Top départ pour Alan Roura
Alan Roura et l’IMOCA La Fabrique ont pris le départ de leur traversée de l’Atlantique Nord ce jeudi 11 juillet, à 19h25 TU (21h25 heure suisse). Objectif : rallier le cap Lizard (Angleterre) en moins de 8 jours 5 heures 20 minutes et 20 secondes.
C’est parti pour une transatlantique express ! La fenêtre météo que le skipper Alan Roura et sa cellule de routage gardaient à l’oeil depuis quelques jours s’est finalement confirmée : La Fabrique a ainsi quitté le port de New York ce jeudi matin avant de franchir quelques heures plus tard la ligne fictive de départ, au large du phare d’Ambrose de La Grosse Pomme. Si le début de la traversée s’annonce plutôt clémente, avec une dizaine de noeuds de prévus, il n’en faudra pas moins rester attentif. Brume épaisse, trafic maritime intense et forts courants rendent en effet la navigation en baie de New York particulièrement exigeante.
TENIR LE TRAIN DES DÉPRESSIONS
Ce sera dans la nuit que le vent montera, avant une petite dizaine d’heures à souffrir dans 40 à 45 noeuds de vent de travers dans la journée de vendredi. L’enjeu tiendra ensuite dans la capacité d’Alan et La Fabrique à tenir le rythme des dépressions filant d’Ouest en Est. Et ce, le plus loin possible avant de rencontrer le risque d’un coup de frein en approche de la Manche – la faute à l’anticyclone des Açores, parfois situé très Nord.
À vos chronos et rendez-vous la semaine prochaine !
Ils ont dit…
Alan Roura, skipper de l’IMOCA La Fabrique :
« Je commence à être un petit peu stressé depuis hier (mercredi) mais j’ai hâte d’y aller ! Depuis le temps que j’y pense à ce record… En tentant de le battre, je me confronte quand même à de sacrés marins. Mais je ne vais rien lâcher, tout donner pour y arriver. Le bateau et prêt, reste à voir ce que sera vraiment la météo et ensuite, c’est au bonhomme de faire le job. »
Marc Guillemot, actuel détenteur du record de l’Atlantique Nord à bord de Safran – en 8 jours 5 heures 20 minutes et 20 secondes :
« C’est la meilleure idée qu’on puisse avoir un an avant le Vendée Globe. C’est un super parcours, un entraînement très intéressant, qui demande beaucoup d’engagement. L’idée d’Alan est vraiment bonne, j’aime les gens qui aiment naviguer, aller à l’affrontement. Le Vendée est tellement difficile que je trouve ça vraiment génial de se préparer avec ce type de parcours. Et puis c’est un super défi, il y a un véritable enjeu : avoir le meilleur temps en solo en IMOCA, c’est quand même sympa.
Un conseil pour Alan ? Qu’il fasse sa course. Le chrono est une chose, mais qu’il fasse ça le mieux possible. Le plus important niveau sécurité, c’est qu’il faut rester extrêmement vigilant jusqu’à Terre Neuve. Les premières 50 heures de traversée vont être difficiles, dans une zone très fréquentée et avec peu de visibilité. On est donc un peu rincé dès le début.
Autrement je n’ai pas de leçon à lui donner, Alan est un bon marin, plein de qualités et je connais bien le bateau qu’il a amélioré. Il a tout ce qu’il faut pour aller vite et améliorer ce temps si la météo le lui permet. Ça va être passionnant à suivre. »
Julien Villion et Gwénolé Gahinet, routeurs pour Alan Roura et La Fabrique :
« La tendance est plutôt bonne sur l’ensemble des routages, avec des chronos allant de 6,5 jours à un peu plus de 8 jours. Le schéma météo est assez favorable car Alan naviguera en avant du front du début à la fin. Seuls les premiers milles ne seront pas complètement évidents, avec du vent qui a du mal à rentrer sur la zone de départ. Ce qui implique beaucoup de manoeuvres et un besoin de porter beaucoup de toile pour se dégager rapidement. Mais en conclusion, c’est une bonne fenêtre ! »