François Gabart : « Nous ressortons plus forts qu’avant ! »
Pour le skipper du trimaran MACIF, la nouvelle course Brest Atlantiques, qui partira de Brest et enverra la flotte des Ultim’ vers Rio puis le Cap, avant de rallier le Finistère, est le signe fort de la vitalité de la classe 32/23 après les tempêtes de l’automne.
C’est une nouvelle aventure dans laquelle le trimaran MACIF, François Gabart et un co-skipper vont s’aventurer le 3 novembre prochain lors de la première édition de Brest Atlantiques. Une boucle vers le sud qui s’élancera du port de tous les possibles pour franchir l’équateur direction Rio de Janeiro, puis le Cap, avant une remontée sans escale vers Brest. Un mois intense de course en double qui, selon François, recèle autant d’intérêt sportif que de signes de vigueur de la classe Ultim 32/23, secouée par les casses matérielles de la Route du Rhum 2018.
« Fin janvier, raconte François Gabart, on s’est retrouvé à un moment clé de l’histoire de la Classe. Puisque le calendrier initial était chamboulé suite aux accidents de l’automne, il fallait réinventer un programme. Je n’étais pas particulièrement inquiet de notre capacité à faire converger nos visions et nos intérêts, mais c’est rassurant de sentir que la classe Ultim 32/23 génère un vrai élan. On se parle, on se respecte et on construit ensemble. Et je crois bien que, de toutes ces mésaventures, nous ressortons plus forts qu’avant ».
Nombre de scénarios ont été envisagés par les sponsors et les équipes sportives. Et ce triangle de l’Atlantique a plusieurs mérites. Pour le skipper du trimaran MACIF, il permet à la Classe d’écrire sa propre histoire en proposant un challenge sportif de longue haleine. En se conformant à la réalité économique des sponsors et aux réalités sportives des équipes techniques, nous avons construit un programme qui répond aux différentes attentes.
« Il ne faut pas avoir honte de dire qu’il faut savoir mesurer les coûts. La Classe, et la course au large dans son ensemble, ont le devoir de proposer des événements viables économiquement. J’aurais adoré m’arrêter à Rio et au Cap, mais cela n’aurait pas forcément été cohérent, compte tenu du fait que l’ancrage de nos partenaires est avant tout en France. Nous avons avant tout pris en compte les enjeux de nos sponsors pour faire vivre cette belle aventure au plus grand nombre, notamment à leurs publics. »
« Ce n’est pas beaucoup moins qu’un tour du monde »
Le triangle Brest, Rio, le Cap, Brest promet « un peu moins d’un mois de mer, ce qui n’est pas beaucoup plus court qu’un tour du monde par les trois caps, finalement. La première partie est assez classique, puis nous irons faire le tour de Sainte-Hélène par son nord, avant de remonter au portant depuis le Cap jusqu’à l’équateur. La remontée de l’Atlantique sera un classique du genre. Au final, je pense que nous aurons passé plus de temps VMG (velocity made good, soit la recherche de l’optimisation maximale du cap et de la vitesse). Quant au double, je crois que cela nous permet de rester sur un format proche de celui de la Transat Jacques-Vabre, et cela va nous permettre de répondre aux problématiques de fiabilité que nous avons connues récemment, même si de tels trimarans ne sont pas faciles à gérer, même à deux ».
Flying Phantom, le sens de l’aérien
Tandis que le trimaran MACIF est encore au chantier, afin d’être prêt pour affronter les défis de l’automne, François Gabart a entamé une nouvelle page de sa vie de régatier en constituant avec Louis Viat un duo en Flying Phantom. Les deux équipiers s’entraînent activement avec l’ENVSN, l’Ecole nationale de voile et de sports nautiques, avec pour ambition de se présenter sur la ligne de départ de trois grands événements de la saison internationale de la classe survitaminée : l’Eurocat (Carnac, du 2 au 4 mai), acte 2 de la saison Flying Phantom, l’acte 7, qui aura lieu sur le lac de Garde (juillet) et le championnat d’Europe, qui devrait également se tenir sur le lac Italien. L’objectif ? « Voler, appréhender les finesses du vol et me familiariser avec ces sensations, résume François. Je vais m’opposer à cette génération de 18-25 ans qui est quasiment née à la régate avec les foils et qui est très forte. L’air de rien, à force d’être le petit jeune, j’ai fini par ne plus trop l’être, jeune… J’ai longtemps fait de la voile olympique, mais ça fait bien longtemps que je n’étais pas venu enchaîner les départs… Retrouver la régate, c’est sympa, mais ce n’est pas l’objectif essentiel. J’ai envie de vent, de retrouver le cœur de mon métier ».
Sébastien Col, l’atout sport et performance
Le début d’année a aussi été marqué par l’arrivée dans le team de Sébastien Col, régatier pur jus, rôdé aux défis de la coupe de l’America.
« Sébastien a été le moteur de mon engagement en Flying Phantom, c’est lui qui m’a aidé à choisir le support et à mettre en place le programme, apprécie François Gabart. Il alimente tout le team sur les notions du vol »
Le Nordiste assiste le développement du trimaran MACIF, mais également celui de l’IMOCA 60 Apivia de Charlie Dalin et les deux Figaro Bénéteau 3 des skippers Macif Martin Le Pape et Pierre Quiroga. C’est une personne clé : il fait le lien entre les différents teams des trois projets et marins, pour que chacun puisse apporter son savoir et son expertise, et aussi pour que tout se passe bien en interne. Il est aussi « l’atout sport » de MerConcept, où nous ne sommes pas très nombreux à faire du sport de manière intense, cela créé un élan au sein de l’équipe. »
Le skipper du trimaran MACIF, ambassadeur de l’exposition « Océan, une plongée insolite » proposée par le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris
« Océan, une plongée insolite » : c’est le nom de la nouvelle exposition que propose le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, qui dévoile « une exploration de l’océan, réserve de biodiversité, source d’inspiration et de légende ». La Macif en est le mécène exclusif et, très naturellement, François Gabart endossera le rôle d’ambassadeur de l’exposition pour le Groupe, ses collaborateurs, délégués et publics. « Je suis très content que ces sujets environnementaux, qui font partie des préoccupations de la Macif depuis très longtemps, soient mis en avant. La Macif démontre sa volonté de faire découvrir au grand public la richesse du milieu marin et sensibiliser à l’urgence de mieux protéger l’Océan, à la fois régulateur du climat, source de biodiversité et territoire d’innovation scientifique. Ces sujets me touchent particulièrement, depuis très longtemps : si je n’avais pas trouvé un sponsor pour courir au large, je crois bien que j’aurais mis mes compétences d’ingénieur au service de l’environnement. Porter cette exposition qui parle du domaine que je connais le mieux, la mer, me permet aussi d’agir concrètement ».
L’exposition « Océan, une plongée insolite » sera proposée du 3 avril 2019 au 5 janvier 2020 au Museum d’histoire naturelle de Paris