Rien n’a été facile aujourd’hui pour la deuxième journée de la Grande Finale à Marseille. Pluie, nuages d’orage, trous d’airs et bascules de vent soudaines ont distribué bonnes et mauvaises cartes sur le plan d’eau, insufflant à chaque régate une grosse dose de suspense. Dans cette loterie, les meilleures équipes n’ont pas failli. Sans surprise, Australiens et Japonais vont se retrouver demain dimanche pour un dernier choc frontal en match racing. Les quatre autres équipages auront quant à eux deux régates en flotte pour établir le classement final de la saison. Les Français de Billy Besson qui ont fait des étincelles aujourd’hui peuvent encore espérer un podium.

Soigner les manoeuvres, rechercher la vitesse et la stabilité en vol, rester alerte avant et après les manches, communiquer positivement, bref, faire les choses simplement, telles étaient les résolutions du jour évoquées lors du « briefing performance » à la base technique de Port Corbières, fief des six équipes de SailGP.

Départ canon

Entre ces dernières consignes et l’échauffement du matin, l’équipe tricolore avait aussi un oeil sur le match de rugby France- Argentine, et sont partis sur l’eau avec au cœur la victoire du quinze de France. Inspirant ? En tout cas, Billy, Marie, Matthieu, Tim et Olivier ont démarré la journée tambour battant et fait vibrer leur public avec une première manche de toute beauté : départ canon, bord de reaching et de portant en tête avant le retour des Japonais, des Australiens puis des Chinois sur une bascule du vent …

Le flux d’Est a été très capricieux et surtout beaucoup plus faible que prévu. Or, les F50 portaient aujourd’hui leurs foils de brise, un plan porteur plus petit, moins efficace et peu adapté pour décoller dans les petits airs. Cette configuration a un peu déstabilisé l’équipe tricolore qui a parfois peiné à faire voler le bateau. « La journée a été très positive pour nous, dans l’attitude de l’équipage notamment, mais par rapport aux autres, on mettait trop de temps à décoller » commente leur entraîneur Franck Citeau.

Un unique duel pour les finalistes, deux régates pour les autres

Cela n’a pas empêché le team de rester soudé et surtout très opportuniste, notamment dans la troisième et dernière régate du jour qui a vu les grands catamarans ailés collés sur l’eau à 4 nœuds de vitesse. Une situation qui a fini par sourire à Billy et son groupe, troisièmes après moult rebondissements.

Demain dimanche, les six acteurs de SailGP vont tirer leurs derniers bords de la saison.

Les Australiens de Tom Slingsby et les Japonais de Nathan Outteridge remettent les compteurs à zéro et vont s’affronter dans un duel à un million de dollars, laissant les quatre autres équipes se disputer la troisième marche du podium.
Billy Besson : « La communication à bord a été super. On est resté très concentrés sur la marche du bateau. C’est ce qui nous a permis d’avoir de bonnes phases de course. On a aussi essayé de jouer notre carte sur les manœuvres et là, on a été meilleurs qu’hier. On ne s’attendait pas trop à ce changement de vent. Nous nous étions entraînés toute la semaine avec les grands foils. Là, avec les petits, ça n’a pas été facile de trouver nos repères et on a eu beaucoup de mal à faire voler le bateau. Mais je suis ravi du comportement qu’on a eu aujourd’hui.
Pour demain, on espère qu’il y aura du vent ! Je me sens confiant dans le vent soutenu, je connais mon équipage, je sais qu’ils n’ont pas peur. S’il y a ces conditions et qu’on a la même attitude qu’aujourd’hui, je ne vois pas pourquoi on ne seraient pas devant. »

Stevie Morrison, cellule coaching :

« Ce qu’on souhaitait aujourd’hui, c’était rester stable en vol et voler plus haut… C’est ce qu’on a réussi à faire sur la première course. Pour la première fois, après cette manche, on a parlé tactique plus que technique ! Et puis le vent est tombé. On avait le petit foc, les petits foils et c’est la première fois qu’on se retrouvait dans cette configuration, donc on a eu du mal. Pour la dernière régate, on a dit à l’équipage : amusez vous et profitez. En tant qu’experts du catamaran, Billy et Marie savent faire marcher un bateau quand il est sur ses deux coques… On progresse, on progresse. En fait, le sentiment qu’on a maintenant, c’est qu’on peut gagner des courses !
C’est ce qu’on veut faire demain. Pour ça, il nous faut de bonnes conditions pour voler, sans trop de transitions. Il faut qu’on profite à fond de cette dernière journée. »

Classement jour 2 Marseille après 6 manches

1- Australie, 56 points (2, 1, 2, 1,2, 2)
2- Japon, 56 points (1, 4, 1, 2,3, 1)
5- Chine, 45 points (5,3,5, 3, 1, 4)
3- Grande Bretagne, 42 points (3, 2, 3, 6, 4, 6)
4- France, 40 points (4, 5,4, 4,6, 3)
6- Etats Unis, 32 points (DNF, DNS, 6, 5,5, 5)

Général provisoire à la veille du dénouement

1- Australie, Tom Slingsby, finaliste
2- Japon, Nathan Outteridge, finaliste
3- Chine, Phil Robertson, 162 pts
4- Grande Bretagne, Dylan Fletcher, 162 pts
5- France, Billy Besson, 155 pts
6- Etats Unis, Rome Kirby, 155 pts

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