Les Français ont rendez-vous au Danemark à Aarhus pour les championnats du monde de voile, du 2 au 12 août. 1500 coureurs sont venus des quatre coins du monde pour qualifier leur nation pour les Jeux Olympiques 2020. Tous ont à cœur de décrocher le précieux sésame. L’enjeu est donc double pour les coureurs français qui se sont préparés pour cette échéance primordiale sur la route de Tokyo : qualifier la France dans chacune des 10 catégories de voile olympique et briller au plus haut niveau mondial !

Les Français se préparent sur la côte est de la péninsule danoise, pour le Hempel Sailing World Championships Aarhus 2018. Ils arrivent les uns après les autres pour préparer leur bateau et passer les incontournables contrôles de jauge. Si cette étape de préparation n’est pas des plus plaisantes, elle permet de vérifier la conformité du matériel de chaque participant et assure l’équité sportive. Vient ensuite l’heure des dernières navigations d’entrainement, pour vérifier les réglages des voiles et des gréements, et se mettre en jambe avant le début des régates.

Au total, 82 navigateurs représentent les couleurs de la France pour ces championnats du monde. Parmi eux, une vingtaine de kiteboarders. Eux ne sont pas là pour décrocher une place pour la France aux JO 2020 mais pour se familiariser avec le monde de la voile olympique en vue des JO 2024… et bien sûr pour décrocher des médailles !

Au programme, 11 jours de courses, 9 zones de régates en baie d’Aarhus, 400 000 visiteurs et 12 titres de champions et championnes du monde à décerner.

Guillaume Chiellino – Directeur de l’Equipe de France

« 95% des coureurs qui seront aux Jeux Olympiques à Tokyo sont présents à Aarhus. Les Français sont attendus. C’est important de marquer les esprits. Les membres de l’Equipe de France connaissent le plan d’eau, ils ont peaufiné leur préparation avec des stages et des coach regattas en juillet. Il faut être prêt à rencontrer tous types de conditions météo. Nous pouvons avoir un système anticyclonique, comme depuis quelques temps avec des conditions estivales, ou bien dépressionnaire avec des conditions automnales, voire hivernales pour nous Français. Ça va être un championnat long et piégeux. Il ne faudra rien lâcher jusqu’au bout. »

Charline Picon, Médaille d’Or JO 2016 et Championne du Monde 2014 de RS :X (windsurf)

Après son sacre olympique à Rio, Charline Picon a fait une pause de 18 mois pour devenir maman d’une petite Lou. La Trembladaise a repris les entrainements et la compétition en début de saison. Elle a travaillé dur avec son entraineur Cédric Leroy pour s’attaquer aux championnats du monde d’Aarhus dans les meilleures conditions.

« Je me suis entrainée autant que j’ai pu depuis la World Cup Series de Hyères en essayant d’allier musculation et navigation dans toutes les conditions possibles. J’avais pour objectif de reprendre de la puissance et du poids. Finir 4ème à Hyères, bien sûr ça m’a donné envie d’aller chercher une belle performance au mondial. Mais il ne faut pas bruler les étapes. L’objectif est de remonter en puissance jusqu’en 2020. Aarhus sera surtout le premier point d’évaluation qui va servir de départ pour la suite, me donner des axes de travail pour retrouver le haut du panier. »

Pierre Le Coq, Champion du Monde 2015 de RS :X Hommes (windsurf)

« L’objectif est de faire un podium. La préparation s’est bien déroulée, je me sens en forme. On a encore quelques jours pour essayer de s’acclimater au mieux aux températures. Finalement il fait super chaud mais on ne sait pas si ça va durer. A priori c’est un été assez atypique ici au Danemark. On va voir ce que ça nous réserve au niveau de la météo… Le format de course est assez atypique. C’est la première fois qu’on court sur un format avec 14 manches au programme et une seule discard. Je pense que ça va se jouer sur la régularité. Sur une régate aussi longue que ça, les erreurs sont à éviter le plus possible. D’autant plus sur ce plan d’eau qui, comme on l’a constaté en entrainement en juillet, peut vite se dérégler, devenir aléatoire et sur lequel il peut tout se passer. Il va falloir avoir les nerfs solides pour encaisser jour après jour des conditions météo qui peuvent être hyper changeantes. Il ne faudra jamais rien lâcher et rester hyper concentré pour ne pas perdre le fil du vent. Je ne peux pas dire que j’excelle dans ces conditions mais je ne sais pas si quelqu’un peut le dire ! C’est difficile d’être dans tous les bons coups quand tu joues avec le vent, avec des facteurs que tu ne maitrises pas tout le temps…»

