Dans moins d’un mois, le coup d’envoi de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe sera donné, au large de Saint-Malo. Nicolas Troussel, le skipper du Class40 aux couleurs de Corum, s’élancera alors avec l’ambition de remporter l’épreuve dans sa catégorie, assurément la plus combative de cette 11e édition avec pas moins de 50 bateaux tous plus affûtés les uns que les autres. Dans ce contexte, pour faire la différence, la tactique, la stratégie, la vitesse et la fluidité des manœuvres seront essentielles, de même qu’une parfaite condition physique et un mental d’acier. Sur chacun de ces aspects, chacun a évidemment son propre fonctionnement, avec ses priorités. Quid de celles du navigateur Finistérien qui partage, avec son partenaire, une vraie indépendance d’esprit dans sa manière de faire ? Eléments de réponse.

Corum réunit une équipe de professionnels pluridisciplinaires, dont la connaissance des marchés immobiliers, et au-delà, la pratique du monde de l’entreprise et de l’économie réelle, permettent d’avoir une approche de l’épargne pragmatique, novatrice et indépendante des consensus convenus. C’est notamment cette indépendance d’esprit qui permet à Corum de tenir ses objectifs de distribution. Un atout que Nicolas Troussel compte lui aussi dans son jeu et qui pourrait bien lui permettre de faire la différence entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre, en novembre prochain. Car oui, s’il affiche une grande expérience du large, avec, entre autres, deux victoires sur la Solitaire du Figaro, le Finistérien possède un mode de fonctionnement qui lui est propre… et qui a encore fait ses preuves le mois dernier, le skipper ayant remporté l’Atlantique Le Télégramme – Défi Azimut, à Lorient, devant une poignée de ses futurs concurrents, parmi lesquels d’autres favoris tels que Louis Duc ou Yoann Richomme.

Articuler les entrainements de façon à être à 100% tout le temps

Quelle place occupe la préparation physique ? Forcément une part importante dans la mesure où la pratique d’un sport tel que la course au large nécessite un fort engagement. « Dès que je peux, je vais m’entraîner dans une salle de Cross training puis j’alterne des sorties vélo et des séances de natation. J’essaye de me maintenir en forme tout en sachant que le 40 pieds reste un bateau à taille humaine. En réalité, le but, c’est avant tout de faire en sorte de tenir dans la durée afin d’assurer les différents enchaînements de manœuvres et le matossage, dématossage tout en évitant les pépins physiques », détaille le skipper de Corum qui préfère rester libre du planning de ses entraînements et les réaliser dans des lieux différents que la concurrence. « Il y a des périodes où je fais de la préparation physique tous les jours mais si les conditions météo sont bonnes, ma priorité devient alors de passer un maximum de temps sur l’eau. Certains marins font à la fois une séance en salle et une sortie en mer dans la même journée mais à mon sens, ce n’est pas compatible si l’on veut avoir un niveau de concentration optimal », note Nicolas qui a, par ailleurs, fait évoluer sa manière de s’alimenter depuis deux ans, en supprimant notamment le gluten et le lait de vache de son alimentation et qui, parallèlement s’adjoint régulièrement les services d’un ostéopathe. « C’est important de bien huiler la machine », s’amuse le skipper qui a articulé sa préparation sur l’eau différemment de la plupart de ses concurrents.

La volonté de cumuler les milles

« Je savais que mon bateau était mis à l’eau tard par rapport à certains de mes concurrents (le 28 mai dernier, ndlr). Dans ce contexte, l’idée, c’était donc d’emmagasiner de l’expérience en passant un maximum de temps sur l’eau tout en sachant que la période estivale, en Bretagne, n’est jamais propice à des conditions très ventées. J’ai ainsi fait le choix de naviguer à des latitudes plus nord pour me donner le maximum de chances d’être confronté aux conditions que l’on risque de retrouver pendant la Route du Rhum », explique le skipper du Class40 aux couleurs de Corum qui s’est aussi donné pour priorité de naviguer en mode course. « Lorsque l’on est en régate, on est stimulé. Il y a des départs, des timings, des enjeux… Il faut essayer d’aller vite tout le temps pour effectuer une manœuvre le plus vite possible. En ce sens, la Volvo Round Ireland Yacht Race en juin et la Sevenstar Round Britain and Ireland Race en août ont été très intéressantes car en y participant, j’ai trouvé à la fois du vent fort et de la mer formée. Cela m’a donc permis de pousser le bateau dans ses retranchements », détaille Nicolas qui, en quatre mois, a effectué par moins de 5 000 milles à bord de sa monture, ce qui lui a permis de prendre ses marques, mais aussi de travailler sur les outils de la performance.

Curieux des différentes manières de faire

« Aujourd’hui, j’ai de bonnes polaires et je sais quand mettre les ballasts, quand changer les voiles… J’ai pu réaliser de nombreux tests et valider un paquet de points. J’ai vraiment bien avancé mais je vais bien sûr continuer de bosser intensément dans les semaines qu’il me reste avant le départ de la course pour affiner les choses. Les instructions de la course stipulent que les bateaux doivent être présents à Saint-Malo le 24 octobre au soir. J’arriverai au dernier moment pour exploiter chaque jour de nav possible avant ça », indique le Finistérien qui s’est, notamment, entouré de gens tels qu’Aymeric Belloir, Ian Lipinski ou Erwan Le Draoulec, tous vainqueurs de la Mini Transat pour mener à bien son projet. « Cela m’intéressait d’avoir une autre approche et d’autres points de vue que ce que je connaissais déjà. Il se trouve que ça a été très enrichissant. Par ailleurs, j’ai choisi de mettre en place une stratégie d’entraînements différente de celle de mes concurrents. En ce sens, j’ai préféré profiter de conditions agitées, similaires à celles que l’on va retrouver en novembre entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre plutôt que des stages d’entraînements « classiques ». Je me sens plus à l’aise avec cette manière de fonctionner, d’avoir la liberté de choisir et d’être indépendant. Même si je sais que les autres ont bien travaillé aussi, je partirais confiant en me disant que la stratégie que j’ai mis en place sera payante tout en donnant le meilleur de moi-même.»

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