32 Figaro Bénéteau 3 ont pris jeudi à 13h50 le départ de la Grande Course n°2, troisième étape de la Sardinha Cup, dans un vent léger de nord. Entre ceux encore placés pour la victoire au général, ceux qui visent une victoire d’étape et ceux qui sont avant tout là pour découvrir le bateau, tous attendaient beaucoup de cette ultime manche de la course d’ouverture du Championnat de France Elite de course au large.

Après une escale à terre plus longue que prévu, en raison d’une deuxième étape réduite à 48 heures et du report du départ de la suivante pour cause de changement de barreaux de barres de flèches sur tous les bateaux, les 32 tandems qui se sont élancés jeudi à 13h50 pour la Grande Course n°2 (Hive Energy et Tremplin Sud sont non-partants) avaient visiblement des fourmis dans les jambes : comme lors de la première étape, le comité de course a en effet ordonné un rappel général au moment du coup de canon à 13h38, trop de bateaux étant alors déjà au-dessus de la ligne.

Le second départ a été le bon, avec un bord inaugural au près de 3 milles jusqu’à la bouée de dégagement, mouillée juste à l’entrée du port de Saint-Gilles Croix-de-Vie, qui a donné le ton de ce que sera cette troisième étape, stratégique ! Dans un vent de 7-8 nœuds de nord, la flotte s’est en effet complètement éparpillée sur le plan d’eau, entre un petit paquet parti au bateau comité, une majorité ayant choisi l’autre extrémité de la ligne et les « modérés » qui ont joué le louvoyage au centre. A l’arrivée, si Région Normandie a été le plus radical en faisant un long bord de 20 minutes vers Brétignolles-sur-Mer, tous se sont retrouvés quasiment en même temps à la bouée de dégagement, avec dans l’ordre Groupe Royer (Anthony Marchand-Paul Meilhat), NF Habitat (Corentin Horeau-Corentin Douguet), Leyton (Arthur Le Vaillant-Pascal Bidégorry), Charal (Jérémie Beyou-Alan Roberts) et Groupe SNEF (Xavier Macaire-Achille Nebout).

Il était alors temps de déployer le grand spi, cap vers l’entrée du Bassin d’Arcachon, à 130 milles de là, pour une descente au portant s’annonçant tactique et rapide, le vent devant peu à peu basculer au nord-est. « Il va y avoir beaucoup de rebondissements sur cette étape, parce que le vent va pas mal varier en direction, il va falloir bien se placer, notamment sur les empannages vers Arcachon », notait au moment de quitter le ponton le jeune Tom Laperche (Bretagne CMB Espoir), 9e au classement général avant cette dernière étape de 322 milles (coefficient 2) et encore en mesure de jouer le podium, objectif partagé par une douzaine de tandems.

« Sportivement, on va essayer de naviguer aussi bien que sur la dernière étape mais de rester cette fois sur le podium jusqu’au bout », commentait de son côté Charles Caudrelier (Le Hub by OC Sport), 8e au général et l’un des animateurs de la deuxième étape, finalement terminée à la 7e place, tandis que Ronan Treussart, co-skipper de Tom Laperche, ajoutait : « Comme c’est une étape coefficient 2, tout est encore jouable : les bateaux devant nous au classement général n’ont pas beaucoup de points d’avance. On a souvent navigué aux avant-postes depuis le début de la Sardinha Cup, on aimerait bien concrétiser au classement général, on va tout donner pour gagner des places. » Du côté du trio de tête, composé de Guyot Environnement (Pierre Leboucher-Erwan Tabarly), StMichel (Yann Eliès-Samantha Davies) et Breizh Cola Equi’Thé (Gildas Mahé-Morgan Lagravière), si Pierre Leboucher confiait « ne pas vouloir se mettre de pression », Gildas Mahé ne cachait pas son ambition : « L’objectif est de finir sur le podium, mais le nôtre est surtout de faire une belle étape. C’est un coefficient 2, ça peut vite distribuer des points dans un sens ou dans l’autre, on fera les comptes à l’arrivée. »

