Six mois et demi après être entré en chantier, le trimaran MACIF a été remis à l’eau mardi matin à Lorient. Profondément transformé dans un objectif de performance, le bateau de 30 mètres, doté de nouveaux appendices, a rejoint dans la foulée son port d’attache de Port-la-Forêt où François Gabart et son équipe vont désormais entamer la préparation de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe.

Entré au chantier CDK Keroman le 10 janvier dernier, le trimaran MACIF en est ressorti six mois et demi plus tard ce mardi matin à Lorient, quasiment trois ans après la toute première mise à l’eau du bateau, le 18 août 2015. Depuis cet été 2015, François Gabart et le team MACIF n’ont eu de cesse de fiabiliser et de développer l’Ultim dessiné par le cabinet VPLP, avec passion, puisque les résultats se sont enchaînés : victoires en double sur la Transat Jacques-Vabre 2015, en solitaire sur The Transat bakerly 2016, en équipage sur The Bridge début juillet 2017, avant ce fabuleux Record du Tour du Monde en Solitaire entre le 4 novembre et le 17 décembre dernier (42 jours 16 heures 40 minutes et 35 secondes).

Transformer pour performer

© MACIF

Des succès qui n’ont pas pour autant conduit l’équipe réunie autour du skipper à se reposer sur ses lauriers, puisque, avant même la mise à l’eau de MACIF en 2015, le projet de le faire évoluer à l’issue d’un premier cycle de navigations était déjà prévu, jusqu’à devenir réellement concret au printemps 2017 : « Nous savions déjà que nous ferions des modifications importantes au cours de cet hiver 2017-2018, d’abord parce que nous n’en étions qu’aux balbutiements de la problématique du vol sur des trimarans de cette taille au moment de concevoir MACIF, ensuite parce que nous savions que nous aurions des concurrents de taille à partir de l’été 2017 », confirme François Gabart, qui fait référence au Maxi Edmond de Rothschild et à Banque Populaire IX.
Avec le bureau d’études réuni autour d’Antoine Gautier, les architectes de VPLP et la société Gsea Design, spécialisée dans le calcul des structures, les réflexions ont donc débuté au printemps 2017 avec un cahier des charges clair : « L’objectif était de remettre un coup de boost à MACIF. Après plus de deux ans au cours desquels nous avions principalement travaillé sur la fiabilisation, nous nous sommes concentrés sur la performance, donc sur le vol, l’enjeu de performance majeur du moment », explique François Gabart. Qui dit vol dit nouveaux appendices, le trimaran dans sa V2 remise à l’eau ce 31 juillet est doté de foils plus longs et plus fins, mais également de safrans en T relevables. Un soin particulier a été également apporté à l’aérodynamisme de MACIF, avec de nouvelles voiles et une somme de petits détails destinés à limiter la traînée aéro du bateau lancé à pleine vitesse. Un pilote automatique a également été entièrement développé, spécialement adapté aux besoins du skipper.

« Voler plus tôt, plus haut, plus vite »

Le gain espéré de ces évolutions ? « Le trimaran MACIF en version 2018 sera clairement très différent de celui que nous avons connu jusqu’à maintenant, il va nous permettre de voler plus tôt, plus haut, plus vite, répond François Gabart. Nous espérons que tout ce travail nous permettra de jouer avec les autres bateaux sur la Route du Rhum-Destination Guadeloupe puis, bien sûr, sur le tour du monde en 2019. La Route du Rhum nous apportera une première réponse, puisque ce sera la première fois que nos ultims se rencontreront ». D’ici là, François Gabart et son équipe ont du pain sur la planche, en l’occurrence deux mois et demi pendant lesquels ils vont enchaîner les navigations pour permettre au skipper de reprendre la mesure d’un MACIF qu’il considère comme « un nouveau bateau ». « Il va falloir être bon et rapidement efficace pour bien le comprendre et en tirer la quintessence », conclut l’intéressé.

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