Jonathan Lobert, double Vice-Champion du Monde 2015 et 2017 de Finn (dériveur solitaire grands gabarits)

« Tout va bien à Aarhus ! Le voyage a été un peu compliqué avec un avion annulé. On a mis deux jours à venir au lieu d’une petite journée… Je me sens bien, en forme, je me suis bien entrainé avec deux sessions de 10 jours sur place. Il va y avoir une belle rivalité. J’ai l’impression que tout le monde est à fond donc ça va être un bon championnat. La météo est assez changeante. De toutes façons c’est un plan d’eau compliqué avec du vent assez « shifty » donc il va falloir être sensible, opportuniste, saisir les bons coups, rester calme et attendre la fin du championnat pour vraiment voir où on se situe parce qu’il peut se passer pas mal de choses. L’objectif est de sélectionner absolument la France. Pour nous en Finn, il faudra être dans les 8 premières nations donc, sans trop s’avancer, ça veut dire être en Medal Race. Et comme j’ai terminé 2ème lors de mes deux dernières participations aux championnats du monde, en 2015 et 2017 (à un point !!), si je pouvais corriger le tir ça serait bienvenu ! Ça va être serré, il y a du monde qui peut monter sur le podium, donc il va falloir rester calme, humble et faire du mieux possible. On verra à la fin si ça peut s’ouvrir, ça serait bien ! »

Camille Lecointre, Championne du Monde 2016 de 470 Femmes, en équipe avec Aloïse Retornaz, double Championne du Monde Jeunes de 470 (dériveur double)

« On entre dans les derniers préparatifs avec des navigations courtes, la préparation du matériel et les contrôles de jauge. Ce sont des journées pas très rigolotes ! Mais nous avons fait deux super stages de préparation, fin juin et mi-juillet ici à Aarhus. Les conditions ressemblaient à la météo du moment en Europe, soleil et peu de vent. On a eu de bonnes sensations à l’entrainement et on a apprécié le plan d’eau. Donc on est plutôt confiantes. Notre premier objectif avec Aloïse est collectif, c’est d’avoir une place aux JO de Tokyo pour la France pour le 470 féminin. Et on vise le top 5 ici à Aarhus. C’est un bel objectif pour notre équipage sachant que c’est notre premier championnat du monde ensemble après 8 mois d’entrainement. Un top 5 ça serait vraiment chouette. Puis on montera crescendo les deux prochaines années… »

Jean-Baptiste Bernaz, Vice-Champion du Monde 2016 de Laser (dériveur solitaire)

« Le plan d’eau est difficile. Quoi qu’il arrive, le vent vient de terre donc il bouge beaucoup en direction et en intensité. Ce n’est pas aléatoire mais c’est compliqué, surtout qu’on va être 160 concurrents, donc ça fait des flottes denses avec des groupes de plus de 50 bateaux. Il faudra prendre de bons départs pour pouvoir suivre le vent sans être gêné par les adversaires.
Comme souvent avant les épreuves, on exploite les dernières navigations d’entrainement pour mettre l’accent sur ce qui va être important en fonction des conditions. Donc on va travailler les départs pour se mettre en confiance.
J’ai mis un peu de temps à me remettre du virus que j’ai attrapé à Marseille. J’ai perdu 5kg en deux semaines mais ça va mieux. J’ai repris la muscu et j’ai pris 15 jours de vacances au vert et au frais au lac d’embrun avec rando et sports nautiques au programme. Pas de navigation pour arriver frais avant le championnat qui va être long. Ça ne devrait pas être trop physique mais plutôt nerveux. Il va se passer plein de choses. Il faudra garder son calme. »

Désistement d’Hélène Noesmoen en RS :X Femmes (windsurf)

La Sablaise Hélène Noesmoen a annoncé, la semaine dernière, son retrait des championnats du monde à l’encadrement de la FFVoile pour des raisons de santé. Hélène avait commencé la saison de la plus belle des manières en remportant une étape de coupe du monde à Miami en janvier. La véliplanchiste met tout en œuvre pour revenir à l’entrainement en forme dès la rentrée et réattaquer les compétitions pour la saison 2019.

Billy Besson et Marie Riou de retour à l’entrainement en Nacra 17 (catamaran mixte à foils)

Le duo Billy Besson / Marie Riou, quadruple champion du monde de Nacra 17, reprendra les entrainements en août, à peine plus d’un mois après l’arrivée de la Volvo Ocean Race que Marie Riou a remportée avec Dongfeng Race Team. Un délai trop court pour prendre part aux championnats du monde, mais le duo sera de retour pour le Test Event d’Enoshima au Japon en septembre, sur le site des épreuves de voile des JO 2020.

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