Les deux leaders de la Normandy Channel Race que sont Eärendil et Aïna Enfance et Avenir continuent de faire cavalier seul en tête. Pietro Luciani et Aymeric Chappellier, respectivement secondés par Pablo Santurde del Arco et Pierre Brasseur ont contourné Land’s End et passé la marque de Wolf Rock cet après-midi vers 14h. Tandis que le reste de la flotte, à commencer par SOS Méditerranée, se voit la route barrée à la pointe sud-ouest anglaise par la bascule de courant, ce qui risque de creuser encore d’avantage l’écart, les deux premiers ont entamé leur navigation en mer Celtique vers Tuskar Rock.

L’enjeu du Solent n’était finalement pas tant de faire sa route à travers les bancs de sable et cargos, mais bien la bataille pour sortir en tête aux Needles et être le premier à attraper un flux de Nord Nord-Ouest, qui allait transformer un écart insignifiant d’un-demi mille, en une échappée belle d’un peu plus de 30 milles. Les skippers des deux sisterships sur plan Manuard que sont les Class40 numérotés 145 et 151 l’ont bien compris. Ils seront les premiers à toucher du vent de travers, tandis que le reste de la flotte située à quelques encablures derrière, subissant le dévent de la pointe de Start Point, allait voir la porte se fermer devant leurs étraves et commencer un long chemin de croix en baie de Plymouth dans un vent faiblissant, voir quasiment nul.

Tandis qu’Eärendil et Aïna Enfance et Avenir, séparés seulement d’un petit mille nautique, se livrent actuellement un match-racing de tous les instants à l’échelle de la mer Celtique, après avoir contourné Lend’s End et passé la marque de parcours de Wolf Rock en début d’après-midi, SOS Méditerranée se retrouve de nouveau arrêté par la bascule de courant et le vent faible au cap Lizard, et voit sa petite avance de 10 milles nautiques fondre comme neige au soleil et ses poursuivants se rapprocher à grande vitesse.

La remontée vers Tuskar Rock s’annonce aussi complexe. Quand les deux premiers naviguent à travers la mer Celtique face au vent dans un flux de Nord Nord-Ouest compris entre 6 et 11 nœuds, les suivants devront de nouveau composer dans un vent faiblissant de 4 à 5 nœuds. Tactique, patience et gestion de l’effort, pour enchainer les nombreux virements de bord qu’implique le petit temps, seront les maîtres mots à tous les étages de la flotte avant d’atteindre la côte sud irlandaise et son mythique phare qui s’annoncent comme une délivrance pour enfin dérouler les spis et profiter des glissades au portant…

Source

Articles connexes