No Limit (Yann Marilley), vainqueur de l’Armen Race Uship 2018 en temps réel
Les arrivées de l’Armen Race Uship 2018 se succèdent sur les pontons de la Trinité-sur-Mer. La nuit a vu les premiers en temps réel passer la ligne d’arrivée, enchantés d’avoir bouclé la boucle dans des conditions souvent compliquées. Les derniers sont attendus dimanche matin, avant la remise des prix dans le village à 11h00.
Yann Marilley et son équipage à la barre de No Limit ont coupé la ligne d’arrivée un peu après minuit après 1 jour 9h 14m et 50s de course. « Nous avons rempli notre objectif, inscrire le nom de No Limit sur le trophée de l’Armen Race, » explique Yann Marilley. « Le bateau est super, tout comme l’équipage, une vraie bande copains. La bagarre avec Nicolas Groleau et Charlie Capelle, qui a fait un bon coup après l’Armen et qui est revenu sur nous de façon incroyable au niveau de l’île d’Yeu, a été passionnante. Nous sommes ravis, l’Armen Race Uship est une course extraordinaire. »
Malheureusement, les conditions météo sportives et le froid ont contraint de nombreux équipages à abandonner. Des conditions qui n’ont épargné personne, pas même les plus aguerris des marins. Accompagné de Lionel Lemonchois et de William Blosse, Charlie Capelle remporte l’Armen Race 2018 en Multi 2000 sur Acapella-Soreal-Proludic: « Le bateau était bien préparé, nous avons joué un bon coup pendant la première nuit et nous sommes revenus sur tout le monde. La mer était cassante, le vent était soutenu et nous nous sommes beaucoup fait brasser. »
Premier IRC à franchir la ligne d’arrivée, Bretagne Télécom a mis une nouvelle fois tout le monde d’accord. Talonné pendant de nombreux milles par un Team Jolokia en grande forme, l’équipage du Mach 45 de Nicolas Groleau a laissé parler son talent. Il remporte l’Armen Race Uship 2018 en IRC 1, grâce à un confortable matelas engrangé au fil des milles. « Les conditions ont été surprenantes mais nous avons échappé aux grains. C’était venté et agité et nous aurions pu être plus rapides mais nous avons comme toujours pris beaucoup de plaisir. L’ambiance est excellente à bord, l’équipage était bien équilibré. Le mélange Pro/Am, c’est l’essence même de cette course, ce qui en fait sa renommée. En ce qui nous concerne, on essaiera de ne jamais rater une Armen Race! »
En Class 40, la victoire a été âprement disputée entre Oman Sail, skippé par Guillaume le Brec et Vincent Riou, et The Lost Boys Team (Gérard Atkins, Charles-Louis Mourruau et Pietro Luciani) sur Colombre XL. Guillaume le Brec rentre ravi de sa course : « C’était super, une belle course, un joli parcours. Le départ est génial, j’ai beaucoup aimé partir en dernier et croiser toute la flotte à la Teignouse. Grâce à cette très belle régate, nous avons pu continuer à former trois marins omanais à la course au large et à leur faire découvrir notre coin. Nous revenons de Douarnenez, où ce sont essentiellement des parcours à la journée; l’Armen Race Uship est donc tout à fait complémentaire. C’est une bel événement où nous sommes très bien accueillis. Notre victoire est un travail d’équipe car le match avec Colombre XL a été très serré mais vraiment sympa. » L’équipage franco-omanais a en effet coupé la ligne 20″ devant le jeune équipage qui se lance en Class 40 cette saison : « Je viens d’acheter Colombre XL, » explique Charles-Louis. « Notre objectif est de lever des fonds pour le Tsavo Trust qui a pour objectif la préservation de la biosphère africaine. Nous cherchons un sponsor et des soutiens pour le trust. L’Armen Race est notre première course au large en Class 40, le parcours est intéressant et vraiment tactique. Nous ne sommes pas ennuyés, nous avons chanté, beaucoup rigolé. C’est vraiment important qu’il ait encore des courses comme celle-ci, ouverte et accessible à tous, car l’objectif premier de la voile, c’est de s’émerveiller. »
En IRC Double, c’est le duo Sébastien Petithuguenin et Antoine Koch qui coupe la ligne en premier, après 1 jour 23h 37m 33s. L’Armen Race Uship était l’occasion pour Sébastien de faire ses armes sur son Figaro 2, Paprec Académie : « J’ai décidé pour mes 40 ans de faire la Solitaire du Figaro cet été, c’était un rêve d’enfant. Avec Antoine, nous sommes amis d’enfance, il a participé sept fois à la Solitaire et a accepté d’être mon coach. L’Armen Race Uship fait évidemment partie de mon programme de préparation car elle équivaut à une petite étape en Figaro. Hormis l’Armen Race, il n’existe plus de régate aujourd’hui où l’on peut passer deux nuits en mer. J’ai joué le jeu et je n’ai pas dormi, comme si j’étais seul sur le bateau et ça a été très formateur. »
L’équipage de Kea, skippé par Jolan Trecherel, premier Osiris sur la ligne d’arrivée, est arrivé rincé : « Nous avons pris un joli départ, le bord de près jusqu’aux Glénan était splendide, ensuite c’est devenu plus musclé. Il y avait beaucoup de mer, c’était chaud et le temps était carrément moche. Nous souhaitons d’ailleurs réclamer contre l’organisation qui aurait pu faire un effort sur la météo! » s’exclame en choeur les quatre compères. « Ce n’était pas facile mais c’était plaisant de pouvoir faire le parcours complet. Nous sommes ravis, ça faisait longtemps que l’on courrait après l’Armen! »
Grosse ambiance sur Hey Jude, le J 109 de Philippe Girardin, premier IRC 2 : « Les conditions ont été très compliquées, ça a été l’enfer entre les bouées Uship 1 et 2. Hey Jude est devenu un navire hôpital, il y avait 6 malades sur 8 équipiers! On prenait des vagues par-dessus bord et de la pluie en plus, le cockpit ne se vidait même plus. Mais ce dont on se souviendra, c’est de la première soirée dans les Glénan, c’était magique! Nous remercions le directeur de course, Hervé Gautier, les bénévoles de la SNT ainsi que son président, Antoine Croyère. »