Au lendemain de la victoire de Vincent Riou dans la grande course de 24 heures, les concurrents du 8ème Défi Azimut ont pris part ce dimanche à des runs de vitesse qui ont permis de clôturer l’événement de manière spectaculaire. Réunissant un plateau record avec 15 IMOCA en lice, le Défi Azimut 2018 a tenu toutes ses promesses. Antoine Mermod, Président de la classe IMOCA, et Jacques Caraës, directeur de course, tirent le bilan de cette épreuve riche en enseignements.

Marins et organisateurs attendaient beaucoup de cette 8ème édition du Défi Azimut. Ils n’ont pas été déçus. Niveau sportif relevé, confrontation technologique magnifique, conditions météo toniques, suspense, spectacle, convivialité, partage : tous les ingrédients étaient réunis pour un événement réussi.

De la brise, enfin !

Les marins de la classe étaient en manque de navigations musclées. « Les précédentes courses en IMOCA se sont disputées dans des conditions légères. Enfin nous avons eu de la brise ! », se réjouit Antoine Mermod, Président de la classe IMOCA. « Le vent a été plutôt mou cet été, ce qui n’a pas permis aux marins de tester leurs bateaux dans des conditions soutenues. A quelques semaines de la Route du Rhum, il était important pour eux de se confronter dans la brise, sur une mer formée », indique Jacques Caraës, directeur de course. « Début novembre dans le golfe de Gascogne, il y a une bonne probabilité de faire face à ce type de conditions. Ce Défi Azimut dans le vent fort a été une belle opportunité de se remettre en situation. » Véritable mise en jambe, le Défi n’a pas volé son appellation de « test grandeur nature ».

La première de Charal

Un bateau était particulièrement attendu, le superbe Charal de Jérémie Beyou, le premier IMOCA nouvelle génération. Ce bateau a fait le spectacle et suscité la curiosité. Les images, superbes, parlent d’elles-mêmes. « Cet IMOCA affiche un potentiel impressionnant, la base est extraordinaire », confirme Antoine Mermod. « Le bateau a dû abandonner la course de 24 heures (pour cause de souci électronique, NDR) mais ce n’est pas tellement surprenant. Une machine si complexe nécessite beaucoup de temps de mise au point. »

Valider les choix techniques

Plus globalement, le Défi Azimut a permis de tester et de comparer les différents types de foils, de faire un bilan technique des innovations du moment. Antoine Mermod : « Je pense que nous avons définitivement enterré le débat entre foilers et non foilers. Le Défi a confirmé que les foils sont la solution. Désormais, on entre dans un nouveau débat entre petits foils et grands foils. On a vu que PRB, avec ses grands appendices, a des attitudes intéressantes à toutes les allures. Les choix effectués par Vincent Riou et son équipe semblent très positifs. »

Du plaisir et de la convivialité

Que ce soit durant la course de 24 heures ou pendant les runs, tous les skippers ont poussé leurs machines à fond et pris beaucoup de plaisir. Jacques Caraës : « Le parcours de 24 heures a été à la fois tactique à certains moments et très rapide à d’autres. Chacun a pu s’enrichir de cette expérience et tirer des enseignements intéressants. J’ai ressenti que tout le monde a apprécié la confrontation. Et tous les moments à terre se sont déroulés dans la convivialité. C’est un aspect très important à maintenir dans les éditions futures. Le programme alternant sport et partage tient vraiment la route. La course arrive à une certaine maturité. Vivement l’année prochaine ! »

DES RUNS POUR LE FUN

C’est dans un bon vent d’Ouest de 20-25 nœuds que neuf concurrents du Défi Azimut ont pris part à des runs ce dimanche matin entre Groix et Lorient. Un exercice pour le plaisir qui a permis aux skippers d’embarquer des invités (membres des équipes techniques, partenaires, journalistes). Les équipages devaient réaliser le meilleur temps sur un parcours de 1,5 mille au reaching, bâbord amure.

Le spectacle a été au rendez-vous avec des IMOCA lancés à pleine vitesse. Charal a fait parler la poudre, juché sur ses immenses foils. Après une première tentative avortée, la deuxième a été la bonne. Avec un temps de 4 minutes et 52 secondes, Jérémie Beyou a écrasé la concurrence. Samantha Davies sur Initiatives-Cœur (5 minutes 31 secondes) et Paul Meilhat à bord de SMA (5 minutes 37 secondes) ont respectivement réalisé les 2e et 3e temps.

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