Une course (au large) qui se mérite !
La 10ème édition de la plus longue course au large de Méditerranée prendra le départ le samedi 23 mars 2019 de Saint-Tropez. Créée en 2010 par la Société Nautique de Saint-Tropez pour les équipages désireux d’aventures sportives au large, l’épreuve s’est ouverte aux solitaires depuis 2015 et aux duos depuis 2016 avec un parcours de 400 nautiques sauf bien sûr pour ceux qui visent de plus grandes courses au large par la suite ! C’est le cas de la jeune et très dynamique navigatrice niçoise, Alexia Barrier, qui a récemment terminé 15ème à la route du Rhum 2018 (avec le meilleur temps du tour de la Guadeloupe de la classe Imoca !) et qui participera en solo sur le parcours des équipages, soit les 900 nautiques en vue de son prochain objectif : le Vendée Globe 2020. Elle sera confrontée à Clément Giraud sur un Imoca également. Du côté des « solo », cinq voiliers sont en attente et déjà quatre bateaux ont confirmé leur participation dont deux habitués en JPK10.10, Eric Merlier, vainqueur 2018 et Daniel Dupont dont ce sera la 4ème participation. Deux autres concurrents, Daniel Tinmazian (A35) et Arnaud Vuillemin (JPK10.10), habituellement en duo la feront cette année en solitaire. Chez les trois premiers duos inscrits, ce sera une première participation pour Thibaut Garnotel et Jean-Philippe Gallois de la SN de Saint-Tropez sur Figaro 2, pour Thomas Illeux avec Frédéric Demainay (Sunfast 3200) et pour Ludovic Gérard associé à Philippe Mariani (JPK10.80). Pour l’heure neuf bateaux sont en attente pour le groupe « duos » avec des marins aguerris à bord…
Du côté des équipages, les voiliers 4D, l’A40 avec Frédéric Nicholas, AMARYS, un Pogo 36 avec Eric Vinay ont d’ores et déjà confirmé leur inscription mais ils devront compter sur la participation d’autres redoutables équipages comme celui de Pierre Ortolan sur PATITIFA, fidèle de la course qui a déjà remporté la course par deux fois en 2014 et 2018.
A deux mois de l’évènement, l’organisation de la Société Nautique de Saint-Tropez ainsi que les concurrents se préparent ardemment à cette course au large en ne lésinant sur aucune des Règlementations Spéciales Offshore, importantes pour la sécurité de tous. Comme chaque année, après le contrôle minutieux des dossiers et des équipements de sécurité des bateaux en lice, le Directeur de Course, Georges Korhel annoncera la veille du départ le parcours et le sens de rotation en fonction des conditions météorologiques. Parmi les portes obligatoires : Sud des Baléares, bas de la Sardaigne, les Iles Pontines, Nord Corse avant de revenir couper la ligne d’arrivée à Saint-Tropez. A noter que cette épreuve compte pour le Championnat UNCL Méditerranée dans les trois catégories. Rendez-vous donc sur la ligne de départ le 23 mars 2019!
Alexia Barrier en lice des 900 Nautiques en vue du Vendée Globe 2020
On ne présente plus Alexia Barrier, navigatrice de la région PACA qui, à 20 ans, avait déjà parcouru plus de 120 000 milles à travers le monde et qui a participé à 14 courses transatlantiques dont 4 en solitaire sur Mini Transat, Figaro 2, 60 pieds monocoque et multicoque. Cette régatière de niveau mondial en Match Racing s’est, très jeune, lancée dans les courses au large en solitaire. En 2009, elle a créé 4myplanet devenant la 1ère femme à tenter un tour du monde en solitaire au profit de la science. A 39 ans, son prochain objectif ? « C’est le Vendée Globe 2020 sur IMOCA et chaque course est une préparation supplémentaire autant qu’une étape importante. Entre chaque course, je ne me repose pas ! Au contraire j’intensifie la préparation physique, nutritionnelle et mentale.». Cette course en Méditerranée à cette période de l’année où les conditions météorologiques sont souvent plus musclées, est également un très bon entrainement et cela permet de se qualifier sur des épreuves au large.
Ce qu’ils ont dit en 2018:
Eric Merlier sur TELEMAQUE : 1er solitaire en temps réel et en temps compensé
« Nous (les solitaires) étions toujours en contact pas toujours avec les mêmes mais toujours avec les bateaux en vue pendant les 400 milles. La première nuit, les conditions étaient très difficiles sous spi mais il y avait une belle luminosité et on voyait les dauphins qui nous accompagnaient. La deuxième nuit, il y avait beaucoup de pluie mais la mer était moins formée. La troisième nuit, il y a eu un gros vent très puissant, c’était tendu avec Richard Delpeut (Walili) on était toujours en contact et on a rien lâché. Il y a moins de 10 minutes qui nous distance à la fin ! Toute la nuit, on a bataillé mètres par mètre et il fallait anticiper car nous n’avons pas le même rating ! Il fallait être à 100% depuis le cap Corse jusqu’à Saint-Tropez. Pendant la course, pour me reposer, je mets le chrono de 20 minutes mais en vérité, on ne sait plus parfois quand on est éveillé et quand on dort… Les réflexes et habitudes prennent le dessus et quand on sent que le bateau ne nécessite pas de réglage, on en profite… C’est une super organisation, un club super sympa et c’est une course qui se mérite ! C’est dans ce genre de course qu’on remarque que la préparation du bateau et la capacité de gérer sa fatigue font beaucoup…
Pierre Ortolan, PATITIFA, premier en équipage (900 milles)
7ème édition pour Pierre Ortolan qui était très fier de son équipage composée également d’un fidèle de la course, Christian Deschepper (9ème édition) qui n’a pas pu faire la course sur son voilier Peips en 2018.
« C’est une course passionnante malgré le manque de concurrent cette année à mi-course. Les conditions étaient dures aussi bien dans le registre du vent que de la mer. Vent fort et calme et mer houleuse. Il y a eu une excellente entente dans l’équipage et l’organisation a fonctionné parfaitement. Chacun a respecté ce qu’il fallait ! A l’arrivée, il y avait une euphorie avec l’accueil ! Nous n’étions pas nombreux mais il y avait une chaleur humaine formidable ! J’espère encore revenir l’année prochaine !! »
Pascal Muller sur FIRSTY 4 (en double avec Christophe Barrue) : 1er équipage en double en temps réel et compensé.
« C’est plus une course de guerrier que de la détente. J’ai eu très peur surtout la 1ère nuit. C’était très difficile avec une météo exécrable, toujours de la houle et des nuits très froides mais c’est une expérience humainement très enrichissante ! C’est une grosse introspection car on a le temps de réfléchir ! Avec Christophe Barrue qui était à fond pour remporter l’épreuve, j’ai beaucoup appris et comme il ne restait que 2 bateaux en double, ça ressemblait à un duel… Nous avons eu 17 à 25 nœuds de vent en moyenne avec les ¾ de la course sous spi, toujours avec une mer clapoteuse et démontée. Cette année c’était extrême ! Les mauvaises conditions avant la course n’ont pas permis de préparer correctement le bateau…le ratio plaisir / temps, préparation, coût…est dur mais c’est une belle expérience que je referai pour ne pas rester sur celle-ci et avoir de meilleures conditions ! Merci à l’organisation de la SNST au top avec un super accueil même par l’équipe de la SNST à 2h du matin sous la pluie en mer, c’était inespéré et très réconfortant !!! «