Quoi de neuf ?
Le deuxième acte de SailGP aura lieu à San Francisco les 4 et 5 mai, plus de deux mois et demi après l’événement inaugural de Sydney. Quelle est l’actualité des tricolores et que font les membres de l’équipe entre chaque rendez-vous en F50 ? Navigations, analyse des performances, préparation physique, nouveaux recrutements et recherche de partenaires sont à l’ordre du jour…
Double ou triple programmes
L’équipe technique est sur le point de s’envoler pour la côte ouest des Etats-Unis. Le 15 avril, elle sera opérationnelle pour l’ouverture des containers sur la base San Francisco, avec comme objectif la vérification et l’assemblage du bateau bleu blanc rouge. Les navigants, eux, ont encore droit à quelques jours « à la maison » avant une semaine d’entraînement prévue sur site, entre le Golden Gate Bridge et l’île d’Alcatraz.
Comme leurs concurrents de SailGP, les athlètes français jonglent avec un double, voire un triple programme. Olivier Herledant et Timothé Lapauw sont engagés sur le circuit GC32, tout comme Matthieu Vandame, également embarqué à bord de Sodebo Ultim 3. Billy Besson et Marie Riou quant à eux, auront enchaîné entraînements et compétition en Nacra 17 à Palma de Majorque.
Parallèlement, il faut continuer à se familiariser avec les subtilités du F50. Les équipes du championnat ont accès à une application regroupant les données et les vidéos captées à bord des six bateaux. Tous les teams peuvent ainsi accéder aux informations de leurs concurrents. Cet outil mutualisé permet de travailler à distance sur l’analyse des performances et d’aider à combler les écarts d’expérience en matière d’utilisation des F50. « C’est un de nos gros axes de travail, explique Matthieu Vandame, chargé de superviser ce secteur. L’idée n’est pas de copier ce que font les meilleurs, mais de s’inspirer des systématiques qui marchent (réglages, déplacements) et de les adapter à notre équipage ».
Heintz et Mourniac renforcent les rangs
A côté des chiffres et de la technique, il faut aussi entretenir les corps, la variable athlétique étant prépondérante dans les performances de ces bateaux surpuissants. Neal McLean Martin, le préparateur physique, fournit des programmes d’entraînement personnalisés. Via des données stockées dans des montres connectées, il peut ensuite évaluer le niveau de préparation et de fatigue de chacun. « L’objectif est double, nous dit Matthieu : se développer physiquement mais aussi éviter les blessures ».
C’est ce qui était malheureusement arrivé à Devan Le Bihan (wincheur) lors des entraînements à Sydney en février dernier. Blessé au biceps (rupture du tendon), il a été opéré puis immobilisé six semaines. Il est actuellement en rééducation intensive au centre de Kerpape et n’a qu’une hâte : retrouver ses coéquipiers. « Jusqu’ici, tout se passe au mieux, confie t-il, mais il faut continuer à suivre le protocole pour garantir une bonne cicatrisation et éviter une nouvelle blessure ou des complications ».
En attendant le retour de Devan et pour pallier une défection éventuelle – sur blessure ou baisse de forme – les Français ont décidé de renforcer leurs effectifs en faisant entrer deux navigants supplémentaires *. L’expérimenté Nicolas Heintz (ex Groupama Team France) et le jeune Bruno Mourniac (double vainqueur du Tour de France à La Voile) seront donc wincheurs remplaçants sur deux actes. Ils ont été sollicités pour accompagner le team à San Francisco et New York (21 et 22 juin). Les deux hommes, notamment Bruno, devront se familiariser avec le bateau. Plus léger que la moyenne des wincheurs, ce dernier permettra d’envisager « une configuration light » pour les petits airs attendus à New York.
En quête de partenaires
Nathalie Quéré (ex Akzo Nobel, Volvo Ocean Race) vient également renforcer l’équipe française, missionnée sur la partie commerciale. Pour lancer SailGP, Larry Ellison a financé toutes les équipes à la même hauteur. « Cinq millions de dollars par an, dont un tiers passe dans l’entretien général du bateau, précise Stéphane Guilbaud, le team manager de l’équipe française. Mais l’objectif est d’arriver à une rentabilité financière d’ici cinq ans, via les partenaires de l’évènement et ceux de chaque écurie ».
Pour cela, la stratégie sera peut-être de sortir des sentiers battus. « Ce qui est particulier par rapport à la culture française en matière de sponsoring, poursuit Guilbaud, c’est que nous ne vendons pas l’histoire d’un skipper et de son projet. Nous vendons une plateforme de communication et de B to B. SailGP est un circuit idéal pour accueillir des clients ou des prospect dans un environnement très haut de gamme et avec un programme sportif lisible ».
PROGRAMME SAN FRANCISCO / 04-05 mai :
Du 20 avril au 2 mai : entrainements à San Francisco
3 mai : Practice Race Day
4 mai : Race Day 1
5 mai : Race Day 2
LES ÉVÈNEMENTS :
- Sydney 15-16 février
- San Francisco 04-05 mai
- New York 21-22 juin
- Cowes 10-11 août
- Marseille (finale) 20-21-22 septembre