tous les coureurs (pas de rappel individuel) et aucun incident technique n’a été à déplorer. Le vent était très léger (environ 5 nœuds) et la progression au près vers la bouée de dégagement s’est faite à faible allure, ce qui rendait la navigation fine et technique. Les trois premiers à franchir cette marque ont été Julien Berthélémé (742), Axel Tréhin (945) et Hendrik Witzmann (920). Si le début de course s’est fait en douceur, la suite des événements ne sera pas de tout repos…
Premier passage de front la nuit prochaine
La route menant à Las Palmas de Gran Canaria sera complexe et, avant de débouler au portant le long des espagnoles et portugaises, les coureurs devront gérer plusieurs transitions dans le golfe de Gascogne. Ils vont aujourd’hui continuer à naviguer au près, dans un vent forcissant progressivement en fin d’après-midi puis dans la soirée. En fin de nuit prochaine, les leaders devraient faire face à un passage de front avec une grosse bascule du vent, du Sud-Ouest au Nord-Ouest. Sous le front mais aussi en arrière, les grains pourront être assez violents ce qui obligera les skippers à beaucoup manœuvrer, notamment pour réduire la voilure. Il sera intéressant d’analyser la première hiérarchie qui se dessinera après ce premier écueil. Une fois le front passé, les marins pourront faire route au reaching vers le milieu du golfe de Gascogne. Ils devront alors gérer une bulle anticyclonique sans vent.
Dernières réactions des marins avant le départ de la Mini-Transat :
Axel Tréhin (945) : « Les routages nous disent moins de sept jours »
« On a le droit à une belle fenêtre météo pour partir. Les conditions vont être maniables. On va avoir un joli golfe de Gascogne avec un peu de stratégie pour sortir. Ça va être intéressant et totalement praticable comparé aux quinze derniers jours. Derrière on va avoir du vent fort au portant le long du Portugal. Cela nous promet une descente bien rapide vers Les Canaries. Nos bateaux sont taillés pour ces conditions au portant. On a des potentiels de vitesse assez rapides. Les routages nous disent moins de sept jours pour arriver aux Canaries, c’est pas mal. On est dans les timings de 2015 qui était une édition assez rapide. Il faut vraiment arriver au cap Finisterre avec du jus car derrière, ça va envoyer fort et c’est là que l’on va créer des différentiels de vitesse plus importants ! »
Erwan Le Méné (800) : « La bagarre avec les copains »
« Je suis content d’y aller, d’y retourner, d’aller à la bagarre avec les copains. Il va falloir faire dans la stratégie, dans la gestion. La course peut se perdre sur cette première étape. Entre aujourd’hui et dimanche soir, chaque proto aura sa phase où il sera plus à l’aise que les autres. Il va falloir être dessus quand ce sera notre tour et être patient quand ce ne sera pas le nôtre. Je nous vois naviguer à vue (au moins à l’AIS) jusqu’à lundi milieu de journée. Il ne faudra pas oublier de se reposer. J’espère qu’on va tous arriver à 100% aux Canaries pour continuer le match sur la deuxième étape. »
Julien Letissier (869) : « C’est maintenant que l’aventure commence ! »
« On part dans des supers conditions. Ça va être rapide, il va y avoir du match… ça valait le coup d’attendre. On va vraiment se régaler et avec un peu de chance, on sera tous aux Canaries. On part dans la pétole. On aura du vent fort cette nuit puis de nouveau de la pétole. Et on finira dans du portant pleine balle. C’est vraiment complet, c’est bien ! Je suis assez calme, j’ai bien dormi. Je n’ai pas d’appréhension mais plutôt envie d’y aller. Ça fait deux ans que l’on prépare tout ça mais c’est maintenant que l’aventure commence ! »
Vincent Lancien (679) : « La course va être intéressante à suivre sur la cartographie »
« Les conditions vont être top. La course va être intéressante à suivre sur la cartographie car il y aura pas mal de passages météorologiques avec des petites options à faire. Ça va aller vite, on va enfin trouver ce pour quoi on fait ça depuis deux ans, trouver des bons vents portants, pour glisser sur des grosses vagues. »
Nicolas Tobo (392) : « Pas de stress »
« Je me sens très bien, il n’y a pas beaucoup de vent pour le départ donc pas de stress. Je vais en profiter pour essayer de bien me reposer cet après-midi en prévision d’un front à passer cette nuit qui peut aller de 25 à 40 nœuds. Ça va être sport pendant 3-4h, donc c’est important d’être en forme pour bien manœuvrer et négocier au mieux cette bascule. Après on va retrouver des conditions plus calmes jusqu’au cap Finisterre. »