Les 20 marins en lice dans la 11e édition de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe ont offert un formidable spectacle, au terme duquel Paul Meilhat (SMA) est sorti vainqueur devant Yann Eliès (Ucar-StMichel) et Alex Thomson (Hugo Boss).
Sur les 20 marins au départ de Saint-Malo, 15 sont parvenus à rallier Pointe-à-Pitre. Le bilan sportif et technique est dressé par Antoine Mermod, Président de la classe et Guillaume Evrard, Délégué Général, mais aussi adjoint du directeur de course de la Route du Rhum.
Un bilan qui augure une saison 2019 exceptionnelle avec une nouvelle course au programme et 25 à 30 IMOCA attendus au départ de la Transat Jacques Vabre en novembre prochain.

Au-delà de sa très forte dimension sportive, la Route du Rhum est aussi une grande fête populaire. « L’engouement du public a été incroyable, aussi bien à Saint-Malo qu’à Pointe-à-Pitre », se réjouit Antoine Mermod. « L’accueil a été exceptionnel, les villes se sont mises audiapason de l’événement. Cette édition de la Route du Rhum a confirmé qu’il s’agit d’un rendez-vous incontournable de la course au large. On ne peut que se réjouir de prendre part à un tel événement. » Une fois en course, les skippers IMOCA ont aussi partagé leurs aventures avec beaucoup d’enthousiasme, diffusant pas moins de 115 vidéos durant la course !

Un taux d’abandon de 25 %, aucune opération de sauvetage

Sur les 20 skippers au départ de Saint-Malo, cinq ont malheureusement dû abandonner (Jérémie Beyou, Sam Davies, Isabelle Joschke, Louis Burton et Yannick Bestaven), onze ont bouclé le parcours sans s’arrêter et quatre autres en devant faire escale. Quinze marins ont ainsi rallié Pointe-à-Pitre. « Le pourcentage d’abandons dans cette édition de la Route du Rhum s’élève à 30 % toutes classes confondues et à 25 % en IMOCA », analyse Guillaume Evrard. « L’an dernier, pour la Transat Jacques Vabre, le taux d’arrivée était de 100 % pour les IMOCA, avec 13 bateaux sur 13 à l’arrivée au Brésil. Nous aurions aimé réitérer la performance pour la Route du Rhum mais il faut se réjouir car, malgré des conditions météo très difficiles, tous les marins sont rentrés par leurs propres moyens et nous n’avons lancé aucune opération de sauvetage. Cela prouve le bon niveau de préparation des machines et le professionnalisme des coureurs qui ont tous agi en bons marins et ne se sont jamais mis en danger. »
Parmi les 15 marins qui ont bouclé la Route du Rhum 2018, 14 ont fait donc un pas de plus vers le Vendée Globe.En effet, mis à part Alex Thomson qui a déjà son ticket d’entrée, ces derniers ont pu valider leur qualification pour le prochain tour du monde en solo.

« Une intensité sportive jamais vue ! »

Tous les skippers l’ont souligné en arrivant à Pointe-à-Pitre : le Rhum 2018 a été d’une intensité folle. « Les coureurs, tout particulièrement les leaders, n’ont eu aucun répit », confirme Antoine Mermod.« Le départ a été engagé, puis il a fallu enchaîner les fronts, avec des conditions de vent et de mer souvent difficiles. Puis les alizés ont été compliqués avec beaucoup de grains et un vent qui oscillait souvent de 18 à 22 nœuds. Avec cette force de vent, on est entre deux configurations de voiles, il n’est pas simple de trouver la solution la plus optimale et on est tout le temps sur la brèche. ». Un niveau d’implication inédit constate également Guillaume Evrard : « Cette course a offertune intensité sportive jamais vue ! Les marins se sont infligés un niveau de compétition hallucinant, ils ont tout donné. Les huit premiers ont livré un combat tout du long. »

Alex Thomson dominateur, Paul Meilhat vainqueur !

