Une première étape marquée par trois passages de fronts qui a mis à rude épreuve à la fois les bateaux et le mental des marins, un deuxième round qui s’est joué pour l’essentiel au portant à des vitesses supersoniques, des belles bagarres à tous les étages mais aussi des écarts monstres et des rebondissements en pagaille : tout a été réuni pour faire de cette 7e Les Sables – Les Açores – Les Sables une édition exceptionnelle. Une édition difficile, certes, mais aussi et surtout forte en émotions, qui a finalement sacré François Jambou (Team BFR Marée Haute) en Proto et Ambrogio Beccaria (Geomag) en Série.

La Les Sables – Les Açores – Les Sables a la réputation de ne pas être une course facile et les 54 Ministes engagés dans cette 7e édition ont pu le vérifier une nouvelle fois. De fait, ils ont été copieusement servis sur le plan météo, à la fois sur l’étape aller et la manche retour. Ce que l’on retiendra notamment, ce sont les écarts phénoménaux qui se sont créés au sein de la flotte entre Les Sables d’Olonne et Horta après trois passages de fronts successifs. Trois épisodes costauds que tous n’ont pas négocié de la même manière. De fait, alors que François Jambou, privé d’infos météo faute de réception BLU, est allé au carton en restant sur une route très nord, la majorité de ses concurrents de la catégorie des prototypes a opté pour une plongée vers le sud afin d’éviter le gros du mauvais temps. Sauf que voilà, le mauvais temps en question s’est avéré moins méchant que prévu (35 nœuds au lieu de 45-50 annoncés), permettant au skipper de Team BFR Marée Haute de passer sans encombre, mais aussi de faire une trajectoire quasi parfaite pour finalement s’imposer avec une avance colossale de 28 heures sur son dauphin. Même scénario ou presque chez les bateaux de Série où Ambrogio Beccaria est parvenu, lui aussi, à faire un break significatif (plus de 12 heures) sur son poursuivant le plus proche en restant également plus nord que le gros du peloton.

Deux étapes très différentes

C’est ainsi avec un bonus de temps confortable mais aussi davantage de fraîcheur que la concurrence (et ce, malgré le report du départ de 24 heures décidé par la Direction de course pour permettre aux retardataires de récupérer au mieux) qu’ils ont abordé la manche retour. Une manche radicalement différente de la première avec des conditions de vent portant, qui s’annonçaient d’ailleurs propice à faire tomber le record de l’épreuve, mais aussi celui de la plus grande distance parcourue en 24 heures en Mini. Si les vitesses tenues par les uns et les autres ont, de fait, été hallucinantes, avec des pointes jusqu’à 22 nœuds relevées par certains concurrents, l’état de la mer ne l’a pas permis. C’est tout de même à une cadence infernale que les leaders ont avalé les 1 240 milles entre Horta et Les Sables. Pour preuve : il aura fallu seulement 5 jours, 18 heures et des poussières à l’Allemand Jörg Riechers (Lilienthal) pour boucler le parcours. Au général, pas de grands bouleversements cependant. Arrivé en 4eposition moins de trois heures après le leader, après avoir assuré pour éviter la casse, François Jambou, a logiquement conservé sa première place au classement général, laissant toutefois échapper pour deux petits points le titre de champion de France de course au large 2018 au profit d’Erwan Le Mené (Rousseau Clôtures).

Deux beaux podiums

Chez les Série, le scénario s’est avéré un peu différent. De fait, si Ambrogio Beccaria a enfoncé le clou en s’imposant avec près de 11 heures d’avance sur le deuxième (assurant ainsi à la fois sa cinquième victoire – sur cinq – de la saison et son titre de champion de France), de même que Félix de Navacelle (Youkounkoun) qui a fait preuve de régularité en terminant une nouvelle fois 2e, derrière, le match est resté très ouvert jusqu’au bout. C’est d’autant plus vrai que la dorsale qui s’est finalement installée dans le golfe de Gascogne après l’arrivée des premiers, a créé d’importants écarts au sein de la flotte. Si cette situation a ruiné les espoirs de podium de certains, à l’image d’Amélie Grassi (Tyrion) ou Valentin Gautier (Shaman / Banque du Léman), déjà handicapés par des soucis techniques, elle a fait les affaires d’autres marins, à commencer par Nicolas d’Estais. Le skipper de Cheminant – Ursuit), 13e à l’aller, a réalisé une très bonne opération en terminant 3ede cette deuxième étape, se hissant ainsi sur la 3emarche du podium dans sa catégorie. Bref, comme toujours, il y a eu des contents et des déçus mais une chose est sûre : cette 7e édition des Sables – Les Açores – Les Sables a tenu toutes ses promesses !

Le mot de Marc Chopin, Président des Sables d’Olonne Vendée Course au Large, club organisateur de l’évènement :

« Le bilan de cette 7e édition des Sables – Les Açores – Les Sables est vraiment super positif. Nous avons accueilli 54 bateaux contre 22 deux auparavant, ce qui est une satisfaction, et nous avons bien travaillé avec la classe Mini tout en posant avec elle des bases pour l’avenir. Nous avons, par ailleurs, reçu la visite de Nicolas Hénard, Président de la Fédération Française de Voile, lors de la remise des prix à Horta, qui nous a félicité et encouragé. Nous sommes évidemment très fiers de compter sur une formidable équipe de bénévoles, mais aussi sur une belle équipe d’organisation. Je tiens à tous les remercier ainsi que les partenaires privés et publics mais aussi et surtout les coureurs. Nous avons essayé de leur préparer une jolie course et en retour, ils nous ont donné énormément de bonheur et d’émotions. Ça a vraiment été magique et je leur donne rendez-vous à tous dans deux ans pour la 8e édition. »

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