Alors que les jeunes prétendants au Challenge Espoir Bretagne – Crédit Mutuel de Bretagne avaient jusqu’au 24 septembre à minuit pour déposer leur dossier de candidature, le comité de sélection a dévoilé aujourd’hui les noms des neufs marins retenues pour la phase d’évaluation technique et sportive lors de cinq journées d’épreuves organisées du 8 au 12 octobre prochain, tandis que Loïs Berrehar s’est vu officiellement confier les clés du bateau Performance de la Filière.

Cette année, pas moins de 25 dossiers ont été déposés pour le Challenge Espoir Bretagne – Crédit Mutuel de Bretagne, preuve du succès du dispositif. Il faut dire qu’il a de quoi séduire les jeunes âgés de 18 à 25 ans, motivés par la course au large avec l’ambition d’en faire leur métier, puisqu’à la clé se trouvent un bateau, un budget de fonctionnement permettant de disputer dans les meilleures conditions le circuit du Championnat de France de Course au Large en Solitaire et l’intégration au Pôle Finistère Course au Large, gage d’une formation professionnelle sérieuse et d’un apprentissage au contact des meilleurs navigateurs français. D’ores et déjà, la première phase de recrutement vient de s’achever. En effet, ce jeudi, un groupe d’experts composé de représentants des partenaires -la Région Bretagne et le CMB-, d’entraîneurs du Pôle et de navigateurs reconnus ont ainsi retenu neuf candidats répondant à plusieurs critères : en premier lieu être né entre le 01/01/1994 et le 30/09/2000, être licencié à la FFVoile en 2018, ne pas avoir participé à la Solitaire du Figaro et ne pas être engagé auprès d’un autre sponsor à l’issue des sélections. « En terme d’appréciation, nous avons noté les candidats sur quatre critères contenus dans leurs dossiers et vérifiés : les résultats sur des régates nationales et internationales, le palmarès Inshore, le niveau au large et/ou expérience en mer avec, a minima une ou deux nuits de navigation (course, convoyage, croisière familiale…), les études ou l’expérience en rapport avec un rôle de chef de projet. Le feeling et l’expérience des membres du jury ont au final pondéré cette évaluation objective », note le Directeur du Pôle Finistère Course au Large. Celui-ci comprend la déception des candidats non retenus mais revendique le droit à l’erreur comme dans toute procédure d’embauche, surtout sur un profil professionnel aussi atypique. « Nous avons pris beaucoup de temps pour évaluer chaque dossier et confronté nos appréciations. Pour certains, nous avons préféré donner leur chance à des jeunes plutôt que de revoir des candidats déjà évalués lors des éditions 2016 puis 2017 mais non sélectionnés en finale. », explique Christian Le Pape.

Ainsi, les neufs sélectionnés pour la phase 2 en équipages sont :

  • Kévin Bloch, 23 ans, de Brié et Angonnes (38), licencié au CNV Aix-les-Bains (73)
  • Théo Constance, 22 ans, de Plougastel-Daoulas (29), licencié à Aloha Attitude (29)
  • Foucauld Delaplace, 24 ans, de Fouesnant (29), licencié à la SNBSM (35)
  • Tom Laperche, 21 ans, de Carnac (65), licencié à la SNBSM (35)
  • Victor Le Pape, 20 ans, de Fouesnant (29), licencié au CN Fouesnant (29)
  • Gaston Morvan, 21 ans, de Landéda (29), licencié à l’USAM Voile Brest (29)
  • Yaël Poupon, 19 ans, de Locmaria-Plouzané (29), licencié à l’USAM Voile Brest (29)
  • Thomas Simon, 22 ans, de Daoulas (29), licencié à la SR Brest (29)
  • Charlotte Yven, 22 ans, de Plouigneau (29), licenciée à la SR Térénez (29)

Tous seront désormais évalués lors de cinq journées d’épreuves organisées du 8 au 12 octobre prochain. Des épreuves portant sur l’ensemble des compétences nécessaires à un navigateur pour mener à bien un projet sportif de haut niveau : évaluations météo, tactique, psychologique et physique, entretiens individuels puis navigation en équipage sur Figaro Bénéteau 2. A l’issue de cette séquence, un maximum de trois finalistes sera retenu.

Loïs Berrehar promu à la barre du bateau Performance en 2019

Après avoir été skipper au sein de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – Crédit Mutuel de Bretagne pendant cinq années, avec de nombreux succès à la clé parmi lesquels une formidable victoire sur la dernière édition de la Solitaire Urgo – Le Figaro et le titre de champion de France Élite de course au large 2018, Sébastien Simon a placé la barre très haut et il fallait naturellement un jeune marin de talent pour lui succéder. C’est ainsi Loïs Berrehar qui a été choisi pour assurer la relève. Le jeune Morbihannais, qui fêtera ses 25 ans le 30 octobre prochain, a, de fait, déjà montré une partie de son potentiel cet été en terminant 15e de la très exigeante Solitaire et premier bizuth du championnat de France après avoir pourtant intégré le dispositif et récupéré le bateau Espoir à la mi-juillet seulement. Ses débuts prometteurs en solitaire ainsi que sa détermination et de nombreux autres atouts ont décidé le Pôle Finistère Course au Large et les partenaires du projet à lui confier les clés du bateau Performance pour l’année 2019. « Loïs n’avait qu’une épreuve pour prouver qu’il était au niveau compte-tenu de son arrivée tardive au sein de la structure. Il n’empêche qu’il a largement répondu à nos attentes, à la fois en termes de résultats, mais aussi en termes de comportement, avec une vraie prise d’initiative et des rapports intéressants avec les autres coureurs du Pôle et les journalistes. On peut dire qu’il a rayonné et que ses qualités ont été appréciées, ce qui augure d’une carrière prometteuse », avance Christian Le Pape. De son côté, le jeune marin, qui a, rappelons-le, fait ses débuts en solo en début de saison après, entre autres, de nombreuses années au plus haut niveau en petit multicoque, est évidemment ravi de la confiance qui lui est accordée une nouvelle fois. « Je suis super content. Pour moi, c’est le scénario rêvé car je ne suis arrivé sur le circuit qu’en début d’année et aujourd’hui, voilà ma carrière propulsée puissance 10, avec un budget de fonctionnement et un bateau neuf à venir, avec l’arrivée du Figaro 3. C’est presque incroyable mais je sais que la barre est haute. Sébastien (Simon) a déployé beaucoup d’énergie pour en arriver là où il en est aujourd’hui. Je suis pleinement conscient du travail qui m’attend mais je suis prêt », assure Loïs Berrehar qui n’a, définitivement, pas fini de faire parler de lui.

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