La course a été marquée par la nette domination d’Alex Thomson, puis l’incroyable coup de théâtre lorsqu’il s’est échoué à l’arrivée. Si la victoire lui était promise, Alex, épuisé, a fait une seule erreur, en s’endormant au pire moment, aux abords de la Guadeloupe, écopant d’une pénalité de 24 heures rédhibitoire pour la gagne. Antoine Mermod : « Alex a prouvé qu’il était supérieur sur 99 % de la course. Il allait beaucoup plus vite, il a trouvé un rythme supérieur et des meilleurs réglages que ses concurrents. Sa performance, à la fois sportive et technologique, a été absolument exceptionnelle. Il a un énorme coup d’avance sur les autres, il est l’homme à battre ! ». Il a échappé au pire, en préservant son intégrité et celle de son bateau, positive Guillaume Evrard. « Etant donné qu’il a utilisé son moteur de manière volontaire pour se dégager de cette situation, le jury a dû se prononcer. Dans le tableau des pénalités, il est précisé qu’un tel cas peut entraîner une sanction allant de 24 heures à la disqualification. Finalement le jury lui a infligé la pénalité minimale. »
Arrivé 12 heures après Alex Thomson, Paul Meilhat remporte donc la Route du Rhum 2018, réalisant une prouesse à bord d’un IMOCA dépourvu de foils. « Paul fait un très beau vainqueur », souligne Antoine Mermod. « Si la performance de la machine est importante, le marin fait toujours la différence dans la course au large en solitaire. Après sa 2eplace dans la Transat Jacques Vabre l’an dernier (avec Gwénolé Gahinet) et sa victoire dans les Monaco Globe Series au printemps (toujours avec Gwénolé), Paul poursuit sa montée en puissance. Il fait définitivement partie des meilleurs coureurs IMOCA. »

Un top 5 de haut vol

Après sa victoire l’an dernier dans la Transat Jacques Vabre (avec Jean-Pierre Dick), Yann Eliès est passé tout près de la victoire, décrochant la 2eplace un peu plus de deux heures derrière Paul Meilhat. « Il a bien fait le job et il confirmequ’on peut compter sur lui », note Antoine Mermod. « Paul et lui sont en recherche de budgets. Avis aux sponsors : deux des meilleurs skippers IMOCA sont libres, il y a de très belles histoires à raconter à leurs côtés ! » Malgré sa pénalité de 24 heures, Alex Thomson a conservé sa place sur le podium, devant Vincent Riou qui a vécu une course éreintante, handicapé par la perte de ses aériens relativement tôt dans la course. « Il n’a pas pu défendre pleinement ses chances, mais il a fait du très bon boulot. Sa maîtrise de l’ensemble du sujet est excellente », commente Antoine Mermod. A noter aussi que le Top 5 a été complété par l’Allemand Boris Herrmann qui a ainsi réalisé une belle performance comme l’explique Guillaume Evrard : « Boris disputait sa premièretransatlantique en solitaire en IMOCA. Il a tenté une option différente, engagée, et au final il n’a terminé que 3 heures derrière Vincent Riou. Il a bataillé avec des très grands marins, il se met en bonne position pour le Vendée Globe 2020. »

Alex Thomson dominateur, Paul Meilhat vainqueur !

La course a été marquée par la nette domination d’Alex Thomson, puis l’incroyable coup de théâtre lorsqu’il s’est échoué à l’arrivée. Si la victoire lui était promise, Alex, épuisé, a fait une seule erreur, en s’endormant au pire moment, aux abords de la Guadeloupe, écopant d’une pénalité de 24 heures rédhibitoire pour la gagne. Antoine Mermod : « Alex a prouvé qu’il était supérieur sur 99 % de la course. Il allait beaucoup plus vite, il a trouvé un rythme supérieur et des meilleurs réglages que ses concurrents. Sa performance, à la fois sportive et technologique, a été absolument exceptionnelle. Il a un énorme coup d’avance sur les autres, il est l’homme à battre ! ». Il a échappé au pire, en préservant son intégrité et celle de son bateau, positive Guillaume Evrard. « Etant donné qu’il a utilisé son moteur de manière volontaire pour se dégager de cette situation, le jury a dû se prononcer. Dans le tableau des pénalités, il est précisé qu’un tel cas peut entraîner une sanction allant de 24 heures à la disqualification. Finalement le jury lui a infligé la pénalité minimale. »
Arrivé 12 heures après Alex Thomson, Paul Meilhat remporte donc la Route du Rhum 2018, réalisant une prouesse à bord d’un IMOCA dépourvu de foils. « Paul fait un très beau vainqueur », souligne Antoine Mermod. « Si la performance de la machine est importante, le marin fait toujours la différence dans la course au large en solitaire. Après sa 2eplace dans la Transat Jacques Vabre l’an dernier (avec Gwénolé Gahinet) et sa victoire dans les Monaco Globe Series au printemps (toujours avec Gwénolé), Paul poursuit sa montée en puissance. Il fait définitivement partie des meilleurs coureurs IMOCA. »

