Mini Med saison 1, Energie Marine Renouvelable
Il n’y a jamais eu de place pour le doute : dès la première communication autour de cette nouvelle course ouverte à l’inspirante classe Mini 6.50, Marc Sanjuan, vice-président du CNTL, avait annoncé la couleur. Le but est bien d’en faire un nouveau rendez-vous et de pérenniser l’événement en l’accompagnant de la création d’un pôle voile d’excellence au sein du club. Et les 15 concurrents représentants 6 nationalités qui ont donné vie à cette toute première édition n’ont fait que conforter les organisateurs dans la pertinence de ce choix, mettant à profit la situation centrale de Marseille entre les flottes espagnoles et italiennes.
On refait la course
Partis le lundi 28 mai sur une boucle de 447 milles entre Marseille, le cap Corse et les îles italiennes de Capraia et Gorgona, les concurrents de la Mini Med ont surement beaucoup appris lors de cette belle course au large sur le fonctionnement de leur bateau aux allures de près, et sur eux-mêmes dans la position caractéristique de tous les bateaux qui gîtent dans ce cas : celle du Dahu. Pas de glissades sur ces jolies carènes planantes, plutôt du saut de bosses, mais dans le sens de la montée, avec des kilos-tonnes de matos à changer de côté à chaque bord et le son à fond : celui de la coque qui retombe dans l’élément liquide entre chaque vague. Autant dire qu’ils devraient tous dormir sans berceuse une fois la ligne d’arrivée franchie, voire même avant comme le benjamin de la course, l’Espagnol Pep Didac, sur Tip Top Too, qui a perdu sa virtuelle place de premier proto en allant « beacher » au cours d’une sieste entre le cap Cepet et le cap Sicié (Pfiou ! …), avant de remettre en route jusqu’à la rade promise : oh bonne mer !
Cela risque-t-il de les dissuader de revenir ? « Non » répond sans hésiter Samuel Cartier, le référent du CNTL en charge de la Mini Med qui a accompagné la course jusqu’à faire l’aller-retour à bord du Piana, célèbre ferry de la Méridionale, au cap Corse pour assurer une vacation VHF in-situ « ils rêvent déjà tous de la même chose, tout au portant ! »
Rappelons que cette épreuve, de grade B, a une place prépondérante dans le système de qualification des Mini pour les Transat puisqu’elle leur permet d’engranger 500 milles de course, sur les 1 500 maintenant nécessaires, et les autorise à participer directement aux courses de la catégorie supérieure.
Le départ :
- 15 concurrents, vent de secteur sud, sud/est, 15 nœuds, ciel couvert et orageux : gros grain pluvieux à Riou
- Le Cap Corse : Le premier passe la marque le mercredi 30 mai à 8 heures du matin, la flotte est étalée sur une quarantaine de milles
- Les îles italiennes : Ça revient fort par l’arrière, mais le leader réussi à contrôler et déborde Capria à 15h30 et Gorgona en début de soirée.
- Le retour : Encore du tricotage le long de la côte et entre la terre et les îles pour sortir son épingle du jeu.
Ils ont marqué cette première édition :
Pep Costa, 19 ans / faisait sa première régate en solitaire et n’avait que trois jours de Mini avant le départ. Le récit de son échouement (mise à la côte involontaire) a beaucoup ému le comité de course « je me suis réveillé au milieu de la nuit, il n’y avait aucune lumière, je voulais mourir » raconte le jeune catalan qui a réussi, tout de même, à boucler le parcours et se projette maintenant dans la Mini Transat 2019. Sûr que l’on entendra reparler de cet homonyme de Didac Costa.
Alpha Diakité n’a pas seulement porté haut les couleurs du CNTL en prenant lui aussi le départ de sa première course en solitaire de cette distance. Pari réussi pour ce coureur volontaire, militaire de carrière, qui a réussi à boucler sa course et souhaite porter l’attention sur la cause de ses compagnons d’armes blessés en opérations.
Ils ont dit :
Michel Sastre, skipper Dame Argo, vainqueur de l’édition :
« Dans le circuit Mini, ça fait partie des courses les plus exigeantes en raison des conditions météo variées et changeantes, mais aussi de la navigation le long des côtes avec beaucoup de trafic qui donne à cette course une technicité plus importante que d’autres de la même distance. »
Stefano Paltrineria, skipper Adrenalina, premier en catégorie proto :
« Dans la Mini 1999, j’ai coulé au Cap Finistère avec le même bateau. L’épave a été retrouvée mais je l’ai vendue en l’état. Après une succession de « hasards » j’ai été rappelé pour faire la Mini Fastnet sur mon bateau en 2010. Et en 2011… j’ai racheté son sister ship »
Michel Graveleau, président du CNTL :
« Pour un galop d’essai, on peut dire que tout s’est très très bien passé. Le 1er a étonné tout le monde. Le souhait du CNTL est que cette nouvelle course soit la première d’une longue série de nouvelles régates. »
Mathias Louarn, directeur de course :
« Marseille a sa place dans la course au large grâce à des événements de cette ampleur, alliant la technicité et la convivialité de l’accueil au sein du Vieux Port. »
Florence Baudribos, comité de course :
« L’image qui va me rester de cette première Mini Med, ma première course au large en qualité de présidente du comité de course, c’est le visage de ces marins sur le ponton du CNTL avant la remise des prix : que des sourires ! »
Ordre d’arrivée Mini Med 2018 / temps de course
- Michel Sastre (Fra) Dame Argo (Série, Argo 6.50 Lombard) 4j 9h 15mn 11s
- Andrea Pendibene (Ita) Pegaso Marina Militare (Série, Pogo 3 Verdier) 5j 0h 19mn 50s
- Matteo Sericano (Ita) Base Camp (Série, Pogo Finot) 5 j 1h 18mn 29s
- Carlos Marcelo Saguier (Arg) Choique (Série, Pogo 2 Finot) 5j 1h 30mn 40s
- 1er Proto Stefano Paltrineria (Ita), Adrenalina (Proto Felci) 5j 2h 21mn 32s
- Eugen Visan (Aut) Like Crazy (Série, Pogo 3 Verdier) 5j 2h 22mn 44s
- Proto Luca Rosetti (Ita) Arke (Proto Fiorenzi) 5j 4h 36mn 30s
- Proto Pep Costa (Esp) Tip Top Too (Proto Manuard) 5j 7h 12mn 2s
- Alpha Diakité (Fra) 30 jours de mer pour nos héros (Série Magnen) 5j 7h 52mn 29s
- Daniele David Nanni (Ita) Fandango (Série Pogo 2 Finot) 5j 9h 43mn 16s
Marco Alejandro Buoninni (Ita) Bandolero (Série D2 Rolland) Encore en mer
Proto Markos Spyropoulos (Gre) Alisia (Proto Bertrand) Encore en mer
Abandons :
- Alleva (Pogo 2) Felip Moll (Espagne)
- Zebulon (Pogo 2) Alezia Campriani (Italie)
- Stratus – Master IS-PRNT (Proto Germond) David Bergé-Lefranc (France)