Pour sa dixième édition et dans le prolongement des actions menées par la Collectivité de St. Barthélemy avec les Assises de l’Environnement qui ont eu lieu sur l’île en décembre dernier, les organisateurs des Voiles de St. Barth Richard Mille ont décidé de s’engager pour rendre l’événement le plus propre, éthique et responsable possible.

« Dans notre région, nous sommes particulièrement impactés par les phénomènes liés au réchauffement climatique comme les cyclones ou les sargasses, qui sont un véritable fléau pour notre île et pour la santé de ses habitants. Si l’année dernière nous voulions prendre le temps de remettre en route l’événement après le cataclysme d’Irma, il est désormais temps de penser à l’avenir et d’agir pour préserver le plus possible cet environnement idyllique », explique l’organisateur des Voiles de St. Barth Richard Mille, François Tolède.
« Nous avons la chance de vivre dans un environnement exceptionnel et d’organiser des régates dans un site merveilleux », poursuit le Directeur de Course, Luc Poupon. « Ce paradis, il faut le préserver, nous nous devons de montrer l’exemple. »
Et cet exemple passe par des actions concrètes, comme l’élimination des matières plastiques, dont la pollution dans les océans est devenue un enjeu majeur pour la planète. Plus de 100 000 animaux marins (poissons, mammifères marins, crustacés…) meurent chaque année directement du fait de l’ingestion de déchets plastiques dans les océans. Si le recours au plastique, et notamment aux plastiques à usage unique, continue sur la base des chiffres de 2017, les océans contiendront, en 2050, une masse de déchets plastiques aussi importante que la masse de poissons…
Grâce à l’aide de l’organisme 11th Hour Racing, travaillant depuis de nombreuses années avec la communauté nautique et les industries maritimes afin de faire avancer les solutions et les pratiques qui protègent et restaurent la santé des océans, de l’association Sailor for the Sea et du soutien d’organismes locaux telle que l’Agence Territoriale de l’Environnement de Saint-Barthélemy, Les Voiles de St. Barth Richard Mille ont ainsi mis en place différentes actions.

Vers un objectif zéro plastique

Tendre vers le zéro plastique nécessite de limiter le plus possible leur usage et de privilégier les équipements réutilisables ou recyclables. Les gobelets jetables sont ainsi remplacés par des éco cups : « Grâce aux gobelets réutilisables et aux cendriers de poches distribués gratuitement, il est plus facile de laisser un site propre après le passage des visiteurs », explique François Tolède, Directeur Organisation. Parmi les autres actions menées pour lutter contre le plastique : l’élimination des pailles, des sacs en plastique jetables et l’utilisation exclusive de matériaux bio dégradables pour l’accueil des participants et de la presse.
« Si nous ne pourrons pas proposer dès cette année un village entièrement zéro-plastique, le but à terme est d’y arriver. Nous souhaitons notamment mettre en place des fontaines à eau géantes pour éliminer complètement l’usage de bouteilles en plastique d’ici quelques années », ajoute François Tolède.

Restauration : du local et du responsable

L’ambition des Voiles de St. Barth Richard Mille est que les aliments servis et vendus au village de course et lors des événements associés soient aussi durables que possible. Cela implique de considérer chaque étape et de revoir ce que « nourriture durable » signifie localement. En travaillant en étroite collaboration avec les traiteurs, le but est d’encourager et de garantir l’inclusion de protocoles de développement durable, grâce à la mise en œuvre de produits de saison, biologiques, locaux ou issus du commerce équitable. Les Voiles de St. Barth Richard Mille s’engagent également à faire en sorte que tous les contenants utilisés pendant l’événement proviennent de sources éthiques et respectueuses de l’environnement.

Sensibiliser les coureurs pour faire évoluer les comportements

Un événement rassemble en un même lieu de nombreux participants et représente donc une occasion de sensibiliser à la question des déchets, de diffuser un message mais aussi des idées d’actions à entreprendre au niveau individuel.

« Notre but n’est pas de culpabiliser, mais de sensibiliser. La plupart des marins participant aux Voiles le sont déjà, et nous souhaiterions vraiment à termes que toutes ces actions, qui ressemblent aujourd’hui à des contraintes, deviennent normales et naturelles car elles sont appliquées partout dans le monde ! Nous sommes sur une île, le projet est particulièrement ambitieux mais le tout c’est d’essayer » déclare l’organisateur.

Les coureurs seront ainsi informés dès la chaine d’inscription avec un guide de bonnes conduites pendant la semaine de régate. Des panneaux d’information sous forme d’exposition seront également placés sur le village de course, pour sensibiliser sur la préservation des océans et le respect de la faune et de la flore marine, comme les baleines, dont la présence à cette période de l’année est particulièrement forte dans les Caraïbes.

Des actions auprès des écoles

En association avec leur partenaire Caisse d’Epargne CEPAC, les organisateurs des Voiles de St. Barth Richard Mille proposent toute la semaine une série de conférences pour les élèves des écoles primaires de l’île, avec 5 étudiants de l’ENS, l’INSA et de l’Ensimag à Lyon, qui présenteront leur projet Exploragyr, une aventure scientifique d’un an à vocation écologique, à bord d’un voilier.
Leur recherche se concentre en effet sur le microplastique. Pour l’instant, aucun antidote n’a été trouvé et celui-ci se concentre au cœur du gyre, ce grand courant marin circulaire. Leur but est d’apporter des connaissances déterminantes dans la lutte contre la pollution plastique en milieu marin, mais aussi de les partager avec le plus grand nombre, notamment les enfants.

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