New York, prochain arrêt pour SailGP Team France
Après Sydney et San Francisco, c’est dans la ville natale du fondateur de SailGP * que les Français ont rendez-vous au premier jour de l’été. Les 21 et 22 juin, les six F50 évolueront sur l’Hudson, entre Manhattan et la Statue de la Liberté. Un cadre iconique pour deux journées de régates très techniques sur un plan d’eau bordé de buildings où toutes les ‘mistoufles’ seront possibles. Dans ce tableau de carte postale, Billy Besson et son groupe veulent exister.
Heures de vol en simulateur
Les régates de SailGP n’ont lieu en moyenne que tous les mois et demi et les opportunités pour s’entraîner – quelques jours sur site avant la compétition – sont rares. Il faut donc trouver des parades pour tenter de progresser sur ces catamarans volants surpuissants que sont les F50.
Entre deux compétitions de Nacra17 – les Championnats d’Europe à Weymouth et la finale de la World Cup à Marseille -, Billy, Marie et le régleur d’aile Matthieu Vandame ont fait escale à Londres pour 48 heures de simulateur chez Artemis Technologie.
« Ca aura été notre seul ‘entraînement’ depuis San Francisco, mais le système est bluffant de réalisme et on sait que certaines équipes ont passé un cran grâce à ce simulateur » explique Billy à 48 heures de son départ pour New-York.
https://youtu.be/59azdEOAR8c
Pour les Français, le simulateur était un passage obligé afin de se familiariser avec le nouveau système de vol en vigueur depuis San Francisco. Auparavant, le réglage de la hauteur des foils était dévolu au barreur, tandis que le ‘flight controler’ s’occupait surtout des montées et descentes des appendices et de la tactique. Dorénavant, les tâches sont presque inversées. Il faut donc réapprendre quelques gestuelles et réorganiser les rôles de chacun.
« Je vais devoir me consacrer à 100 % au contrôle de la hauteur vol en navigation, confie Marie Riou. Billy sera libéré de cette tâche, par contre, il devra avoir un œil extérieur sur le plan d’eau et sur le placement par rapport aux adversaires. C’est une vraie réorganisation à mettre en place ».
Plan d’eau : la carte postale et le casse-tête
De la vista, de la vigilance et de la réactivité, seront indispensables à New York ! La zone de course n’est large que de 500 mètres. Lancés à 40 nœuds, les six F50 ne mettront que 22 secondes pour la traverser … à peine le temps de dire ouf qu’il faudra manœuvrer pour ne pas pénétrer les frontières interdites, les ‘boundaries’ (limites virtuelles du parcours).
Quant à la force et la direction du vent, elles seront sans cesse perturbées par les buildings bordant New York d’un côté et Jersey City de l’autre. Ajoutez à cela le facteur courant qui peut être important en cas de vent faible.
« On s’attend à des régates intenses, prédit Billy. Intenses comme cette ville. Le plan d’eau est étroit, le vent sera cisaillé, dévié par les immeubles. En terme de force, on peut avoir de tout, même des orages. Le jeu risque d’être très ouvert sur un terrain très petit… il faudra faire avec ! »
Sur place depuis le 16 juin, les tricolores vont pouvoir tester cette arène exceptionnelle pendant les trois ou quatre jours qui précèderont les régates.
Deux fois 5e sur les actes précédents (Sydney et San Francisco), ils savent qu’une des clés pour rivaliser devant est d’être capable de passer leurs virements de bord en vol. « Sur le papier, nos performances peuvent paraître moyennes. Pour l’instant, nous sommes à notre place, reconnaît humblement Billy. Nous sommes partis de zéro, il fallait apprendre à maîtriser ce bateau fantastique. Mais nos progrès sont rapides et on est là pour cela : progresser. On est très déterminés dans ce sens ». « On veut accrocher le groupe de tête, ajoute Marie. On veut montrer qu’on est présents et que bientôt, il faudra compter sur nous ! »
A bord, aux côtés de Billy Besson, Marie Riou, Matthieu Vandame et Olivier Herledant, Nicolas Heintz ou Bruno Mourniac occuperont le deuxième poste de wincheur. Devan Le Bihan, toujours en convalescence après son opération du biceps, n’a pas encore repris du service, tandis que Timothé Lapauw est engagé sur les championnats du monde de GC32.
* Larry Ellison, orphelin né à New-York, porte le nom de son père adoptif. Un nom directement lié à Ellis Island (Ellison = fils d’Ellis) , l’île située à l’embouchure de l’Hudson par laquelle ont transité, pendant la première moitié du 20e siècle, des millions d’immigrants désireux de s’installer aux Etats Unis.