Jean-Luc Van Den Heede a contacté le fondateur de la GGR, Don McIntyre, pour l’informer que son Rustler 36 Matmut avait été renversé à environ 150°, ce qui a endommagé l’axe transversal des plaques de connection qui retient les quatre bas haubans. Le mât n’est pas tombé, mais il n’est pas correctement tendu. L’axe a fendu sur 5 cm la section du mât et a relâché le gréement. Il est toujours dans la tempête avec une mer de 11 mètres et des vents de 65 noeuds. Les conditions devraient s’améliorer dans les prochaines heures.

Le Français des Sables d’Olonne, âgé de 74 ans, navigue maintenant au portant sans voilure jusqu’à ce que les conditions s’améliorent. Il effectuera ensuite une réparation qui lui permettra de remonter à la voile et de se rendre à Valparaiso, au Chili, où il effectuera une réparation permanente.

Jean-Luc n’a pas été blessé lors du retournement, et n’a demandé AUCUNE ASSISTANCE pour le moment. Il est confiant sur le fait qu’il peut se rendre à Valparaiso en toute sécurité. Cela signifie qu’il passera dans la catégorie Chichester une fois qu’il aura rejoint ce port pour effectuer les réparations.

Ce n’est pas une alerte de code orange pour la GGR et Jean-Luc maîtrise bien la situation. L’équipe GGR surveillera sa progression jusqu’au port d’escale.

Istvan Kopar, skipper américano-hongrois de la GGR qui navigue à bord du Tradewind 35 Puffin, a fait un compte-rendu glaçant de la récente tempête dans le Grand Sud. Elle a balayé la flotte alors que les concurrents de la mi-course tentaient d’atteindre ou de quitter la porte de passage, point de dépose imposée à Storm Bay, en Tasmanie.

« Je ne suis pas heureux dans mon bateau, je peux vous le dire! », s’est exclamé un Kopar épuisé, contraint de s’abriter près de la plage de South Port avant de poursuivre sa route autour du Cap Sud-Est de la Tasmanie. En essayant d’atteindre les côtes au plus fort de la tempête et de trouver un mouillage pendant la nuit, il a déclaré: «Brutal – Les quatre derniers jours m’ont mené à bout. J’aurais été beaucoup plus heureux au large ».

Kopar a attribué le manque de préparation à son mauvais début de course. «Je me suis retrouvé à la dernière place avant que je puisse trouver un moyen de réparer mon régulateur d’allure, et je n’avais jamais sorti mon spinnaker avant le départ. Cette première fois, c’était effrayant !”

«Mon objectif principal est de sauver le gréement, de sauver le bateau et d’arriver au bout. Pour le moment, je me sens plus proche de la réussite de Joshua Slocum (premier à parcourir le monde en solo en 1895-1898) que de Robin Knox-Johnston (premier à effectuer une circumnavigation en solo sans escale et à remporter la Golden Globe Race du Sunday Times en 1968/69). Je ne peux même pas recevoir de signal horaire – Ce n’est pas bon. Tout est approximatif. »

La «malchance» de Kopar a commencé avec ‘obligation de se familiariser avec le système de régulateur d’allure dès le départ. Elle s’est prolongée avec une vague scélérate qui a noyé beaucoup d’électronique et de livres et a inondé la cabine principale de 300 litres d’eau. La goutte qui a fait déborder le vase a été un oiseau qui a tenté d’atterrir sur sa tête de mât, tordant l’un des bras de ses antennes de radio VHF et interrompant le signal.

Il n’a pas vérifié son réservoir d’eau douce avant le départ et dit maintenant : «Au Ghana, ils ont une eau plus propre que moi.» Il a également ajouté que l’intérieur de son bateau rempli de moisissures «n’est pas sain – pas bon du tout».

Ces situations pourraient-elles affecter ses mains? «Mes ongles se séparent de la chair. Les coupures ne me dérangent pas, mais l’état de mes ongles me fait peur. Ils sont noirs. Je ne sais pas si cela est dû à une infection fongique, à l’eau de boisson ou à un champignon à l’intérieur du bateau.  »

Il regrette d’avoir dû traverser l’Atlantique pour rejoindre le départ dans les temps, plutôt que de s’être concentré sur la connaissance de son bateau. Mais toujours souriant, il a ajouté plus positivement. « Maintenant, je suis sur le point de rattraper mon retard et j’aimerais rattraper Susie Goodall à la 4ème place – j’ai donné ma parole à sa mère avant le départ que je prendrais soin d’elle! » plaisante-t-il.

Il y a certes une course maintenant, pas pour la 4ème place, mais pour conquérir un podium jusqu’aux Sables d’Olonne. Kopar, Goodall et Tapio Lehtinen (6e) qui devrait arriver à Hobart demain (mardi), ont tous les yeux rivés sur l’Estonien Uku Randmaa et son combat pour maintenir le rythme de son voilier One and All.

4000 milles devant ce groupe, le leader de la course, Jean-Luc Van Den Heede, est actuellement confronté à ce qui est devenu l’un de ses plus gros tests à ce jour. Lors d’une conversation de deux minutes avec le QG de la course aux Sables d’Olonne, il a parlé de vents de 65 noeuds et de mers de 11 mètres. Mais au moins, il se trouve maintenant à moins de 1 900 milles du cap Horn, que le Français comptait boucler autour du 21 novembre.

Cela contraste avec les performances de l’Australien Mark Sinclair et du Russe Igor Zaretskiy, à plus d’un océan d’écart du Rustler 36 Matmut de Jean-Luc. Zaretskiy, qui a eu du mal à réparer un étai endommagé et a souffert de plaies aux mains, a enregistré une VMG moyenne de 2,3 noeuds au cours des deux derniers mois.

Sinclair profite clairement beaucoup plus de sa solitude, mais sa VMG moyenne sur la même période n’est que de 2,8 noeuds. La semaine dernière, il a pris le temps de retrouver et de photographier le voilier abandonné de Gregor McGuckin, Hanley Energy Endurance. «Toujours à flot et émettant un signal AIS», a-t-il déclaré au QG de la course. Sinclair espère atteindre la porte de Hobart le samedi 8 décembre.
D’ici là, Van Den Heede et le Néerlandais Mark Slats (Ohpen Maverick), deuxième, devraient se diriger vers le nord de l’Atlantique.

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