Réparations, améliorations, progression
C’est toujours à l’escale que les équipes techniques s’agitent pour remettre les bateaux en état. Plus encore à Sanya, après 3000 milles dans des mers encombrées de nombreux débris flottants qui ont abimé carènes et appendices. Et encore – une fois ces soucis réglés, il faut continuer à améliorer les Volvo Open 70 et leurs équipements.
« Vous savez que vous êtes motivés parce que vous êtes en chasse, vous savez que vous avez un bon bateau, vous savez les gars capables de faire du bon boulot. »
« Quand ils naviguent de nuit, vous croisez les doigts. » Il y a un peu d’anxiété quand Ben Wright revient sur l’état de Groupama 4 après cette troisième étape.
L’Australien est la tête de l’équipe technique française. Pourtant, rien de conséquent à part quelques jours de travail prévus sur dérive, quille et étrave.
« Malgré les inévitables dommages dus aux filets de pêche, aux débris et aux épaves flottantes, le bateau est en bonne condition.
« Ils ont pris un filet autour de la quille et de la dérive. Le bateau a bien résisté : ce ne sont pas des dommages sérieux, juste des marques de passage du bout. Le dommage sur la quille en acier est sans doute plus important que sur la dérive. Il semble que le bout, ou câble métallique, s’est enroulé autour de son bord d’attaque pour le scier. Il est abimé en trois endroits – des morceaux de cinq à huit millimètres de profondeur.
« La « crash box » de l’étrave a visiblement touché quelque chose pendant une nuit. C’est un pare-choc fait pour taper de petits objets et sauver la structure du bateau. C’est exactement ce qui s’est passé.
« Le bateau est à 100 % structurellement, ce n’est qu’un travail cosmétique – pose d’une couverture en carbone et remplacement de la mousse. »
De quoi sortir de bateau de l’eau et occuper les techniciens jusqu’à lundi ou mardi.
Même chose pour le Mar Mostro de PUMA, dont la quille et les dérives ont été abimées par un tronc d’arbre et un filet dans le détroit de Malacca.
« On doit nettoyer le bord d’attaque de la quille, le polir, poser un anti-rouille, puis de l’epoxy et de la peinture, » explique Murray McDonnell, l’un des membres de l’équipe technique. « C’est très important d’avoir une surface lisse pour que le bateau aille vite. Toute rupture du flux le ralentit. »
Mêmes travaux de peinture pour CAMPER ; couture pour Telefónica, qui répare son J1 passé à l’eau entre Abu Dhabi et Sharjah et remplace son code zéro abimé après le départ de Malé, le 22 janvier dernier. Enfin, travaux de composite pour Sanya, dont le support bâbord des winchs s’est délaminé à la veille de l’arrivée.
Aux réparations s’ajoutent les améliorations qui finissent d’occuper les équipes techniques.
« Il s’agit de performance, » commente Wright, « d’améliorer les systèmes, d’alléger le bateau, d’aider les gars à mieux naviguer, les winchs à mieux fonctionner. C’est toujours beaucoup de travail pour un petit profit. 100 petites tâches pour 100 petits gains qui à la fin, font la différence.
« C’est ce qui définit cette course : il faut faire mieux, ne pas s’asseoir sur ses lauriers. À chaque fois, vous devez avoir les ressources pour réparer le bateau et pour progresser.
« Vous savez que vous êtes motivés parce que vous êtes en chasse, vous savez que vous avez un bon bateau, vous savez les gars capables de faire du bon boulot. C’est ce mouvement qui vous pousse vers l’avant, qui vous pousse à aller chercher cet avantage.
« C’est une compétition pour nous, les équipes techniques, autant que pour les marins. »