« Moins de 1 000 milles. Ca y est on compte en centaines ! mais ou mettre le curseur entre la course , la prudence pour soi-meme et pour le bateau… et enfin le plaisir un peu contemplatif allant avec notre activité ? » s’interroge Frédric Ponsenard, 4è des solitaires…

Rien n’est joué mais les trajectoires semblent se stabiliser et n’offrent pas de grands écarts de vitese . Seulement 10 milles séparent les 3 premiers solitaires éloignées d’une centaine de milles en verticale N/S.
Tous font Cap sur l’îlet Cabri, pointe Sud de la Martinique et plus que jamais sous le regard des Rouges qui les survoleront dans la journée…(d’un avion qui aura bien sûr décollé ?)
Dès demain, une vingtaine de bénévoles sera donc sur le site, complétant l’équipe déjà partie en éclaireurs aider les Marinois à accueillir les concurrents …

Les deux estropiés de mercredi font cap sur le Marin !

La flotte est invitée à lever le pied et ménager sa monture
« Chi va piano, va sano, e va lontano » disent les vieux sages.

Le bateau des « Amis de l’Arche » venu porter assistance à l’équipage suisse, les a escorté quelque temps pour s’assurer de la solidité de l’installation de fortune. Vers 14 h 45, « La Marine Morgan » filait piano à 4,5 Nd alors que les Bretons de l’Arche annonçaient leur retour sur le ring !

Quant à « Tchao » , l’Océanis 37 également accidenté dans la journée il avançait à 4 nds ce matin …

Ces deux équipages devraient atterrir le 18 ou 19 février en Martinique, après une dizaine de jours au ralenti, hors jeu, dans un désert aquatique d’une grande solitude.

Bertrand Guillonneau, concurrent Solitaire dans la dernière édition, avait démâté dans cette même zone, le 5 février. 2009..il ne peut pas l’oublier c’était le jour de son anniversaire, de ses 50 ans !

La rupture s’était faite dans un grain plus violent que les autres, juste au dessus de la bôme, qu’il a utilisé comme espars. Puis il a attelé le tangon sur le moignon de mât, voilà pour le gréement de secours. Il se souvient avoir taillé dans un spi une voile d’avant. Le tourmentin derrière… et en avant !

« Sur le moment, on est complètement sonné par l’ampleur des dégâts. Plus rien ne marche. Et vient l’angoisse, aurais-je assez d’eau ? assez de carburant ? Pour moi c’était le méthanol. En solitaire on est très dépendant des sources d’énergie et du pilote …, se souvient-il.
Très vite, j’ai réalisé que je n’étais pas blessé, que le bateau pouvait avancer, que mon irridium me permettait d’avoir encore quelques contacts avec les autres … Ce qui s’annonçait comme une épreuve s’est transformé de jour en jour en expérience !

L’expérience de l’ennui, je n’avais plus rien à lire…mais il s’installe une vraie poèsie dans le silence ! Il faut se créer un autre rythme, on observe tout. Et on trouve beaucoup d’intérêt à étudier les nuages, les couleurs de l’eau, les bruits … A la fin, je faisais 120 milles par jour…

Et enfin arrive le plus beau, le plus émouvant : C’est l’accueil que j’ai reçu de tous à l’arrivée. Je ne l’oublierai jamais. C’est gravé dans ma mémoire. »

Bertrand pense que cette aventure l’a confirmé dans son intention de participer à la Route du Rhum. Il en avait désormais la capacité. Il en avait acquis le mental « Pour » … et il l’a faite !
(photo à télécharger Haute résolution)

Classement à 9 h le 8 février 12

Solitaires

1 Sport Adapte 40 ans de defis Alexandre Peraud – 9,1 Nds à 896,1 nm de l’arrivée
2 Festa Jean François Hamon ( à 8h) – 9,5 Nds- +5,0 nm.
3 Swinhoe Philippe Vicariot – 9,9 Nds 906 – +9,9 nm.

Doubles

1 Thinkanalytic Hervé Chanu/ Christophe Peclard à 8,2 Nds à 838,4 nm. De l’arrivée
2 Nauti-stock.com Gérard Quenot/ Luc Fourichon à 9,7 Nds +36,2 nm.
3 Victoria Jésus Pintos ager / Grégoire Le miere à 9,9 Nds 878, +39,6 nm.

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