La deuxième étape se prépare
Après six jours d’escale à Faial, la flotte de la 7e édition de la Les Sables – Horta se prépare au départ de la deuxième étape. Celui-ci sera, en effet, donné ce vendredi à 16h08 (heure de Paris). Les treize duos en lice s’élanceront alors pour 1 270 milles à destination de Port-Olona, assurément décisifs pour le classement général. De fait, pour l’heure, les écarts sont infimes, en particulier en tête de flotte, les trois leaders se tenant en moins de 45 minutes et ce malgré la pénalité de 15 minutes infligée à Beijaflore à l’issue de la première manche. La météo annoncée ne promet, certes pas de grandes options, mais un petit front sera néanmoins à négocier quelques heures après le départ tandis qu’à l’approche des côtes Vendéennes, la molle pourrait bien s’inviter et chambouler la hiérarchie, comme elle l’a déjà fait dans les derniers milles de l’acte 1. Dans ce contexte, ceux qui ont pris l’avantage à l’aller parviendront-ils à la garder ? L’arrivée de nouveaux co-skippers sur cinq bateaux modifiera-t-elle la donne et si oui, dans quelle mesure ? Les paris sont ouverts !
Procéder à l’avitaillement, décortiquer les fichiers météo, réparer les dernières petites bricoles, peaufiner les ultimes détails… depuis aujourd’hui, les pontons de la marina d’Horta qui s’étaient montrés assez calmes des derniers jours sont de nouveau en ébullition. Et pour cause, dans moins de 24 heures, les treize duos de la Les Sables – Horta auront repris la mer avec, devant leurs étraves les 1 270 milles de la manche retour à avaler. « Ce deuxième round devrait être assez rapide et plutôt plaisant », annonce Christian Dumard, consultant météo et routeur de la course. « On est dans une situation anticyclonique aux Açores. Les conditions devraient ainsi être hyper faibles pour le départ, avec un flux de secteur sud sud-ouest qui devrait toutefois se renforcer par l’ouest, mais très vite les concurrents vont devoir gérer un petit front pas très actif, vraisemblablement dans la journée du 14 pour les premiers. Dans la foulée, les uns et les autres vont alors récupérer un flux de nord-ouest modéré, pour 10 à 18 nœuds. Les derniers milles risquent cependant de se jouer dans du vent très mou, en particulier pour les retardataires », détaille Christian dont les derniers routages laissent envisager les arrivées des premiers en moins de six jours.
Pas de grandes options mais un virage à prendre
« Cette manche retour ne devrait pas être très violente mais intéressante parce qu’il y a eu une bagarre sympa sur la première étape. Les écarts sont faibles à tous les étages du classement et en particulier entre les trois premiers qui se tiennent en trois quarts d’heure », note Marc Guillemot qui remplacera Amaury François au côté de William Mathelin – Moreaux à bord de Beijaflore, actuellement troisième au classement provisoire. « Je n’ai encore jamais encore navigué sur le bateau, ni même en Class40. Je me réjouis de ce baptême qui ne devrait pas si simple qu’il n’y paraît. Il va falloir gérer un virage vers l’Est. Être patient, pas trop gourmand… Clairement, il faudra faire le bon choix en termes de timing, car ce sera le point essentiel de cette deuxième étape », relate le Morbihannais qui tentera de suivre, par ailleurs, la tentative de record de l’Atlantique Nord d’Alan Roura afin de savoir si celui-ci parvient à faire tomber le temps de référence dont il est le détenteur depuis 2013, en 8 jours 5 heures et 20 heures.
Cinq changements de co-skippers
Guillemot ne sera pas le seul à découvrir pour la première fois le Class40 lors de cette deuxième étape de la Les Sables – Horta. Sophie Faguet, spécialiste de match-racing et ancienne Figariste, qui prendra le relais de Benoît Hantzperg au côté de Jonas Gerckens à bord de Volvo fera également ses premiers pas sur le support, tandis que Ludovic Daudois successeur d’Alexandre Hamlyn au côté de Jean-Baptiste Daramy à bord de Chocolats Paries – Coriolis Composites, réalisera ses premiers bords au large. « Par le passé, j’ai pas mal régaté en J80 et en J24 et j’ai participé cette année au Grand Prix Guyader et à l’ArMen Race en Class40. Cette course sera ma troisième cette saison, et je ne compte pas n’arrêter là puisque je souhaite continuer l’an prochain, à la fois sur les circuits Américain et Français », explique Ludovic, partenaire du projet de Jean-Baptiste Daramy au travers de sa société Comat. « Je n’ai pas d’appréhension particulière. Je suis en revanche très content de participer à la course. Je pense qu’il va y avoir du beau match et je vais me battre pour que l’on finisse en bonne position », a détaillé le co-skipper qui retrouvera face à lui deux autres marins fraîchement débarqués sur l’épreuve, mais toutefois déjà un peu plus expérimentés en 40 pieds. Rémi Fermin, remplaçant de Christophe Fialon au côté de Mathieu Claveau sur Prendre la mer, agir pour la forêt, affiche, pour sa part, une Transat Québec – Saint-Malo (en 2012 avec David Augeix) tandis que Brieuc Maisonneuve, qui vient épauler Vincent Leblay sur Cré’actuel après Bertrand de Broc, officie régulièrement sur le circuit depuis 2013. De quoi ajouter un peu de piment à la course qui n’en manque déjà pas.