Premiers dilemmes
A 13 heures pétantes, comme prévu, le comité de course de la Douarnenez Solo Gijón a libéré les seize solitaires pour un petit parcours en baie de Douarnenez avant de pointer l’étrave vers le large. Les premiers choix de route vont se faire au passage de la chaussée de Sein.
C’est le type de choix qui ressemble typiquement au dilemme du capitaine Haddock, ne sachant s’il doit dormir avec la barbe au-dessus ou au-dessous du drap. Les concurrents de la Douarnenez Solo Gijón vont se présenter devant le raz de Sein à mi-marée montante, soit contre le courant. Avec un coefficient de 100, autant dire que forcer le courant au près relève de la gageure.
Dès lors, la question se pose : ne vaut-il pas mieux profiter de ces heures de courant contraire pour gagner dans l’ouest en contournant la chaussée de Sein par le nord et différer le moment de mettre du sud dans sa route ? Ou faut-il faire confiance aux routages qui proposent de tenter malgré tout le passage du raz, histoire de ne pas rallonger sa route ?
Ainsi donc, il se pourrait bien que les premiers choix doivent être tranchés quelques heures à peine après le départ de Douarnenez. Compte tenu des options de route à venir, la question mérite d’être posée et pourrait marquer une vraie divergence d’analyses entre les skippers. Des options marquées dès l’entrée dans le golfe de Gascogne signifieraient aussi un véritable suspense jusqu’à la première marque de parcours virtuelle à 80 milles dans le nord du cap Ortegal.
Pierre Le Boucher en maître tacticien
Mais avant de se triturer les neurones, les solitaires ont déjà eu fort à faire pour s’extirper du fond de la baie de Douarnenez. Avec une bouée de dégagement à virer, puis une bouée spectacle devant l’entrée du port de Tréboul, le parcours côtier permettait d’apprécier les options tactiques des uns et des autres. En bon régatier, Pierre Le Boucher (Guyot Environnement) privilégiait le bord à terre afin de bénéficier des effets de site à la pointe de Leydé. Bien lui en prenait, puisqu’il enroulait la bouée de dégagement largement en tête, devant Martin Le Pape (Skipper Macif 2017) partisan de la même option, mais moins radical et Tanguy Le Turquais (Quéguiner Kayak) qui s’était judicieusement replacé du bon côté du plan d’eau après un départ moyen.
La flotte suivait ensuite plutôt groupée, Stan Thuret (Everial) fermant la marche derrière Cécile Laguette (Éclisse) et Cassandre Blandin (Klaxoon C).
Tout ce petit monde s’est ensuite évertué à tirer des bords le long de la côte du cap Sizun, cherchant à bénéficier des effets de pointe tout en se protégeant du courant de marée. Ensuite, ce sera l’heure des choix…$
Classement à 17h (TU+2)
- Martin Le Pape (Skipper Macif 2017) à 368 milles de l’arrivée
- Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019) à 0,1 milles
- Xavier Macaire (Groupe SNEF) à 0,2 milles
- Tom Laperche (Bretagne CMB Espoir) à 0,2 milles
- Tanguy Le Turquais (Quéguiner Kayak) à 0,3 milles