L’échéance approche pour Kévin Escoffier qui a été choisi en décembre dernier par PRB pour porter les couleurs de l’entreprise vendéenne sur le prochain Vendée Globe 2020-2021. S’il lui faut attendre encore quelques semaines pour disposer officiellement de l’IMOCA VPLP-Verdier*, Kévin suit de près les performances de son futur bateau, vainqueur récent de la Bermudes 1000 Race. « L’IMOCA PRB est un bateau qui est facile, dans le sens où il est léger. Il est également bien pensé avec son cockpit fait pour le solitaire. C’est un bateau qui ne cherche pas la puissance à tout prix, il est très polyvalent. Même s’il n’est plus tout jeune, il reste très compétitif ! » Un potentiel que Kévin compte bien exploiter à 100% notamment lors de la Transat Jacques Vabre en octobre prochain. Si le Malouin possède une grande expérience de la navigation au large en équipage, il doit dès maintenant penser au tour du monde qu’il effectuera en solo. La transat Jacques Vabre, qui se dispute en double, sera donc l’occasion de prendre ses marques en équipage réduit et de bénéficier de l’expertise d’un marin reconnu et adepte du solitaire : Nicolas Lunven. Le Vannetais, double vainqueur de la Solitaire du Figaro, compte aussi à son actif deux participations à la Volvo Ocean Race (course autour du monde en équipage avec escales). C’est donc un duo Escoffier / Lunven complémentaire qui mènera PRB jusqu’à Salvador de Bahia au Brésil !

La Transat Jacques Vabre : première transat pour Kévin avec l’IMOCA PRB

Kévin n’a participé qu’une seule fois à la Route du Café (ancien nom de la Transat Jacques Vabre). C’était en catégorie Multi50, en 2005 aux côtés de son père Franck-Yves. Ensemble, ils s’étaient offert une superbe victoire ! Pas étonnant donc que cette transat ravive de beaux souvenirs chez Kévin… « La Transat Jacques Vabre est une super course ! C’est un peu plus long qu’une transat habituelle vers les Etats-Unis ou que les transats retour vers l’Europe. C’est un peu une transat « ++ » avec un passage du Pot au noir, de l’Equateur, une navigation dans les Alizés… » C’est donc un parcours très complet qui attend Kévin pour sa première longue navigation à bord de PRB, un parcours qui ressemble beaucoup au début du Vendée Globe. La Jacques Vabre constitue un incontournable pour Kévin dans sa préparation au tour du monde d’autant que la concurrence sera rude ! La quasi-totalité de la flotte IMOCA candidate au Vendée Globe sera sur la ligne de départ au Havre. « Il y aura pratiquement une trentaine de bateaux, dont presque tous les nouveaux. La Transat Jacques Vabre avant le Vendée Globe reste la course par laquelle tout le monde doit passer pour s’étalonner en termes de performances et/ou pour fiabiliser les bateaux. Elle sera une véritable occasion de commencer à se jauger. »

Nicolas Lunven embarque pour l’occasion !

Au moment de choisir son co-skipper, Kévin n’a pas hésité longuement et le nom de Nicolas Lunven s’est rapidement imposé à lui. Ils forment un duo inédit puisqu’ils n’ont jamais eu l’opportunité de naviguer en double auparavant, « Nous n’avons jamais couru tous les 2, mais nous nous sommes souvent croisés avec Nico. Notamment sur les 2 Volvo Ocean Race en 2014 et l’année dernière où nous gagnons avec Dongfeng. On se connait humainement, c’est quelqu’un de calme, de rigoureux. » Au-delà de ses compétences humaines, c’est bien évidemment les compétences de navigateur que Kévin vient chercher en embarquant Nicolas, « Nico a un CV impressionnant ! Il a gagné deux fois la Solitaire. Sa grande expérience du Figaro, du solo et des courses au contact est une vraie plus-value. »

La perspective de cette première transat à bord de PRB en compagnie de Nicolas Lunven ravit Kévin « Ayant fait peu de solitaire, j’ai besoin d’apprendre à prendre des décisions de manière cartésienne en termes de navigation, de stratégies météo. Je pense que Nico va beaucoup m’apporter de ce côté-là, j’ai vraiment hâte de naviguer avec lui ! »

Du côté de Nicolas Lunven, qui prendra également le départ pour la deuxième fois, l’envie de participer à cette Transat Jacques Vabre avec Kévin est tout aussi présente, « Je suis super content de faire cette course avec Kévin. Nous nous connaissons depuis pas mal d’années mais nous n’avons jamais eu l’occasion de naviguer ensemble. Kévin est quelqu’un de simple avec un accès facile. Les choses vont être efficaces entre nous ! » Issu de l’école Figaro au sein de laquelle Nicolas a brillé, remportant par deux fois la Solitaire, le marin Vannetais est très heureux de ce duo complémentaire, « Nous avons des profils très différents même si nous avons le même âge. Kévin a plutôt un gros passif de technicien et d’ingénieur. Il connait hyper bien les IMOCA même s’il n’a pas énormément navigué dessus, grâce à son rôle dans les bureaux d’études. Moi, j’ai plus d’expérience en tant que navigateur et en termes de navigation au large en solitaire. » De riches transmissions de savoirs se profilent donc entre les deux hommes tout au long de ces 4350 milles pour rallier Salvador de Bahia au Brésil.

Une transat à double objectif

Si le rendez-vous Transat Jacques Vabre est important pour Kévin et le Team PRB, il constitue surtout pour le skipper malouin une marche à franchir en vue de l’objectif final : le Vendée Globe 2020-2021. « Aujourd’hui cette Transat Jacques Vabre a 2 objectifs principaux. En premier, prendre en mains le bateau et découvrir l’équipage réduit pour m’amener à un retour en solo et engranger de l’expérience. A côté de cela, il y a un deuxième objectif qui est celui de la qualification pour le Vendée Globe car il ne faut pas l’oublier, il y a aujourd’hui plus de projets que de places disponibles au départ. » Avec cette transat et le retour en solitaire d’ores et déjà programmé, Kévin aurait en effet la possibilité d’augmenter de manière significative son compteur de milles parcourus à la barre du 60’ vendéen, nécessaires pour obtenir son ticket d’entrée.

Et Kévin d’ajouter concernant les objectifs sportifs sur cette transat, « La performance c’est d’aller se confronter aux copains et là nous allons voir ce que ça va donner. Je pense qu’il ne faut pas se fixer d’objectif de victoire à tout prix. Le bateau a le potentiel que ce soit sur des allures débridées ou sur des allures au portant pour aller chercher une jolie place à Salvador de Bahia et c’est bien évidemment ce que nous allons tenter de faire avec Nico ! »

*L’IMOCA est pour le moment aux couleurs d’ARKEA PAPREC et entre les mains de Sébastien Simon dans le cadre du projet de transmission initié par Vincent Riou.

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