À l’endroit et à l’envers
Ce vendredi, deuxième jour de compétition de la 11e St.Barth Cata Cup, les conditions météo ont donné du fil à retordre, à la fois au comité de course qui a dû adapter le programme en fonction des passages de grains et qui n’a pas pu lancer de départ avant 15h30, puis aux coureurs qui ont dû composer avec un flux d’est soufflant entre 20 et 25 nœuds sur une mer chaotique lors de leur unique manche du jour. Dans ces conditions toniques, globalement similaires de la veille, on a logiquement retrouvé les mêmes équipages aux avant-postes. Le tiercé gagnant du jour ? Les Grecs Iordanis Paschalidis et Konstantinos Trigonis (St Barth Assurances), les Argentins Pablo Volker et Sergio Mehl (Paraboot by Maxwell & Co) puis les Belges Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani (Les Perles de St Barth). Ces trois-là se sont livrés une remarquable bagarre jusque dans le dernier bord et si les champions du Monde en titre ont finalement remporté le Grand Prix « EDEN ROCK VILLAS RENTAL », les Sud-Américains conservent, eux, la première place au classement provisoire de l’épreuve. Un classement nettement chamboulé, ce soir, en raison d’un grand nombre d’abandons, seuls 29 bateaux sur les 51 en lice ayant finalement franchi la ligne d’arrivée de cette course n°3.
La météo s’annonçait difficile aujourd’hui, et en particulier ce matin. Cela s’est confirmé, la faute à de nombreux passages de grains qui ont d’ailleurs rapidement incité le comité de course à retarder le coup d’envoi de ce deuxième jour de compétition. Reste que c’est tout de même dans des conditions musclées que les équipages de la St. Barth Cata Cup se sont affrontés. « Clairement, il y avait de l’air. Plus qu’hier encore. Par moment, c’était même un peu chaud. Je pense notamment à ce petit bord de reaching après la première marque au vent lors duquel on a tous un peu croisé les doigts pour éviter les vols planés et où on s’est tous accrochés comme on a pu pour rester à l’endroit », explique Olivier Gagliani qui a pourtant fait preuve d’une belle maîtrise aujourd’hui, se battant du début à la fin de la manche avec les duos Iordanis Paschalidis – Konstantinos Trigonis et Pablo Volker – Sergio Mehl. « Ça a bien bataillé entre nous trois. Les Argentins ont un temps mené la flotte avant de se faire doubler par les Grecs dans le deuxième bord de près. Ces derniers ont commencé mollo avant d’accélérer la cadence sur la fin du parcours, à l’inverse de Patrick et moi qui avons mis davantage le pied sur le frein à l’approche de l’arrivée pour assurer notre place car on avait de la marge sur les 4e », a détaillé le vainqueur de l’édition 2015 qui a pourtant, un temps, eu Pierre Le Clainche – Antoine Joubert (ODP) accrochés à ses basques. « Ils sont passés avec nous à la première bouée mais ensuite, ils ont manifestement eu un problème », a commenté Olivier.
« Chaud mais fun »
Chose confirmée par les intéressés. « Alors qu’on se battait avec le trio de tête et qu’on avait un peu d’avance sur les autres, à la sortie d’un jibe, je n’ai pas eu le temps de me remettre dans le strap et je me suis fait projeter à l’avant avant même d’avoir eu le temps de choquer le foc. Résultat, on a dessalé », a détaillé Antoine qui a forcément perdu quelques places dans la bataille mais qui est tout de même parvenu à en regrappiller quelques-unes pour finir 6e et premier français « Aujourd’hui, comme l’a dit Trois Pommes (Olivier Gagliani, ndlr) c’était effectivement un peu chaud, mais c’était fun ! » , a déclaré le Morbihannais qui s’est, pour sa part, déjà imposé en 2016 dans la St.Barth Cata Cup et qui espère bien réitérer la performance cette année, même s’il sait que la tâche risque d’être ardue au vu de la concurrence, à commencer par celle des Argentins Pablo Volker et Sergio Mehl 2e cet après-midi, comme lors des deux manches précédentes. « On est content de faire des places de 2e mais on compte bien ne pas s’en contenter ! », assure l’équipier du F18 aux couleurs de Paraboot by Maxwell & Co qui occupe toujours la place de leader au classement général provisoire ce soir.
Ça casse mais ça repart
« Forcément on est satisfait mais on est surtout content parce qu’on a encore eu droit à une super journée et à du beau match, même si honnêtement, on a serré les fesses deux ou trois fois pour ne pas partir au tas. Parfois, on s’est retrouvé face à des murs d’eau et c’est vrai que ça nous a fait un peu peur. Quoi qu’il en soit, on s’est bien amusé » , a relaté Sergio, pas franchement surpris d’apprendre que seuls 29 bateaux sont finalement parvenus à boucler le parcours du jour. De fait, entre ceux qui ont préféré d’office ne pas affronter le gros temps en restant à terre puis ceux qui ont cassé du matériel, le nombre d’abandon a presque été record, et pas seulement chez les régatiers les moins expérimentés, en témoignent les avaries de certains gros bras de la série et en particulier les démâtages de deux favoris : Enrique Figueroa et Ruben Booth (Nikki Beach St Barth) puis Christian Vilate et Lucas Smith Gonzales (Transit by Maxwell & Co). Bref, on l’aura compris, cette journée n’aura pas été neutre mais demain, de belles conditions sont attendues (une grosse quinzaine de nœuds de vent et une mer un poil plus sage) et une fois que quatre manches auront été disputées, les concurrents pourront retirer leur plus mauvaise du classement, ce qui relancera forcément un peu la donne…