Beau temps, belle mer – et surtout belles bagarres
Trophée des Multicoques, jour 2. Après une entrée en matière tout en souplesse lors de la première journée, la flotte du Trophée des Multicoques a aujourd’hui pu compter sur une brise plus coopérative. Les équipages se sont élancés dans un flux d’une huitaine de nœuds, à l’assaut d’un tour de Groix pour les grands trimarans et d’un premier parcours de 26 milles en baie de Quiberon suivi d’une seconde manche plus musclée dans l’après-midi pour les autres. Et c’est sous le soleil que le public venu en nombre, a pu assister au retour des concurrents sur le môle Loïc Caradec.
C’est par une matinée légère et sur une mer plate, favorable aux navires légers et volages, que s’est ouverte cette seconde journée du Trophée des Multicoques. Alors que Sodebo Ultim menait Idec Sport d’une dizaine de longueurs lors du passage de la Teignouse – faisant office de bouée de dégagement en sortie de baie, direction de Groix – les autres multicoques filaient bon train vers Houat et le rocher de la Vieille, viré en tête par Lemer Pax (hors classement) suivi du véloce Formule 40 Irvi (ex-Fleury Michon)… avec une poignée de minutes d’avantage sur les Diam 24 OD, partis sur les chapeaux de roue dès le coup de canon. Beijaflore finira par s’imposer sur le premier parcours tandis que le Formule 40 prendra la première place du Groupe 3, avant que le Comité de course ne décide de tirer parti d’un vent se renforçant (12 – 15 nds) pour lancer une deuxième manche. Celle-ci verra Beijaflore ainsi que Irvi réaliser le doublé, alors que chez les plus de 30 mètres la bataille aura fait rage jusque dans les dernières longueurs.
Groupe 1 : Sodebo persiste et signe
Ayant rejoint les duettistes Coville et Joyon sur le tour de Groix pour le plaisir, Ultim Emotion s’est offert une place de choix sur la ligne d’arrivée, s’intercalant entre les deux Ultim au terme d’une bagarre de 6o milles – un scénario rêvé pour les amateurs de régate serrée, le duo ayant bataillé ferme jusqu’à la ligne d’arrivée.
Francis Joyon (Idec) :
« Le duel avec Sodebo a été serré, on a même d’ailleurs fait bien plus de milles que nécessaire à cause de ce match racing (ce qui a permis à Ultim Emotion, hors classement de s’échapper avant le sprint final, ndlr). Pour moi, participer était une évidence, et dès que Marc Guillemot m’a parlé de l’idée, je lui ai dit que nous en serions. J’aime ce mélange de bateaux différents, on voit plein de solutions originales… et c’est d’ailleurs ce qui dès le départ m’a attiré vers le multicoque et la course au large. »
Groupe 3 : Le Formule 40 domine
Deux courses ont donc été validées, à la faveur d’un vent atteignant le niveau « quasi parfait » sur l’échelle du régatier exigeant. Très véloce, le Formule 40 Irvi (ex-Fleury Michon) de Christian Boucault et Jacques Vapillon confirmait sa belle santé et son gros potentiel, 31 ans après son lancement ! Mais au terme de cette journée, il n’aura échappé à personne que le jeu est ouvert et la bataille serrée. Grâce à de jolis coups dont il a le secret, Loïck Peyron (Happy) donne du fil à retordre à ses adversaires, tandis que Charlie Capelle (Acapella-Soreal-Proludic, second du Groupe 3 ce soir) tire un excellent parti du potentiel de son plan Walter Greene optimisé, avec à son bord Eric Loizeau, vainqueur de la première édition du Trophée… en 1980 !