Un top 5 de haut vol

Après sa victoire l’an dernier dans la Transat Jacques Vabre (avec Jean-Pierre Dick), Yann Eliès est passé tout près de la victoire, décrochant la 2eplace un peu plus de deux heures derrière Paul Meilhat. « Il a bien fait le job et il confirmequ’on peut compter sur lui », note Antoine Mermod. « Paul et lui sont en recherche de budgets. Avis aux sponsors : deux des meilleurs skippers IMOCA sont libres, il y a de très belles histoires à raconter à leurs côtés ! » Malgré sa pénalité de 24 heures, Alex Thomson a conservé sa place sur le podium, devant Vincent Riou qui a vécu une course éreintante, handicapé par la perte de ses aériens relativement tôt dans la course. « Il n’a pas pu défendre pleinement ses chances, mais il a fait du très bon boulot. Sa maîtrise de l’ensemble du sujet est excellente », commente Antoine Mermod. A noter aussi que le Top 5 a été complété par l’Allemand Boris Herrmann qui a ainsi réalisé une belle performance comme l’explique Guillaume Evrard : « Boris disputait sa première transatlantique en solitaire en IMOCA. Il a tenté une option différente, engagée, et au final il n’a terminé que 3 heures derrière Vincent Riou. Il a bataillé avec des très grands marins, il se met en bonne position pour le Vendée Globe 2020. »

Rythme effréné pour les premiers poursuivants

La Route du Rhum a aussi été marquée par le match entre les trois skippers menant des plans Finot-Conq mis à l’eau en 2007 et 2008 : Damien Seguin, Alan Roura et Stéphane Le Diraison. Eux non plus n’ont rien lâché. Antoine Mermod : « La lutte était intéressant car les bateaux ont évolué différemment et sont menés par de très bons outsiders qui montent en puissance et trouvent leur place dans la classe. Mention spéciale pour Damien Seguin, le moins expérimenté des trois en IMOCA, qui a su devancer ses deux concurrents directs malgré son handicap (Damien est né sans main gauche). C’est enthousiasmant, il doit être très fier de lui. Derrière ces 3 marins, Arnaud Boissières n’a pas pu se mêler à la bataille, mais il est toujours à l’arrivée, il navigue ‘propre’. Il a encore une bonne marge de progression avec son IMOCA doté de foils. Ce sera un client l’an prochain pour la Transat Jacques Vabre. »

Les performances très respectables des amateurs

Deux autres nouveaux venus dans la classe IMOCA ont livré des prestations qui forcent le respect. Erik Nigon et le Finlandais Ari Huusela ont réalisé des courses prudentes mais rondement menées, prenant au passage beaucoup de plaisir dans l’aventure. « Erik et Ari sont des amateurs, ils travaillent tous les deux en parallèle de leurs projets IMOCA », rappelle Guillaume Evrard. « Ils ont terminé respectivement 10e et 11e, sur 20 bateaux au départ, et sans avoir fait escale. C’est très respectable ! »

« Des milles précieux »

Quatre marins (trois hommes, une femme) ont tenu à boucler le parcours après avoir dû faire une escale technique : Fabrice Amedeo, Romain Attanasio, Manuel Cousin et Alexia Barrier. Pour terminer ce qu’ils avaient entrepris, ils sont repartis dans une course différente, sans réels enjeux sportifs, mais tout de même très instructive. « Ce sont des milles gagnés pour la suite, des milles précieux pour la qualification au Vendée Globe et pour engranger de l’expérience », précise Antoine Mermod. « A deux ans du Vendée Globe, il n’y a pas meilleure préparation que de terminer une transat en solitaire. Cela permet de progresser, de fiabiliser la machine, de mieux se connaître. »

Une saison 2019 prometteuse

Le prochain rendez-vous pour les IMOCA se tiendra en juillet 2019 avec les « Valencia Globe Series », un nouveau rendez-vous en double (1000 milles) et en solitaire (3000 milles). En novembre sera donné le départ de la Transat Jacques Vabre, point d’orgue de la saison, où on peut raisonnablement espérer un plateau de 25 à 30 IMOCA, dont sept de dernière génération !

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