On attendait les Grecs, on a sacré les Belges !
On s’attendait à ce que cette quatrième et dernière journée de la 11e St.Barth Cata Cup soit décisive, au moins pour les deuxième et troisième places. Voilà qu’elle a complètement chamboulé la donne. La raison ? Une énorme boulette des grecs Iordanis Paschalidis et Konstantinos Trigonis (St Barth Assurances). En effet, alors qu’ils étaient en passe de s’octroyer une cinquième victoire de manche et, par ricochet, la première place au classement général, les champions du monde en titre se sont purement et simplement trompés de sens lors d’un passage de marque. Une erreur de parcours qui leur coûte très cher puisqu’ils échouent à la 4e place. Une faute qui fait toutefois les affaires du duo Enrique Figueroa – Ruben Booth (Nikki Beach St Barth), vainqueur du Grand Prix « MARCHE U », mais aussi et surtout du tandem Patrick Demesmaeker – Olivier Gagliani (Les Perles de St Barth) qui se hisse finalement sur la première marche du podium et inscrit son nom au palmarès de l’épreuve comme il l’avait déjà fait en 2015, rejoignant ainsi Misha Heemskerk et Eduard Zanen dans le cercle très fermé des doubles vainqueurs de la course.
C’est un scénario improbable, complètement dingue même, qu’a offert cette ultime journée de course de la St.Barth Cata Cup. De fait, alors que l’on voyait mal ce qui pouvait empêcher les grecs Iordanis Paschalidis et Konstantinos Trigonis de s’envoler vers une deuxième victoire consécutive tellement ils avaient dominé l’épreuve cette semaine, ce sont finalement les belgesPatrick Demesmaeker et Olivier Gagliani qui ont remporté la mise. En cause : une erreur impensable des champions du monde dans la dernière section du parcours du jour, qu’ils avaient pourtant dominé de la tête et des épaules. « Après le tour de l’île, en arrivant en baie de Saint-Jean avant de faire route jusqu’à Public, nous avons enroulé la marque du mauvais côté, en la laissant à tribord plutôt qu’à bâbord. Cela ne nous a rien fait gagner, mais ça reste indiscutablement une erreur de parcours. C’est dur parce que cela ruine notre course et c’est d’autant plus rageant pour nous que c’est la deuxième fois que cela se produit cette semaine puisque nous avions déjà commis une faute d’aiguillage dans la première régate. On peut avoir des regrets mais c’est ainsi », a commenté Konstantinos Trigonis qui s’est naturellement retiré de la course lorsqu’il a compris son erreur mais qui a ouvert en grand la porte à ses concurrents qui n’en espéraient pas tant. A commencer par les Belges Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani qui raflent finalement la mise.
La régularité récompensée
« On est légèrement surpris. Ce matin encore, on croisait les doigts pour réussir à rester sur le podium à l’issue de cette dernière régate car on n’avait que trois points d’avance sur nos concurrents directs. Franchement, on est parti sur l’eau avec de la pression sur les épaules et il se trouve que notre départ n’a vraiment pas été fantastique. On est d’ailleurs passé en 12e position au vent de l’île mais on a continué à se battre et à y croire. Ça s’est finalement joué dans le dernier bord. Trois Pommes (Olivier, ndlr) nous a fait un coup tactique avec sa baguette magique, ce qui nous a permis de revenir et de terminer en 4e position. Un coup qui nous a sauvé la régate et qui a même fini par nous l’offrir ! C’est juste incroyable ! », a expliqué Patrick Demesmaeker en osant à peine y croire. « C’est sûr qu’on n’aurait jamais pensé ça, même s’il est vrai qu’on a été très régulier cette semaine. Avec Trois Pommes, on a navigué pendant dix ans ensemble sur le circuit des F18 mais depuis dix ans, cela n’arrive plus qu’une fois par an, justement à l’occasion de la St.Barth Cata Cup. Là, on gagne devant des grands champions. On est un peu secoué de ce qui nous arrive. C’est quelque chose qu’il faut digérer », a ajouté le barreur belge avec une certaine émotion, d’autant qu’il aura fallu attendre le verdict des divers contrôles de jauge réalisés au retour de mer pour les trois leaders puis compter et recompter les points, les trois premiers terminant tous avec un total de points identique.
Les trois premiers à égalité de points
« Comme le veulent les règles de courses internationales, en cas d’égalité, c’est le nombre de places de 1er qui départage des concurrents, puis le nombre de places de 2e si besoin, et ainsi de suite. C’est ainsi que l’avantage a été donné aux Belges mais cela prouve à quel point la compétition a été serrée », a relaté Ruben Booth, relativement scié de la tournure des évènements. « Tout le général dépendait de cette dernière manche mais on pensait que les Grecs étaient indéboulonnables de la première place. Ils ont fait une erreur fatale. C’est vraiment une fin à laquelle on ne s’attendait pas car ça les éjecte au pied du podium mais la voile, c’est ça : tant que la ligne n’est pas franchie, tout peut arriver », a rappelé le fils de Mitch Booth, 18 ans tout juste, qui n’a assurément pas fini de faire parler de lui. Même sentiment du côté des Argentins Pablo Volker et Sergio Mehl (Paraboot by Maxwell & Co) qui restent cependant un peu sur leur faim après cette dernière manche, un tour de l’île qu’ils n’ont pas pu boucler mieux qu’à la 11e place, leur plus mauvais score de la semaine. « On a fait quatre manches de 2e et on espérait vraiment finir 2e, la place qu’on occupait ce matin. Mais bon, on se dit que pour une première participation et vu le niveau de la concurrence, 3e, ce n’est franchement pas si mal. Il y a quelques temps, lors du National F18, chez nous en Argentine, on s’est retrouvé dans une situation similaire, avec trois bateaux à égalité sauf que ça avait tourné à notre avantage. On a eu un peu moins de chance cette fois mais la St. Barth Cata Cup restera une très belle expérience pour nous et on espère d’ailleurs déjà revenir l’an prochain ! », a terminé Pablo Volker. Le rendez-vous est pris !