Les Jedi de La Solitaire
Ils sont quatre à avoir dépassé les cinquante ans pour ce cinquantième anniversaire de La Solitaire URGO Le Figaro : certains comme Loïck Peyron et Alain Gautier ont commencé dès 1980 à l’époque des half-tonners, un autre (Michel Desjoyeaux) s’est remis en cause plusieurs fois et par trois fois avec succès, un dernier (Gildas Morvan) cumule le plus grand nombre de participations à la course.
C’est incontestablement le plus beau et le plus étoffé des plateaux de coureurs proposés depuis la création de La Solitaire : 47 skippers dont certains cumulent trois victoires, d’autres deux ou une, d’autres des victoires d’étape, d’autres enfin de moult participations ou des résultats flatteurs dans d’autres séries, du dériveur olympique au tour du monde. Et même si certains d’entre eux ont déjà démontré lors des trois courses d’avant-saison qu’ils avaient trouvé « les manettes » de ce nouveau support que tous s’accordent à dire encore à déchiffrer, au moins la moitié de ce panel de talents peut prétendre au podium final.
Et avec ce Figaro Bénéteau 3 aux performances nettement en hausse dans certaines conditions, particulièrement lorsque les foils offrent encore plus de puissance, les afficionados ont vu s’inscrire de jeunes espoirs venus de la Mini-Transat, de la régate monotype ou de la voile légère, mais aussi les « sages » de la course au large. Et justement ce quatuor de quinquagénaires cumule à lui seul 54 participations ! Et quatre victoires au général ! Et 21 victoires d’étape !
Les papys font de la résistance
Le doyen de la course, Loïck Peyron et ses 59 ans et demi, n’est de fait venu se mesurer que lorsque le support changeait : en 1980, il débute sur un half-tonner de série (Rush Régate) et termine 28ème ; en 1986, il s’essaye au prototype et finit 4ème ; en 1990, il découvre le premier monotype Figaro Bénéteau (12ème) et revient en 2003 pour tester son remplaçant, le Figaro Bénéteau 2 (6ème). Quoi de plus normal que de venir s’immerger au sein de cette flotte de 47 bateaux cette saison ?
À ces côtés, Alain Gautier (57 ans) fut l’un des plus jeunes skippers en 1980 lors de sa première participation (40ème). Et il lui a fallu attendre dix éditions pour enfin être couronné en 1989, dernière année des half-tonners. Pour autant, le Lorientais qui allait remporter la deuxième édition du Vendée Globe en 1992, n’a jamais lâché cette course pourtant reconnue comme étant la plus exigeante en solitaire. Et après le Figaro Bénéteau, il revient en 2003 avec son successeur le Figaro Bénéteau 2, pour se faire coiffer lors de l’ultime étape devant Saint-Nazaire de treize secondes au classement général ! Alors après deux autres essais en 2014 et 2015, le voilà de retour aux affaires pour fêter ses trente années de course depuis sa victoire de 1989…
La toute première fois…
Dans un autre registre, Michel Desjoyeaux (54 ans le 17 juillet prochain) revient aussi se confronter aux jeunes loups, aux habitués du format et aux spécialistes du circuit. Un challenge pour le triple vainqueur de La Solitaire (1992, 1998, 2007) qui s’est consacré pendant longtemps au monocoque IMOCA (double vainqueur du Vendée Globe) et au multicoque ORMA (vainqueur de la Route du Rhum 2002 et de la transat anglaise 2004). Avec un support qui ressemble étrangement à un petit monocoque de 60 pieds doté de foils… Il y a encore beaucoup de choses à découvrir sur ce Figaro Bénéteau 3 et le « professeur » adore cette phase de Recherche & Développement !
Enfin que dire du quatrième quinqua, Gildas Morvan (51 ans le 31 juillet prochain) qui cumule le plus grand nombre de participations de toute la flotte. Le géant de Landeda s’élancera dimanche 2 juin devant Pornichet pour la 22ème fois sur cette course ! Après deux années « sabbatiques » consacrées au commercial. Cet afficionado invétéré de La Solitaire URGO Le Figaro ne l’a jamais remporté mais a tout de même dans son escarcelle, six victoires d’étape et quatre podiums…
Gageons que ce quatuor qui pose avec humilité ses atouts et ses arguments à Nantes, aura de quoi s’exprimer sur ces quatre étapes, alternant le grand large et le côtier, où toutes les secondes comptent. Avec en sus des étapes longues, donc fatigantes, et des terrains de jeu bien connus de ces impétrants. Quand une nouvelle « star war » naît, ce sont souvent les plus sages qui s’imposent…
Michel Desjoyeaux (Lumibird) :
« Je vais avoir 54 ans en juillet : on va pouvoir faire un club des « quinquas » avec Alain (Gautier), Loïck (Peyron) et Gildas (Morvan) ! Et j’ai fait ma première Solitaire du Figaro à 25 ans. Mais cette année, je crois qu’il y a un niveau très homogène avec plus de la moitié de la flotte capable de remporter le classement final… En 1990, c’était une saison de défrichage d’un nouveau bateau monotype. À l’époque, il n’y avait pas de traceur ou de GPS et toute l’électronique que nous avons maintenant à bord. Et en 1992, nous n’étions que deux à embarquer un fac-similé météo… ce qui a contribué à ma victoire d’ailleurs. Mais c’était encore de la navigation « à l’ancienne » par rapport à ce qui se fait aujourd’hui ! »
Loïck Peyron (Action pour l’enfance) :
« D’accord, je suis le doyen de la course avec mes 59 ans et demi… Mais je ne « reviens » pas vraiment dans la mesure où je n’ai jamais été présent sur le circuit avec régularité, a contrario de Gildas Morvan qui va entamer sa 22ème participation ! J’ai eu la chance de naviguer sur d’autres supports, pour d’autres types de course. Car ce que j’aime bien, ce sont les premières fois… Ce nouveau support est pas mal, il est marrant ! Plus léger, plus physique, plus exigeant, plus compliqué. Mais je ne suis pas une référence sur le circuit. La dernière fois que j’ai fait du Figaro, c’était il y a quinze ans ! »
Programme MERCREDI 29 Mai
- 10h00 – 11h30 : Rencontres avec les scolaires sur le village
- 12h00 : Baptême de Robin MARAIS « Ma chance moi aussi »
- 13h00 : Visite du chantier Bénéteau sur inscription au service de presse
- 15h00 : Briefing bizuth sur le Maillé Brezé
- 16h30 : Animation Bateau Laboratoire sur le stand Banque Populaire Grand Ouest (animation pour les enfants)
- 17h00 : Le Journal de La Solitaire URGO Le Figaro sur la scène, séances dédicaces à suivre