Les comptes, certains ne les faisaient déjà plus, trop loin au classement général pour viser le Top 10, mais cela ne les empêchait pas d’avoir les dents bien aiguisées au moment d’attaquer cette ultime manche, décidés à finir sur une bonne note. « Avec Gaston, on a un peu de frustration de ne pas avoir fini la deuxième étape (problèmes de barres de flèches), on va essayer de se venger et, pourquoi pas, d’attaquer un peu plus, parce que nous ne jouons pas le général », glissait ainsi Gildas Morvan (Niji). Sur le même registre de la prise de risques, Corentin Horeau, co-skipper de NF Habitat, ajoutait : « Corentin (Douguet) aime bien tenter des coups. Donc s’il y a la possibilité, on va partir à l’attaque et tenter notre chance sans trop regarder les autres. »

Enfin, pour ceux qui ont peu navigué avant le départ de la Sardinha Cup, l’unique objectif était avant tout de poursuivre la découverte du bateau, à l’instar de la souriante Irlandaise Joan Mulloy (Atlantic Youth Trust) : « Je suis là pour apprendre à faire marcher le bateau et me tester par rapport au reste de la flotte, donc avec Mike (Golding), on veut essayer de rester dans le peloton ». L’intéressée aura environ 48 heures pour parfaire sa connaissance du Figaro Bénéteau 3, le temps estimé de cette ultime étape, dont les premiers sont attendus samedi en fin de matinée au Pays de Saint-Gilles Croix-de-Vie.

Info de dernière minute : blessure à l’épaule d’Erwan Le Draoulec. Rien de grave mais il est contraint d’abandonner. Le Figaro Beneteau 3 Emile Henry fait route vers Les Sables d’Olonne où une équipe l’attend.

Paroles de marins :

Loïs Berrehar (skipper de Bretagne CMB Performance) :

« On s’attend à une étape sympa, avec pas trop d’air, on va partir au portant, on est toujours content quand ça commence dans ces conditions. Ça va changer de l’étape précédente où nous étions partis avec le casque lourd sous les grains, prêts à aller au front. Là, ça paraît un peu plus calme, mais il y aura quand même du boulot. Avec Tom (Laperche, skipper de Bretagne CMB Espoir), il n’y a pas de match dans le match, on s’entraîne ensemble depuis le début de l’hiver, on échange sur les réglages, on avance tous les deux pour essayer d’arriver au meilleur résultat. »

Paul Meilhat (co-skipper de Groupe Royer-Secours Populaire) :

« Nous avons été un peu fâchés de la deuxième étape, parce que nous nous étions fait avoir sur la fin. Il y a eu ensuite ces histoires de mât qui ont un peu mis la course entre parenthèses, donc nous sommes vraiment super contents de revenir, d’autant que ça va être une étape comme les aiment les Figaristes, à savoir avec du jeu, de la stratégie et pas mal de réflexion pour négocier au mieux les thermiques. Les conditions seront en outre plus agréables. Pour moi qui ne viens que sur cette course, c’est top de finir sur une bonne note. Notre objectif ? Faire mieux et remonter au général. »

Xavier Macaire (skipper de Groupe SNEF) :

« Nous avons vu sur les deux premières manches que nous étions dans le match, l’objectif est de faire aussi bien, voire mieux. Les conditions météo vont être assez aléatoires, il va falloir la jouer assez fine et avoir pas mal de feeling sur la météo, ça ne va pas être juste de la vitesse, il va y avoir beaucoup de placement et de stratégie. »

Pierre Quiroga (skipper de Skipper Macif 2019) :

« On s’attend à une étape méditerranéenne, puisqu’on va tomber rapidement dans du petit temps en descendant vers Arcachon. Il va y avoir des coups à jouer, je pense qu’une grosse partie de la régate se jouera là. Après, le vent remontera petit à petit en revenant sur Yeu. Un match dans le match entre les skippers Macif ? Evidemment, on regarde toujours où est l’autre, c’est le moyen de se jauger soi-même, parce qu’on a navigué ensemble et qu’on se connaît bien, mais non, il n’y a pas de match dans le match, on veut avant tout briller pour les couleurs de notre partenaire. »

Erwan Le Draoulec (skipper de Rave Emile Henry) :

« Le bilan de nos deux premières étapes, c’est qu’il y a du boulot pour arriver à être dans le bon paquet ! Notre objectif sur la troisième sera de continuer à prendre du plaisir et de faire un peu mieux. Jusque-là, on a un peu tenté des coups qui n’ont pas très bien marché, donc là, je pense qu’on va se calmer un petit peu. »

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